CHAPITRE I

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Je suis morte de fatigue. Cette journée m’a littéralement épuisée. Entre chercher un emploi et tenter de réviser pour passer un concours, je suis passée de la fille super canon du village à un zombi tout droit sorti des films d’horreurs.

A cette heure-ci de la soirée, le centre-ville du Sénégal est plein à craquer. Les gens vaquent à leur occupation comme en plein jour, les cris des marchands, une musique différente à chaque coin de rue, les passants qui se bousculent pour se frayer un chemin, tout y est.

Il fait trop chaud ces derniers jours. Les journées de Dakar en été sont difficiles. Bien que la ville soit merveilleuse et les habitants accueillants et gentils, le climat mêlé aux activités économiques rend les déplacements compliqués.
Encore heureuse d’être en tenue légère aujourd’hui, la dernière fois que j’étais venue à la bibliothèque centrale en chemise longues manches c’était la galère. Entre les bousculades et la marche pour aller à l’arrêt du bus c’était un véritable cauchemar.
Raison pour laquelle aujourd’hui, j’ai mis une robe fleurette orange clair, ceinturée en dessous de la poitrine qui m’arrive aux genoux, simple et parfaite et qui s’accorde bien avec mon teint marron clair. Et pour mes chaussures, juste des nus pieds blancs mais, qui couvrent l’entièreté de mes pieds.

-Et merde !

Je viens de faire un faux pas. Comme si la fatigue qui me fatigue ne suffisait pas.

-Aie ! Aie ! Aie ! Seigneur ça fait un mal de chien.

Mais qu’est devenu cette ville, aussi loin que je me souvienne elle a toujours été magnifique et propre. On pouvait y marcher pieds nus sans jamais risquer de se blesser. Tout était bien organisé. Mais maintenant c’est la pagaille au vrai sens du mot. Les commerces n’ont plus d’heures d’ouverture ni de fermeture, et le comble tout le monde se fiche de tout le monde. La preuve suis à terre blessée mais personne ne m’accorde un simple petit regard, à part bien sur ce fou qui me regarde bizarrement comme pour me dire : « idiote regarde où tu mets les pieds ».

Hélas ! Il faut croire que le monde a vraiment changé. Comment en vouloir aux gens, faut bien danser au rythme de la musique au risque de se faire piétiner par les autres.

-Aie ! Allez courage ! Faut vraiment qu’on rentre. Il est tard, me dis-je.

C’est en boitant légèrement que j’arrive à l’arrêt du bus, essoufflée et épuisée. C’est sure demain, je révise à la maison. Depuis que j’ai posé les yeux sur l’annonce du concours de l’ENA, je suis comme possédée. Il me tient à cœur de réussir, mon « père », une grande personnalité de l’état s’est toujours vantée d’avoir été le major du concours l’année où il l’a passé, et j’ai toujours rêvé de faire comme lui, même si c’est du passé et par conséquent ce n’est plus important. Pour l’heure je veux le réussir pour dire bye bye à mes problèmes financiers.

-PINNNNN !

Enfin le bus est arrivé.

Il m’a fallu 2 heures pour quitter le centre-ville et rentrer à HumanCity. Depuis que les «surnaturels » ont pris le contrôle du monde, certains humains rebelles se sont regroupés en bidonville.  Bien sur aucun mal ne leur est fait temps qu’ils restent tranquillement dans leur coin.  

Naturellement aucun surnaturel ne vit ici « à part moi » mais ça les humains ne le savent pas. La cité est très calme presque endormie à cette heure, alors qu’il ne fait que 22h17.
C’est tout à fait normal, Eric le chef de la cité veille à la sécurité des siens continuellement et comme les surnaturels sont imprévisibles surtout de nuit, il a établit les règles strictes selon lesquels, la cité ferment ces portes à 22h30.

Grace à mes dons j’ai réussi à tromper la vigilance des gardes. Je n’avais pas besoin de sort pour cela, je suis humaine aussi étonnant que cela puisse être. Mes parents sont de simples humains, mais je suis différente. Je suis une originelle. Mes pouvoirs me sont donnés directement par la nature, je ne les ai hérités de personnes. Je reste donc humaine, aucun humain n’aurait pu en douter.

Cependant par prudence, j’utilise toujours la paire de boucles d’oreilles offerte par ma marraine et qui bride mes pouvoirs.    

-Attendez c’était quoi ça ? Murerais-je.

 J’attends une minute, deux, trois, rien. Il n’y a personne ou rien, pourtant je suis presque certaine d’avoir vu quelqu’un ou quelque chose. Peut-être que je me suis trompée avec la fatigue tout est possible.

-Pffff ! Je souffle d’épuisement.

Je continue ma route tout doucement et en faisant appel à tous mes sens. Prudence est mère de sureté.

Me voilà presque arrivée, je tourne à droite et je rentre dans mon immeuble, montre au troisième et me retrouve dans mon studio. Faut que je cherche un autre logement, plus prêt de la bibliothèque centrale. De plus on peut découvrir ma véritable nature à tout moment ici. Et si cela se produit je ne donnerai pas chère de ma peau.

-On me suit ! Je murmure.

Je le sens. Mon suiveur est discret il ne fait aucun bruit. Mais ce qu’il ne sait pas c’est que j’ai grandi au milieu de redoutables sorcières où il fallait constamment être sur ces gardes si on veut continuer à respirer. Aucun être ne peut tromper ma vigilance, aucun. Tout doucement et délicatement je me retourne et comme dans les films il n’y a personne.

-Il n’y a personne d’accord, donc je continue mon chemin comme si de rien était ?  Très bien alors.

Je me retourne à nouveau et fait face à un loup. Un loup. Un loup.
Je n’ai jamais vu un loup aussi grand et majestueux, même pas le monstre de mes cauchemars. Il est terrifiant et je le fixe les yeux grands ouverts. Si je ne savais pas que ça ne servirait à rien de courir, en ce moment j’aurai pris mes jambes à mon cou. Par tous les dieux comment un regard émeraude peut-il être aussi terrifiant ?  J’ai aussi des yeux verts quelques fois mais mon regard n’est pas terrifiant n’est-ce pas ?

L’animal grogne horriblement. Mon cœur rate un battement mais je ne fis rien apparaitre sinon il saura que j’ai peur et ça c’est fortement déconseillé. J’ai déjà fait cette erreur au paravent, je ne le referai plus jamais.

Un autre grognement me fait revenir à la réalité, d’accord il faut que je réagisse c’est ce qu’il attend, très bien.

-Sais-tu au moins que tu traine sur un territoire humain et que les loups ne sont pas toléré ici ? Je lui dis en tentant tant bien que mal de calmer les palpitations de mon cœur.

-Les sorcières n’ont plus n’y sont pas tolérées, Jasmine Ben Khalifa, me lance une voix rauque derrière moi.

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Coucou tout le monde🤗. Nous revoici pour le premier chapitre j'espère qu'il vous plaira😊. En attendant la suite, commenter et partager l'histoire car comme on dit plus on est de fous plus on rit😉

LES LIENS DE L'AMEWhere stories live. Discover now