𝄞 Chapitre 9 : Celtic Park* 𝄞

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— Enchantée. Je commençais à me demander quand Thea nous introduirait. Merci à toi de veiller sur elle quand je ne suis pas là. Sache que rien que pour cette raison, je t'apprécie déjà beaucoup, lui assure l'avocate.

— Plaisir partagé, répond-il simplement, la tête rentrée dans les épaules.

Sans doute sous l'effet de la surprise, le visage si avenant de Diana se décompose. Elle aussi aura eu le droit à l'apparente froideur du Suédois. J'aurais dû la prévenir.

La connaissant, elle doit s'interroger présentement sur ce qu'elle a pu faire de mal. Il est temps pour moi de rattraper cette situation délicate en changeant de sujet.

— On va peut-être y aller ? proposé-je.

— Oui, tu as raison.

— Ne traînez pas trop, lance-t-il à mon attention. Le programme s'annonce chargé cet après-midi et ce soir, ça va être la folie.

— Promis, on sera rentrées avant midi !

Et sur ces belles paroles échangées, je salue Søren d'un signe de main, me retourne avec vivacité et cours à l'extérieur pour rattraper mon retard.

·゚: *·゚:*

Quelques heures plus tard, nous regagnons comme convenu l'établissement étoilé au pas de course. D'ailleurs, les trombes d'eau qui commencent à s'abattre sur nous, nous obligent à accélérer encore la cadence. Horripilées à l'idée d'être trempées comme des soupes, nous décidons d'ouvrir les paris et courons nous mettre à l'abri. La dernière arrivée est une poule mouillée !

Victorieuse, je brandis en l'air mes sacs remplis d'articles en tous genres et me retourne vers Diana et Klara qui peinent à me rattraper.

— Bravo, la mal-baisée ! me hèle Carmen dans le hall, d'une voix tonitruante et sous un tonnerre d'applaudissements. Tu as gagné mon éternel respect, se moque-t-elle. Rappelle-moi, tu as quel âge ? Deux ans et demi ?

— C'est toi qui dis ça ? m'enquiers-je, un sourcil arqué par la surprise. C'est gonflé de ta part.

— Qu'est-ce que tu insinues ? laisse-t-elle siffler entre ses dents.

— Oh, je t'en prie, ne fais pas semblant de ne pas comprendre. Tu es bien des choses mais tu n'es pas idiote...

— Touchée. Effectivement, j'ai bien compris ton petit manège pour me piquer Søren. Ça fait quoi d'être percée à jour ?

Plus aucun doute n'est possible : cette fille est à soigner.

Exaspérée par sa paranoïa continuelle, je lève les yeux au ciel. J'ai beau me remémorer tous les événements passés depuis notre rencontre musclée, je ne parviens pas à trouver ce qui pourrait la laisser penser ça... Ce n'est pas comme si je m'étais jetée sur le musicien ! Notre relation reste purement professionnelle depuis le début.

— Apparemment, tu en as besoin donc permets-moi de te remettre les points sur les i. Søren est un garçon avec qui je passe du temps pour le travail. Ok ? Je viens soutenir Nils dans ses missions. C'est tout. Arrête de t'en prendre à moi à cause de cette jalousie maladive, c'est insupportable.

— Thea, il y a un problème ? intervient Diana, prête à voler à mon secours.

— Non, ne t'en fais pas. Carmen et moi en avons terminé.

Laissant claquer bruyamment ma langue contre mon palais pour témoigner de mon profond agacement, je m'éloigne finalement accompagnée de mes fidèles acolytes. Depuis ma rupture avec Einar, j'ai le sentiment d'être une autre personne. Plus affirmée. Plus confiante. Plus courageuse. Que Carmen n'y revienne pas, elle risquerait de perdre des plumes.

Mélodie désaccordéeWhere stories live. Discover now