09 : Tendances Perverses

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TENDANCES PERVERSES

✧ TENDANCES PERVERSES ✧

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Je n'osais poser mon regard sur Nathan, honteuse. À la place, je fixais ma sœur qui était au téléphone avec sa meilleure amie un peu plus loin dans le grand jardin de la propriété. Elle ne prêtait ni attention à moi ni à Nathan, trop concentrée sur sa conversation avec Jordyn.

L'avait-elle appelée au sujet de Logan ? Comptait-elle le pardonner ? Comptait-elle pardonner leur amie ? Ou comptait-elle les exclure de sa vie à tout jamais ?

Eleena commençait à s'éloigner, me laissant seule à la merci de son copain. Je souhaitais plus que tout au monde partir, échapper à son regard aussi froid que brûlant, mais je n'y parvenais pas. Comme si je m'accrochais désespérément à l'attention que me portait Nathan. Celle que je volais sans le moindre scrupule à ma sœur.

C'était stupide. J'étais stupide. Et je le savais pertinemment.

Finalement, je rassemblai tout le courage que je possédais et plantai mon regard dans celui de Nathan. Comme si la honte n'était pas inscrite dans mon ADN.

J'étais une putain de voyeuse et une mauvaise sœur. À quoi bon nier ? Toute la volonté du monde ne suffirait à me faire oublier mes erreurs passées. J'enchaînais les péchés. J'étais damnée.

— T'étais beaucoup plus bavarde l'autre soir, se moqua Nathan, amusé de ma réaction.

Il faisait référence au soir où je l'avais menacé. Au soir où je lui avais infligé une cicatrice similaire à la mienne.

Sa coupure n'était toujours pas recouverte, comme s'il souhaitait se souvenir. Se souvenir que, lui et moi, n'étions pas si différents l'un de l'autre. Que nous étions, tous les deux, avides de pouvoir, obnubilés par qui de nous gagnerait ce jeu d'emprise dans lequel nous nous étions lancés.

Je ne répondis pas.

— Je vois, continua-t-il, muni d'un sourire arrogant. Tu as seulement du cran lorsque tu es en position de pouvoir.

D'où ma sœur se tenait, elle ne pouvait pas attendre les provocations que Nathan me lançait, ni voire la lueur joueuse dans ses yeux. Ni entendre mon cœur me supplier de rentrer dans son jeu, de laisser mes tendances perverses prendre le dessus. Et encore moins se douter du secret qui nous unissait.

— Je t'ai connu plus audacieuse.

Je haussai un sourcil tandis que mes lèvres formèrent l'ombre d'un demi-sourire.

— Est-ce que tu me vois dès que tu poses le regard sur elle ?

Il paraissait un instant étonné. Il était évident que j'allais rentrer dans son jeu, mais le fait que j'évoque ouvertement qu'il était à ma sœur semblait le sonner, le déstabiliser. Nathan ne répondit pas, cherchant le piège.

— Est-ce que t'empoignes ses cheveux blonds, imaginant que c'est les miens quand tu la baises ?

M'imagines-tu à sa place ?

Je ne m'arrêtais plus. Le déstabiliser ainsi était trop bon, trop tentant.

— Lui promets-tu d'être à elle pour toujours ?

Ses cheveux étaient toujours en bataille, me rappelant que ma sœur le touchait quelques minutes plus tôt, montrait qu'il lui appartenait. Pourtant, à l'instant, je m'en fichais. Seul le jeu comptait. Rien d'autre n'avait d'importance.

— Oui, finit-il par déclarer. Je suis à elle. À personne d'autre.

— Mais tu veux baiser sa petite sœur ?

Comment pouvait-il avoir la beauté et le charisme d'un homme adulte, mais la mentalité d'un adolescent ? Et pourquoi ne pouvais-je m'empêcher de rentrer dans son jeu malsain ?

J'allais me noyer par sa faute. J'allais perdre ma sœur par sa faute. J'allais perdre ma famille par sa faute. Ma dignité. J'en étais parfaitement consciente. Alors pourquoi ne pouvais-je pas le repousser ? Pourquoi n'étais-je pas capable de faire une chose bénéfique pour moi ? Pourquoi le fruit défendu m'attirait tant ?

— T'aimes t'amuser avec les deux salopes Stewart, pas vrai ? T'aimes baiser ma soeur, sachant pertinemment que je suis de l'autre côté du couloir ? Je sais que ce petit jeu de détraqué te plaît.

Il haussa les épaules.

— Je baise peut-être ta sœur, mais tu restes ma salope préférée, déclara Nathan, en basculant la tête en arrière afin d'apercevoir Eleena. Aucun doute là-dessus.

Alors que j'allais répliquer, je vis Eleena mettre fin à sa conversation téléphonique et se rapprocher de nous, une mine sérieuse collée à son visage.

Elle ne tarda pas à s'avachir aux côtés de son petit-ami, reposant sa tête sur son épaule. Il était évident que j'étais de trop, que je faisais tache sur le tableau. Je me levai le plus discrètement possible et m'éclipsai, sans vérifier si Nathan me regardait.

Notre conversation m'avait donné le tournis, j'avais envie de goûter à la légèreté de Vee. De goûter à sa féminité qui avait meilleur goût que sa bouche afin de me changer les idées. Malheureusement, elle n'était pas là.

Seul l'art était là. Il était le seul qui ne m'abandonnait jamais.

L'art était mon grand amour. Tant que je l'avais, je n'avais besoin de rien d'autres. Pas même des humains.

VenimeuseWhere stories live. Discover now