PROLOGUE

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Je cours encore et encore. Je ne peux pas m'arrêter elles me rattraperaient. Mes poumons me brulent, ma bouche est sèche, mes pieds sont douloureux. Je ne m'arrête pas, elles me rattraperaient. Je continue, me frayant un chemin à travers feuillages et branches. Mes avant-bras portent des coupures, ma robe bleue turquoise est déchirée. Je ne m'arrête pas, elles me rattraperaient. Je jette des regards par-dessus mon épaules, elles ne sont pas en vue mais j'entends encore le bruit de leurs courses déchirant les airs. Je ne peux pas m'arrêter elles me rattraperaient.
Je ne peux utiliser le vent pour accélèrer ma course, elles me localiseraient par leur magie maudite. Je dois donc me débrouiller toute seule telle l'humaine que je suis. Je cours encore et encore, sortir de cette forêt est nécessaire à ma survie.

J'ai couru toute la nuit pour échapper à la colère noire des sorcières. Heureusement pour moi, je sais comment ne plus laisser de traces sur mon chemin et comment cacher mon odeur. Aucune chance pour elles de me rattraper. Je les ai semés. Je ne souffrirai plus. Je suis libre.
Je ralentis, traine les pieds pour reprendre mon souffle et réfléchir à ce que je vais faire désormais. Je ne peux pas retourner chez mes parents ; je ne sais même pas comment y retourner. La case est une prison dont personne ne s'échappe, quand on y entre on en ressort que si ces sorcières en décident. Même là encore on n'est pas totalement libre.

De l'eau ! Dieu soit loué ! Sans hésiter je me précipite d'aller en boire, une gorgée, deux, trois, ce n'est pas suffisant. Je plonge ma tête toute entière tel un animal pour me déshydrater. L'eau est douce et froide, elle est délicieuse. Je pourrais peut être me construire une tente de feuille ici, j'aurai cette rivière pour m'approvisionner en eau, je pourrai y pêcher pour me nourrir aussi le temps de juste connaitre les environs et avoir plus de forcer pour quitter définitivement cet endroit. Oui je pourrai.

Je me relève et constate l'état dans lequel je suis. Pas très beau. Ces vilaines blessures risqueraient de laisser des cicatrices si rien n'est fait dans l'immédiat. Je vais devoir aller ramasser quelques feuilles de moringa dans l'arbre que j'ai remarqué non loin d'ici.

-Tu allais donc partir sans dire au revoir !

Non, non, non. Comment ont-elles fait ? Je n'entendais aucun bruit de leur déplacement quand je me suis arrêtée, elles n'ont aucun moyen pour me repérer. Elles ne peuvent pas me surprendre, elles ne le peuvent pas.

-Tu es surprise de me voir on dirait. Mais rassure toi, ce n'est pas les sorcières qui m'envoient. Dit-il.

Je suis soulagée. Je suis toujours libre. Mais c'est un loup, il empeste le loup. Son odeur est forte, il vient de se transformer en humain. Sa nudité en témoigne. Je détourne le regard.

-Qu'est ce vous voulez alors. Lui demandais-je la voix tremblante.

-Te tuer évidemment.

Sans m'en rendre compte des larmes coulent le long de mes joues. Comment pourrais-je me défendre face à un loup alors que je suis si faible. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas mourir.

-Tu pleure. Pleure bien petite fille car je te déchiquèterais lentement, oui très lentement.

-Pourquoi ? Qu'est-ce que je vous ai fait ?

-Vous rien, mais quelqu'un à qui vous êtes lié a détruit ma vie. Je vais donc détruire sa vie en vous tuant.

Sans me laisser le temps de répliquer le loup se retransforma et se jette sur moi, plongeant ses crocs dans ma jambe droite.
Je suis faible mais je sais me défendre un peu. Je vais mourir oui, mais pas sans m'être défendue. Ce n'est pour abandonner que je me suis échapper, alors oui je me battrais jusqu'à mon dernier souffle.
Il n'a pas fallu longtemps au garou pour mettre ma peau en lambeaux. Il a tenu parole. Il me déchiquète lentement.
Je ne tiens plus, je me sens tirée dans un trou noir lentement. Mon regard est flou, les coups que je jette ne touchent plus l'animal qui ne se gêne guère de changer d'endroit à chaque fois qu'il voit que ses griffes ou crocs ont fait un sadique travail.
Je tombe n'en pouvant plus de la douleur que je ressentais. L'animal se positionna au-dessus de moi, ces pattes avant de part et d'autre de ma poitrine, il cria à la lune. Levant sa patte en l'air, il me gifle. Ma tête bascule sur le côté, lui offrant un accès à mon cou, une liberté d'en finir avec ma vie. Résignée je ferme les yeux attendant le moment fatidique.

-Ne fais pas un geste de plus alpha !

Ouvrant les yeux, je découvre la propriétaire de cette voix. Ma marraine. Ma marraine.

-Lâche immédiatement ma fille loup où se sera ta jugulaire qui jaillira comme une fontaine.

-Marraine ! Je suçote.

Elle s'appuie sur un bâton. Elle aussi a dû se battre pour arriver là. Elle est faible, ce loup la tuera à coup sûr. Je ne peux laisser cela arriver, je ne veux pas perdre ma marraine.
Le loup m'abandonna et se positionna face à la sorcière. Après d'horribles grognements il se lance dans les airs mais fut presque immédiatement projeté contre un arbre.
J'utilise le peu de force qu'il me reste et me traine jusqu'au pied d'un arbre. Je dois faire quelque chose, les sorcières ne vont plus tarder je les entends. Elles ont dû nous trouver lorsque ma marraine a utilisé ses pouvoirs.

Je ferme les yeux et me concentre sur ma douleur. Sans plus d'effort les flammes jaillirent de mes mains. Je n'hésite pas une seconde de plus et projette les flammes. Le loup est brûlé. Il est mort.

Je me traine encore jusqu'à ma marraine qui ne bougeait plus. Elle est couchée sur le ventre, baignant de son sang.

-Marraine ! Je vous en supplie répondez moi, lui dis-je en pleurant.

-Jas...Jasmine !

-Non, ne dites rien. Je... je vais nous faire partir d'ici avant qu'elles n'arrivent.

Je lève la main dans le but d'appeler le vent. Mais je fus arrêté dans mon geste par la main tremblante de la sorcière mourante.

-Non, on n'a pas beaucoup de temps...

Elle toussota, crachant du sang.

-Donne-moi ta main, nous devons faire le rituel du hann.

-Non, pitié marraine. Je vous en supplie. Je n'ai plus que vous sur terre ne me laisser pas... s'il vous plait !

-Je serai en toi si nous faisons ce rituel... (Elle tousse encore). Ne laisse pas ces monstres en finirent avec ma vie. Elles prendront mes pouvoirs.

Je pleure encore et encore. Pourquoi a-t-il fallu que je m'échappe ? Pourquoi c'est elle qui doit payer ? Pourquoi tout ça ?

-Allez courage, donne-moi ta main.

Mains dans les mains elle récita l'incantation du hann, me transférant l'immensité de son pouvoir magique.

-Sache que je t'aime. Je n'aurai pas pu aimer plus ma propre fille.

Elle s'est éteinte. La seule personne qui ne m'ait jamais aimé s'est éteinte.

-NONNNNNNNNNNNNN ! Criais-je de toutes mes forces avant de m'écrouler sur le corps sans vie de la femme qui fut une mère pour moi.

-Elle est là, entendis-je une femme dire.

-Nous arrivons trop tard, elles ont déjà fait le transfert de pouvoirs.

-Mince, elle est donc beaucoup trop forte. Ramenons-la immédiatement à la case. Elle ne doit plus jamais sortir.

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Bonjour/ Bonsoir, j'espère que vous allez bien. Tout d'abord merci d'avoir jeté un coup d'œil par ici. C'est ma toute première histoire et j'espère qu'elle vous plaira. N'existez pas commenter pour me dire vos impressions et enregistrer l'histoire pour ne pas manquer la suite de l'aventure. BISOUS😘

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