02 : Petit Ami

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PETIT AMI

✧ PETIT AMI ✧

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Assise à l'arrière d'un taxi, j'observais avec attention la ville dans laquelle j'avais grandi à la recherche d'un quelconque changement. Je n'y étais pas revenue depuis ma rentrée à l'université. Habituée à l'État de New York, je craignais de ne pas me sentir à ma place. Ici, à Carpinteria. De trouver l'inspiration à Central Park, et de ne pas la trouver dans l'océan Pacifique.

Le soleil commençait à se coucher ; ses rayons faisaient scintiller l'eau comme si celle-ci était remplie d'un milliard de diamants. L'océan Pacifique s'écrasait contre les rochers. La vue était digne d'une comédie romantique. Et la chanson aussi douce que mélancolique qui passait à la radio et que Liam, le chauffeur du taxi fredonnait, empirait les choses. Si je n'étais pas persuadée d'être en été, je penserais être dans un film de Noël tant la situation était ridicule et clichée.

Plus j'approchai de mon ancienne résidence, plus mon appréhension grandissait. Je n'avais aucune envie de me trouver ici. Mais papa avait insisté sur le fait que la famille était importante. Que nous devions créer de nouveaux souvenirs. Comme si nous n'en avions pas assez. Il aurait pu voyager jusqu'à New York si ses deux filles lui manquaient tant que ça. Maman aurait été ravie de l'accompagner, j'en suis certaine. Mais pour ma sœur et moi, c'était notre porte-monnaie, et ça faisait de nous ses marionnettes. Alors s'il voulait qu'on soit à ses côtés cet été, nous accourions comme les gentilles filles que nous étions. La légende était vraie : les deux pestes Stewart étaient des vraies filles à papa.

J'aspirais à la liberté, l'indépendance. Pourtant, renoncer à cet argent facile m'était impossible. Parfois, j'étais pathétique.

Finalement, Liam arrêta la voiture devant la maison de mes parents. Sans tarder, je descendis du véhicule noir, renonçant à l'air conditionné que m'offrait l'habitacle. La chaleur estivale me frappa soudainement, me donnant l'effet d'une gifle. Je me dépêchai de récupérer mes valises dans le coffre et de pénétrer le domaine.

Le grand portail était déjà ouvert, signe que ma famille guettait mon arrivée. Cependant, elle ne m'attendait pas dehors pour m'aider à porter mes bagages. Après tout, je connaissais le chemin. Et je n'étais plus une petite fille. Même si parfois, je me posais la question.

L'énorme bâtisse en pierre que j'appelais ma maison autrefois, n'avait pas changé. Elle était toujours aussi imposante et sophistiquée que dans mes souvenirs. Mes parents s'étaient inspirés du style français pour leur foyer. Une liane fleurie poussait à la surface de celle-ci, donnant un effet vieillot à la résidence. Et derrière elle s'étendait un grand jardin qui donnait directement sur la plage. C'était un vrai paradis.

Je contournai la grande fontaine qui trônait fièrement dans l'allée, traînant derrière moi mes deux valises. Après ce long voyage, je ne pensais qu'à dormir. Le décalage horaire faisait des ravages. Mon visage bouffi et cerné en était la preuve.

VenimeuseWhere stories live. Discover now