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J'étais sur le chemin du retour, complètement déboussolée. J'essaye de comprendre comme est-ce possible mais j'ai beau avoir une explication claire et net en face de moi, je n'arrive pas à comprendre.

J'ai pleuré, beaucoup pleuré. Énormément. J'ai laissé Jordan en plan, du moins, après lui avoir dit de dire à son beau-père que je ne veux jamais le voir.

J'étais semblable à un zombie, très lente, comme si je portais un fardeau. C'est un peu le cas dans ce contexte-là.

En tout cas, je marchais de plus en plus vite et je me retrouvais déjà au portail de chez moi.

«  — T'étais où? Noah était assis sur les escaliers de ma porte, l'air agacé.

J'étais très surprise de le voir. Je lui avait dit non pourtant, j'ai même laissé son message suivant en vu car je n'avais et je n'ai aucune envie de le voir maintenant. Il a été désagréable tout le long de la journée, ne donne aucune explication et répondait quasiment mal à toutes mes questions. Bref, je ne voulais le voir ni en nature ni en peinture. Il en a décidé autrement apparemment.

— Pourquoi t'es là? il se leva et se mit en face de moi.

— Parce que je voulais te voir.

—Me voir pourquoi.

— Parce que je voulais m'excuser du comportement que j'ai eu aujourd'hui. Je sais que je n'ai pas du tout été agréable avec toi et que je t'ai fait sentir com— tu as pleuré? son expression changea, il était maintenant inquiet et très curieux.

— Non, je réponds du tac au tac

— Je n'aime pas quand tu me mens Charlie, pourquoi as tu pleuré? »

Est-ce-que je lui dis? Va-t-il comprendre? Lorsqu'il s'agit de Jordan, Noah est très réticent et très dur, je ne sais pas s'il va comprendre, surtout que je sens qu'il va me couper la parole à partir du moment où je vais lui dire que j'étais avec Jordan. Mais je m'étais promis d'être honnête dans ma relation et ne rien lui cacher. Alors je le ferai jusqu'au bout.

Je décide donc de lui dire que j'étais avec Jordan. Il a voulu partir, sur le champs . Je l'ai retenu, difficilement, mais je l'ai retenu.

Il a écouté ce que j'avais à dire, ce qu'il s'est passé quelques minutes avant qu'il n'arrive chez moi. Il a écouté, il m'a prise dans ses bras, j'ai recommencé à pleurer. Beaucoup pleurer, son t-shirt est trempé.

Il m'a amené dans ma chambre et m'a allongé sur mon lit me serrant très fort dans ses bras. J'imprégnai le plus possible son odeur, comme si j'avais l'impression qu'on allait bientôt me le retirer, comme si c'était l'un de nos derniers moments comme celui-ci.

« — Tu dînes avec ton père ce soir, n'est-ce-pas? je hoche de la tête, prends la lettre, tu lui donnes et tu lui dis ce que tu m'as dit. T'es pas en sécurité comme ça, il essaye de te parler par tous les moyens possibles, un jour il t'arrêtera en pleine rue et j'ai pas envie de ça. Ton père saura mieux gérer la situation que toi.

— Et ma mère? Elle voulait qu'on garde cette lettre pour nous deux d'abord.

— Rien à faire. Elle aussi ne pourra pas mieux gérer la situation que ton père, si elle a réussi à recevoir la lettre directement à son cabinet alors ça veut dire qu'il détient ses coordonnées et consort, elle n'est pas en sécurité. C'est débile de devoir le cacher à ton père. Son rôle est de protéger sa famille, ces choses là, il doit être au courant.

— Tu as raison, je me resserre contre lui »

Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter un copain aussi bienveillant que lui. Il a le don de m'aider à faire, ce que je pense être, le bon choix. Il a certes des défauts, mais lorsqu'il a des qualités comme celles-ci, ils ne peuvent qu'être effacés.

africa | centineo/bakerWhere stories live. Discover now