𝑪𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒋𝒆 𝒇𝒆𝒓𝒂𝒊𝒔 ?

1K 59 19
                                    

Izuku Midoriya était un imbécile et Deku un putain d'idiot, un stupide crétin qui aurait dû rester un sans-alter.

Toujours trop souriant, tellement que Katsuki s'était à chaque fois demander comment est-ce que c'était possible, s'il était même humain. Toujours trop gentil avec les autres ou avec lui-même, alors que personne ne le méritait, alors même que lui - la grande gueule sur pied - n'avait jamais mérité une once de cette gentillesse, pas même une putain de seconde. Alors longtemps, oui putain, il lui avait foutu sur la tronche tout en mettant cela sur le compte de l'agacement qu'il ressentait lorsqu'il apercevait ses tâches de rousseurs, lorsque ses poils se hérissaient rien qu'à l'entente de son surnom, lorsque son estomac se retournait en le voyant perpétuellement si triste de ne pas pouvoir lui coller aux baskets ... La réalité était néanmoins toute autre : Katsuki ne voulait tout simplement pas assumer qu'il s'était senti trahi à plusieurs reprises. Deku n'avait pas d'alter, alors ils ne deviendront jamais le Wonder Duo de leur enfance, Izuku ne pourra jamais le suivre contre les vents et les marées, il allait devoir tout affronter seul, tout vivre seul. En plus de tout ça, souvent il s'était vu inférieur à lui, ce Izuku bon à rien sans alter et pourtant tellement plus noble que lui. Bon sang, c'était tellement plus simple de le frapper que de réellement réfléchir, si facile de tourner sa colère contre ce garçon à l'aspect fragile plutôt que de laisser ses larmes couler.

Toujours trop héroïque, qu'à de multiples moments le nerd avait failli passer l'arme à gauche, avait failli en perdre ses membres. Et tout ça pas même pour un semblant de reconnaissance, pas même pour une putain de place au classement parce qu'ils n'étaient de toute façon pas encore diplômés – et s'il continuait ainsi, le nerd ne le serait sans doute jamais. Peut-être qu'il le faisait simplement pour ressembler à All Might, ce héros qui venait vous secourir le sourire aux lèvres, sans jamais se poser de question. Peut-être parce que c'était juste dans sa nature d'offrir sa vie à n'importe qui, de ne pas supporter de voir autrui souffrir ... Peut-être que c'était juste un besoin dérangeant, un sentiment d'utilité qui pourrissait en lui en permanence, une obsession persistante d'être digne d'All Might ou de lui foutre dans les dents qu'il excellait, qu'il faisait toujours mieux que lui.

Dans son lit, la respiration calme, les yeux clos mais le cœur tambourinant de rage comme un pauvre taré sous le flot de souvenirs, Katsuki Bakugo avait été brusquement forcé d'avouer que ouais ... Bon sang, il connaissait Izuku sur le bout des doigts.

Un moment, il avait voulu mettre ce fait sur le dos de leur longue relation parce qu'après tout, ils étaient amis depuis toujours, depuis le bac à sable ... Mais sa conscience s'était soudainement éveillée à lui, révoltée par sa stupidité. Tapis dans un coin de son crâne, elle avait surgi toutes griffes dehors pour lui tirer sur les neurones, pour les reconnecter impitoyablement afin qu'il puisse affronter la vérité, pour lui rappeler que ses poings étaient venus entacher leur amitié, que ses insultes s'étaient immiscées dans leur relation. Longtemps par sa faute, ils n'avaient plus été amis, plus été camarades de classes, n'avaient plus été.

Après trois nuits de cauchemars consécutifs qui mettaient en scène Deku mort, Deku dont la poitrine ne se soulevait plus, Deku qui offrait sa vie pour mettre hors d'état ce connard de Shigaraki, Katsuki voulait bien admettre douloureusement qu'il avait bel et bien toujours surveillé le nerd par besoin, par envie, parce que quelque part son coeur avait ce désir de conserver un lien entre eux. Ouais, le héros aux grenades n'avait jamais quitté Izuku des yeux, n'avait jamais cessé de tendre l'oreille en direction de sa voix, de son prénom ou de son surnom, n'avait jamais cessé d'observer son évolution en face à face ou sur le terrain, pendant leurs entraînements ou au travers des écrans. Izuku attirait en permanence ses iris, accaparait régulièrement ses pensées, monopolisait les battements de son cœur lorsqu'ils se retrouvaient dans la même pièce.

𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 𝐊𝐚𝐭𝐬𝐮𝐤𝐢 & 𝐈𝐳𝐮𝐤𝐮Kde žijí příběhy. Začni objevovat