Highway to Hell [ EN PAUSE ]

03. I'm begging you

Soundtrack : Iron - Woodkid

Freya

C'est lui. C'est l'homme du musée, celui qui s'est pris pour un critique d'art. Il se tient debout attendant une réponse de ma part. Il me domine de toute sa hauteur et je décèle chez lui une aura de puissance. Son charisme sature la galerie. Le temps semble s'être figé.

Il a beau porter un masque différent de la dernière fois, je l'ai reconnu à la seconde où mes iris se sont posées sur lui.

Il est futé. J'ai fait installer des caméras de surveillance partout dans la galerie. En cachant son identité, cela ne sert à rien que je porte plainte. Peut-être que la police trouverait ses empreintes sauf que mon petit doigt me dit que si je les appelle, c'est un aller direct pour l'au-delà.

Sa chemise légèrement entrouverte me permet d'apercevoir son tatouage que j'avais remarqué lors de l'exposition et qui remonte jusque dans son cou. Ce sont des ronces qui sont ancrées sur sa chair. Je me demande si elles ont une signification particulière pour lui.

Sympa ses tatouages, mais n'oublie pas que tu es sur le point de crever.

Nous nous regardons en chiens de faïence, personne n'amorce le moindre mouvement.

Il commence à faire de plus en plus chaud dans la pièce. Je sens les flammes détruisant tout sur leur passage qui se rapprochent de nous. La fumée se propage et attaque doucement mes poumons. Je toussote sans le lâcher des yeux.

Ne perds pas ce duel. Bats-toi.

Cela devient difficile de lui résister. De plus, ce n'est vraiment pas le moment pour jouer les filles rebelles. Si nous continuons de jouer à ce petit jeu, je ne serai pas la seule à mourir ce soir. Je tousse de plus en plus et j'ai dû mal à respirer à cause du feu. Tous mes nerfs et mes connexions neuronales hurlent au danger.

Tu as le choix Freya. Soit tu crèves dans les flammes de l'Enfer, soit tu décides de le suivre au royaume des morts. Dans les deux cas qui s'offrent à toi, t'es dans un immense bourbier.

Ma tête tourne, ma vue se trouble. Je ne parviens plus à affronter ses prunelles.

Je suis faible, tellement faible.

Non ! Pas maintenant ! Putain ! Ce n'est vraiment pas le bon moment !

La dernière chose que je vais voir avant de mourir, c'est ma galerie se transformant en cendres. Tout mon travail partant en lambeaux. Je me suis donnée corps et âme pour atteindre mon but. J'y suis parvenue après des années de dur labeur et au final, tout ce que je récolte, c'est un enfoiré qui se permet de saccager mon projet.

Cela en valait bien la peine de se donner tant de mal pour rien.

Vie de merde.

Impuissante et épuisée, je m'effondre lourdement sur le sol.