30 : Avenir ?

6.5K 383 78
                                    

AVENIR ?

✧ AVENIR ? ✧

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Je me souvins qu'enfant l'anniversaire de mon père était, selon moi, l'un des meilleurs jours de l'année. Je me parais de ma plus jolie robe et sautillais de joie, impatiente, parce que j'adorais me rendre au restaurant.

J'aimais observer les inconnus qui m'entouraient, analyser leurs actions et écouter mes parents parler sans jamais prendre part à la discussion. J'aimais être au centre de l'action. Parce que ça voulait dire que je n'étais pas la seule à souffrir, à avoir des centres d'intérêts et des défauts.

Je n'étais pas unique, et ça me rassurait.

Peut-être que mon intérêt pour New York, la ville qui ne dormait jamais, était en partie dus à ce sentiment.

On disait que New York était la ville des solitaires.

Cependant, ce soir, nous fêtions les cinquante ans de mon père et, assise en face de Nathan, je ne pouvais pas cacher ma gêne.

Mes cuisses étaient collées, mon dos, lui était droit, et mon regard rivé sur mon assiette. Peu importait ce que Nathan et moi étions, je savais que je n'avais aucun droit de couler un regard dans sa direction.

Et puis, qu'est-ce que nous étions ?

Amants ? Amis ? Deux personnes en quête de sensations ? Je n'en savais foutrement rien.

Est-ce que j'avais le droit de me poser la question ?

— Comptez-vous emménager ensemble à l'avenir ? Demanda ma mère, prenant au dépourvu ma sœur et son copain.

Je relevai immédiatement la tête et vis l'incompréhension laisser la place à la joie sur le visage de ma sœur.

— Nous l'envisageons, chantonna Eleena, visiblement aux anges.

Si ma famille parlait quelques minutes plus tôt de la beauté de New york et de ses clichés, je n'aimais pas la direction que prenait cette conversation.

— Vous pensez prendre un nouvel appartement ? Questionna mon père en prenant une gorgée de vin.

J'imitai mon vieux paternel et apportai mon verre à dégustation à mes lèvres afin d'entièrement avaler le liquide bordeaux. Le vin s'engouffra immédiatement dans ma gorge de sorte à ce que je puisse plus facilement supporter ce qui allait suivre.

Je n'étais pas alcoolique, mais parfois, le vin pouvait m'aider à trouver du courage.

Cette pensée me fit immédiatement regretter les bouteilles qui se trouvaient dans ma chambre.

— Oui, on aimerait quelque chose qui nous appartienne à tous les deux, continua ma sœur sans se démunir d'un sourire qui me donnait envie de vomir.

VenimeuseWhere stories live. Discover now