Lyah, Ly pour les intimes.

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J'ai vérifié du coin de l'œil mon appartement, et après avoir constaté que tout était en ordre, j'ai pris mon sac et je suis sortie.

... - Ah, bonjour mademoiselle Di Lauro!

J'ai soupiré mentalement, mais j'ai souri. C'était une convention sociale de base, les relations de voisinage. J'avais dû apprendre ce qui était admis ou non.

Moi - Bonjour madame Van Larsen, comment allez-vous ?

Van Larsen - Très bien, très bien, merci! Votre merveilleux frère n'est pas là ?

Elle avait un petit (gros) faible pour Ilian. Comme toutes les femmes, filles, adolescentes, mères de famille ect... Que je connaissais. Si elle savait qu'on était musulmans, elle fuirait sûrement vite et loin, elle qui voyait en Marine Le Pen "la solution pour ce pays". Si elle savait qui nous étions réellement, elle serait en panique totale.

J'utilisais le nom de famille du côté napolitain, nom qui ne dirait rien à une oreille parisienne non avertie. Nom qui ferait trembler de peur le pékin moyen dans tout le Sud de l'Italie, particulièrement en Campanie d'où venait mes arrières-grands-parents napolitains. Voilà pour ma grand-mère paternelle.

Lyah Di Lauro était une douce et sage jeune fille pour tout les voisins.

Moi - Eh non, il a dû se rendre à Seattle, mais j'ai bon espoir de le revoir très vite!

Van Larsen - Vous l'embrasserez de ma part!

Moi - Je n'y manquerai pas.

Elle a sourit de toutes ses fausses dents et je suis vite allée dans les escaliers, en marmonnant.

Moi - Ma che sfaccimma...
(Mais quelle conne !)

Mon père m'avait toujours appris à rester discrète, polie, courtoise. C'était le meilleur moyen de ne pas se faire griller. "Avez-vous remarqué quelqu'un de suspect ?" Personne ne penserait à moi.

J'ai à peine poussée la porte que je l'ai vu.

Anzor - Putain, Lyah, t'as mis 20 piges là !

Moi - Commence même pas toi!

Il a jeté sa cigarette et m'a suivi.

Anzor - Non, sérieux, tu foutais quoi?

Moi - Rien. J'me suis pas réveillée.

Il a tourné sa tête vers moi, l'air supris.

Anzor - Toi?? Miss ponctuelle? Tu t'es pas réveillée !?

Moi - Bah ça arrive non? Toi t'es h24 en retard, j'te soule pas avec ça, si?

Anzor - Tu m'kiffe trop, je sais que ça te fait rien de m'attendre.

Moi - Ouais, j'te kiffe pas tant que ça hein!

Il a rigolé en passant son bras autour de mon cou.

Anzor - Lyette, la plus belle des crevettes !

Moi - Pfffff, grandis un peu!

Anzor - Jamais.

On a avancé en se chamaillant. Il n'allait pas à la fac, mais il m'accompagnait presque chaque jour. Anzor est un ami d'enfance, de toute petite enfance. Il est le seul, en dehors de ma famille, à en savoir long sur nous, sur notre histoire atypique. Et ce n'est pas un hasard si il en sait autant : il est lui-même le fils d'un vor, un chef de la vory v zakone, tout comme ma grand-mère.

Les voleurs dans la loi, vory v zakone, se voient comme l'élite des mafias soviétiques. C'est un groupe très particulier, au fonctionnement assez spécial. Voilà pour ma grand-mère maternelle.

Lyah, ma vie pour la tienne Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα