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- Travaille la main gauche pour la semaine prochaine, dit Esmée.
Son élève acquiesce alors qu'il récupère les nombreuses partitions étalées sur le coffre du piano et le pupitre. Esmée quitte la salle de cours après lui pour aller se chercher un café dans la petite salle des professeurs du conservatoire parisien. Elle jette un coup d'œil à son téléphone en soupirant. Voilà un mois qu'elle a repris les cours à temps plein, enchaînant entre les concerts et les cours particuliers.
- Arrête de faire cette tête, souffle Céleste en rentrant dans la pièce. Plus que deux jours et tu es en vacances.
Esmée soupire une nouvelle fois en songeant qu'elle aura deux semaines rien que pour elle grâce à son autre collègue pianiste qui prendra ses heures pendant son congé.
- C'est long, râle-t-elle.
- Il y a surtout un certain Pierre qui te manque.
- Un p'tit peu.
- Seulement un petit peu ?
Esmée lève les yeux au ciel avant d'avouer que son pilote lui manque beaucoup malgré qu'elle ne connaisse pas la nature de leur relation.
- Attends, le gars t'envoie des messages tous les jours, il est accroché à toi comme une moule à son rocher.
- Oui et bien il me manque quand même !
Céleste sourit en reprenant des partions dans le casier de sa collègue, elle quitte la pièce en lançant :
- T'inquiètes paupiette, tu vas le revoir.
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Une fois les rideaux clos, Esmée récupère les nombreuses pages de partitions sur son pupitre et regagne sa loge qu'elle partage avec Céleste, cette dernière lui tend brusquement son archer et ses partitions en s'exclamant précipitamment :
- Je dois vraiment aller aux toilettes, ça urge.
Esmée hausse les épaules et rejoint finalement la petite pièce où elle dépose ses affaires. Elle entreprend de se démaquiller face au petit miroir, elle jette de petits coups d'œil à son portable en se demandant si Pierre appellera ce soir. Elle ne l'a pas revu depuis Barcelone, depuis qu'ils se sont embrassés devant la maison de ses parents.
- Bonsoir, on m'a dit qu'une jolie pianiste se trouvait ici.
Elle se retourne aussitôt, lâchant son coton, pour observer le pilote se tenant dans l'encadrement de la porte de la loge. Un sourire éclaire ses lèvres, elle ne s'attendait absolument pas à sa présence. Il est vêtus d'un costume blanc laiteux mettant en valeur sa peau bronzée.
- Normalement les filles hurlent en me voyant, rit-il en observant Esmée qui se lève pour s'approcher. Puis-je avoir un petit autographe mademoiselle ?
