𝄞 Chapitre 7 : Showtime 𝄞

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Alors qu'une première mélodie envoûtante et entraînante charge l'air d'Édimbourg d'électricité, Olav me fait signe d'approcher.

— John ne vous a pas donné trop de fil à retordre ?

— Non, du tout. Il est resté correct et s'en est tenu aux sujets concernant sa carrière.

— Et Søren, il n'était pas trop angoissé ?

— Je l'ai trouvé plutôt détendu. Il a su gérer son stress à merveille et il s'est montré très précis dans ses explications.

— Aurais-tu oublié de me mentionner que tu avais des pouvoirs magiques ? Tu l'as ensorcelé, c'est ça ? plaisante-t-il.

— Saperlipopette, je suis impardonnable et démasquée, blagué-je.

— Jamais, ô grand jamais, il n'a su rester maître de lui-même, m'explique-t-il, à nouveau sérieux. C'est un vrai supplice pour lui, tu sais. Il fait des malaises habituellement.

— Oh... Le pauvre... me désolé-je. Je n'imaginais pas que ça pouvait aller aussi loin...

Un sourcil arqué par la stupéfaction, Olav recule d'un pas.

— Tu l'ignorais ?

— Oui. Nils m'avait bien mentionné qu'il détestait faire la promotion de ce qu'il produit mais c'est tout. Me voilà prévenue désormais...

Les bras croisés contre ma poitrine, je ne parviens pas à m'empêcher de pester intérieurement. Et si Søren s'était évanoui lors du trajet nous conduisant à l'hôtel ? Comment étais-je censée réagir ? N'étant pas préparée à cette éventualité, j'aurais pu le mettre en danger et empirer les choses en voulant bien faire... Pourvu qu'il ne s'agisse là que d'une erreur qui ne se reproduira plus et qu'ils ne me cachent plus, volontairement ou non, d'autres éléments importants...


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Sans nous préoccuper vraiment du nombre d'heures que nous lui avions consacré, la séance de travail s'achève. Il ne nous reste plus qu'à nous détendre et nous restaurer avant que les portes ne s'ouvrent et laissent entrer le public.

Je dois l'admettre : décompresser avant un show est indispensable.

Dans une ambiance bon enfant, nous mangeons en cercle les plats italiens qui nous ont été livrés et rions à gorge déployée. Puis, vient le moment tant attendu. La boule au ventre, j'observe du merch la foule déjà déchaînée remplir l'espace jusqu'à ne laisser aucun interstice. Les affaires vont bon train. Malgré les tarifs élevés pratiqués, les bijoux, t-shirts, sweat-shirts, pantalons de jogging et casquettes se vendent comme des petits pains.

Juste avant que le concert ne débute, je galope vers les vestiaires. Pour être sûre de ne pas les perdre, j'y ai laissé des affaires qui vont maintenant m'être utiles. Après avoir brandi tout mon attirail, je rejoins au pas de course le staff qui donne les dernières instructions au DJ.

Lorsque Søren fait son apparition, des cris stridents transpercent l'atmosphère étouffante. Des jeunes femmes, le visage ruisselant de larmes, s'arrachent les cheveux. D'autres, brandissent des pancartes sur lesquelles sont tenus des propos abjects.

Et bien, ça promet...

— Bonsoir, Édimbourg ! dit-il, au micro. Je suis ravi d'être ici ce soir, j'espère que vous aussi ?

En guise de réponse, l'assemblée hurle à pleins poumons et sautille sur place.

— Je vois que vous avez envie de passer un bon moment. Ça tombe bien, moi aussi, conclut-il.

Mélodie désaccordéeWhere stories live. Discover now