Sur un coup de tête.

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La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.

***

On était au Maroc depuis deux mois maintenant, on était donc en novembre. Danny était sensé se marier, mais bien entendu, on avait reporté ses noces. On ne se voyait pas faire la fête alors qu'on venait d'enterrer notre frère il n'y avait même pas 3 mois de ça.

J'avais des passages à vide, des moments d'abattement parfois. Moins qu'avant. Mais souvent je pensais à nos moments ensemble, notre enfance puis notre adolescence. Puis à ses derniers mots... À son dernier regard vers moi... Mon frère.

Mais malgré tout, on allait quand même mieux, le fait d'être loin de notre quotidien parisien nous aidait pas mal à faire face à ce deuil. On arrivait à rigoler en se remémorant les bons moments, les conneries d'Anzor. Comme la fois où, à 9 ans, il avait cassé un vase précieux de Babushka et où il avait caché les morceaux sous le coussin du canapé. En s'asseyant, Babushka a entendu un bruit de verre et elle a littéralement pété un câble quand elle a vu les éclats de poterie.

Ou la fois où il avait voler la voiture de Danny et qu'il s'était fait contrôlé par la police. Il avait donné le nom de Micky, parce qu'il était encore mineur. Danny l'avait allumé comme jamais, il l'avait coursé sur toute la propriété. Ilian et moi on s'était roulé par terre à force de rire. Il en avait fait des vertes et des pas mûres, vraiment il avait été un sale gosse.

Il était un acteur majeur des grandes étapes de ma vie jusqu'à aujourd'hui, il était présent dans tout mes souvenirs, dans nos grands moments de famille. Il ne sera pas là pour voir la suite...

Younès - LYAAAAAAH!!!!

J'ai sursauté sur mon lit. Il est pas bien lui! Je me suis levée et j'ai ouvert la porte. Il était devant, en chemise et pantalon.

Moi - Euh... Ouais?

Younès - Ça fait bien?

Moi - Bah ça dépend... Tu vas où ?!

Il a eu un petit sourire.

Younès - Je vais au taf.

J'ai senti mes yeux s'ouvrir bien grand.

Moi - Quel travail ??

Younès - Mon nouveau taf. Ah tu savais pas??

Moi - Tu vas vendre du shit? La concu elle est rude ici hein!

Il a rigolé.

Younès - Sale folle, je vais travailler dans les bureaux de ton grand-père.

Hein... Que... Quoi??

Moi - Au 15??

Il a hoché la tête. Le 15, c'est le 15 avenue Abou Bakr El Kadiri, là où se trouvait le siège de la holding familiale.

Moi - Mais tu vas faire quoi?

C'est le moment qu'à choisit Ilian pour sortir de la chambre de Younès. De mieux en mieux...

Lyah, ma vie pour la tienne Where stories live. Discover now