20.M.B

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Je laisse mon regard se perdre dans le noir tout en caressant distraitement le dos de mon amant. Je n'imaginais pas du tout mon retour de surveillance ainsi. Je m'inquiète pour lui. J'ai l'impression que ses traumatismes ressortent de plus en plus, surtout lorsque je ne suis pas là. N'ayant aucune expérience dans le domaine psychologique, je ne sais comment l'aider. Je dois déjà comprendre ce qui a pu déclencher sa crise.

Je repense aussi à ma matinée et me renfrogne. Pourquoi rien ne se passe comme je le veux... Ce décoloré est des plus énigmatique. J'ai passé ces derniers jours à le suivre et le moins que l'on puisse dire c'est que ce flic semble cacher des choses. À chacun de ses déplacements il est sur ses gardes, regarde tout autour de lui.

Je suis sorti de mes pensées alors que je sens Alec bouger. Sa respiration se met à s'accélérer. Je fronce les sourcils.

- Non... Non...
- Alexander, mon ange.

Je tente de le réveiller. Il semble en plein cauchemar. Il se met à se débattre dans mes bras, des larmes se mettent à rouler sur ses joues et cette vision me brise le cœur.

- Alexander, réveille toi.

Je n'ose pas le toucher de peur d'aggraver sa panique dans son sommeil. Il se met alors à hurler en s'asseyant brutalement, le regard perdu, le visage baigné de larmes.

- Mon ange, c'est moi, Magnus.

J'essaie de garder une voix calme et douce. Qu'il focalise son regard au mien tout en lui laissant de l'espace.

- Respire mon cœur, ce n'est que moi. Plus personne ne peut te faire de mal. Je suis là.

Ses yeux cherchent, puis finissent par se poser sur moi.

- Oh Magnus...

Sa voix est éraillée, son corps tremble. Son regard est d'une tristesse et d'une détresse infinie qui me procure une sourde colère de ne pas avoir pu le sauver plus tôt de ces monstres.

- Je peux m'approcher ? Je ne te ferai rien promis-je. Je veux juste te prendre dans mes bras.

Il se mord la lèvre, je vois dans son regard un combat. Sans doute son cauchemar encore trop ancré en lui et l'envie d'être en sécurité dans mes bras. Je les ouvre, lui laissant le choix. Il hésite pendant ce qui me semble une éternité puis fini par se jeter dedans, des sanglots déchirant s'élèvent dans notre chambre et je le berce avec amour, le cœur en miette de sentir autant de désarroi et de douleur.

- J'aimerai tant prendre ta douleur mon amour. Effacer ta peine de mes baisers et panser ton cœur de mon amour. J'aimerai pourvoir retourner dans le passé et t'arracher de leurs griffes. Si j'avais droit à un vœux, il serait pour toi.

Son visage se lève pour me regarder et d'une main délicate, j'essuie ses larmes de son beau visage. Des hoquets de chagrin lui échappe. Je dépose un doux baiser dans ses cheveux ébène, n'osant approcher mes lèvres des siennes alors qu'il est encore perdu dans son tourment. Nous restons ainsi pendant un long moment. Son corps fini par se détendre, ses larmes cessent de couler.

- De-désolé murmure-t-il.
- Tu n'as pas à t'excuser. Jamais pour ça. Je suis seulement peiné de ne pas pouvoir effacer ces souvenirs ni arriver à te les faire oublier.
- Tu m'aides bea-beaucoup. C'est j-juste que je suis tr-trop faible.
- Absolument pas Alexander. Tu es la personne la plus forte que je connaisse. Je ne veux pas que tu te rabaisse ainsi.

Cela m'irritait. Je sais parfaitement que ce n'est aucunement de sa faute mais le voir se dénigrer ainsi m'horripile. Je laisse mes doigts passer tendrement dans ses cheveux. Ses yeux se ferment à mon contact et une pointe de fierté monte en moi. Voir cette confiance qu'il m'accorde est sa plus belle preuve d'amour. Je laisse cette accalmie un instant puis me décide à aborder le sujet qui fâche.

Mon amant de sang / MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant