CHAPITRE 28: Si légère.

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Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans: il va te tuer Mariposa ?

Il ne se passe rien pour le moment, on attend, ces hommes restent sous pression les armes fermement braquées sur nous, ils attendent quelque chose et d'ici je vois que la porte de notre prison est restée ouverte, je vois la pièce adjacente à la nôtre, il y a un boucher, dans un uniforme complètement engorgé de sang qui tranche sans dégoût des pièces d'un animal déjà mort.

J'essaye d'en voir plus autour de l'autre pièce dans l'espoir de nous aider à sortir mais c'est vraiment sans succès car je reconnais l'homme qui rentre dans la chambre froide avant de refermer la porte sur nous.

— Bon sang, qu'est-ce qu'il fait froid ici ! Vous ne trouvez pas ?

Mes yeux fixent cet homme qui vient de prononcer cette ironie.

Un silence extrêmement pensant et gênant prend place dans la chambre froide. Je le reconnais, c'est le même monsieur qui n'a cessé de rire après avoir tué Kendall d'une balle dans la tête. C'est celui qui m'a dit que tout le monde me « cherchait »... Il porte toujours sa veste en cuir, et sa moustache et toujours aussi bien soigné.

Il souffle dans un de ses poings, en même temps qu'un de ses hommes lui tend une chaise que je n'avais pas vue. Il l'a prend toujours dans un sourire forcé ou sadique j'en n'en sais rien.

Je prends encore une fois la seconde pour regarder Côme, mais toujours son visage reste de marbre il regarde droit devant lui. Robin en revanche fixe minutieusement le dernier homme à être entrée. Ils ne peuvent rien faire puisque pratiquement tous les canons sont rivés sur eux.

Puis je sursaute quand le bruit de la chaise qui se pose devant moi fait écho dans mes oreilles. Mon cœur se met à s'attaquer à ma cage thoracique. Les cognements sont tellement violents que je place sans résister mes paumes sur mon cœur.

La peur augmente, à mesure qu'il s'assoit, je glisse naturellement contre le coin du mur pour fuir mon prédateur. Il plisse les yeux dans un sourire presque trop charmant et il fait lui aussi glisser sa chaise vers moi pour me coincer dans ce coin.

Le silence nous accompagne depuis au moins trois bonnes minutes. Et ça commence à faire très long. Je ressens un danger imminent pour ma vie me serrer les intestins ! J'ai beau river mes yeux vers Côme, il n'y a rien à faire. Il est assis les jambes droites devant lui, les paumes croisées sur ses cuisses, aucune émotion rien d'intéressant à déchiffrer sur son visage, c'est à peine s'il tremble de froid.

Je ne sais pas ce qui me prend de croire qu'il m'aiderait encore une fois. Et puis il me l'a dit lui-même: « la prochaine fois ne m'appelle pas pour que je sauve encore tes fesses. »

C'est vrai...

Je me sens déprimée d'un coup, parce que je ne sais pas comment je vais faire toute seule.

— Un café mademoiselle ?

Cet homme me nargue en agitant son gobelet de café. Je sais que j'ai très peur de lui quand ma tête se secoue négativement rapidement sans un seul mot. Ma cadence cardiaque ne connaît aucun répit. À l'intérieur de moi je pense au pire. Je pense à tout...

Il allonge ses jambes devant moi. Je plie encore plus les miennes contre ma poitrine pour ne pas qu'on se touche pendant que ses chevilles finissent par se croiser à quelques centimètres devant mes pieds.

Il avale une gorgée de son café. En fait il l'engloutit totalement puisqu'il finit par écraser dans son poing le gobelet avant de le balancer de l'autre côté de la pièce. Je regarde le bout de carton tomber seul à ma gauche.

MARIPOSA | T.1 / T.2Where stories live. Discover now