Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende.

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PDV ÉNORA

     Le ciel étoilé semble plus clair ce soir. La lune commence à se montrer, et je regarde les loups, à travers la fenêtre du salon, s'exciter à l'idée de cette pleine lune si particulière.

Michelle : voilà. Tout est prêt. Des vêtements de rechange, des sous-vêtements, une nappe, une couverture, de l'eau à boire, quelques petites choses à manger comme des sandwichs, des biscuits, des gâteaux, et même un pot de crème glacée qui va fondre d'ici une heure, euh... C'est tout, je crois. Ah oui! J'oubliais presque de mettre une serviette pour que tu puisses te nettoyer.

     Je ne vais pas aller vivre là-bas, non plus. C'est juste pour cette nuit.

     Elle met dans le sac... Deux serviettes?

Michelle : juste au cas où hein.

     Ce sac est un peu gros pour une seule personne, je trouve. Mais bon, elle a dit qu'il y avait de la nourriture dedans. Comme si j'en mangerai... Mais bon, elle garde espoir. C'est beau de rêver.

Michelle : allez, on y a!

     Elle m'aide à me lever, et nous sortons de chez elle. Nous empruntons un chemin pour nous rendre à ce fameux lac, et une fois arrivées, je ne peux qu'approuver la beauté de ce lieu.

     Ça aurait été vraiment génial si il était là... Avec moi, plutôt que loin de moi.

Michelle : d'ici, tu peux nous voir. Mais de la colline, nous ne le pouvons pas. Au moindre danger, crie. Nous t'entendrons et viendrons tout de suite.

     Je hoche la tête à son explication, et elle me fait une bise sur la joue.

Michelle : passe une merveilleuse soirée!

     Elle s'en va, me laissant seule ici.

     Tant mieux.

     Mais pourquoi m'a-t-elle souhaité une merveilleuse soirée ?

     Je soupire, lassée, et retire la nappe qu'elle a mise dans le sac. J'étale cette dernière au sol, après avoir enlevé tous les cailloux susceptibles de me gêner, puis pose la couverture dessus avec l'oreiller que Michelle a emporté dans ses bras. Je pose le sac près du lac, pas trop tout de même, pour éviter qu'il ne tombe. Je retire les vêtements propres qui sont a l'intérieur, et une serviette pour les poser à côté du sac.

     J'enlève mes chaussures, avant de m'asseoir sur la rive et de plonger mes pieds dans l'eau.

     Je lève la tête, et regarde la pleine lune.

***

     Il est vingt-trois heures précise, et je décide de me déshabiller, puis plonge totalement dans l'eau. Je suis sûrement folle de faire ça alors qu'il y a un froid glacial dehors, mais là, je ne me préoccupe pas de la température.

     Je décide d'abandonner la rive après dix minutes, et d'aller au centre du lac. Je fais des petits va-et-vient entre la rive et ce dernier, mais au dixième tour, je plonge totalement, de la tête aux pieds et descends un peu. Après quelques minutes, je remonte, prenant une grande bouffée d'air.

PDV LORENZO

     Cette fille est magnifique. Un diamant à l'état brut. Ses courbes ont l'air tellement appétissantes et ses cheveux lui collant à la peau à cause de l'eau la rendent encore plus... Envoûtante. Ses bras et son corps mouillés, brillant à la lueur de la lune...

     Il faut que je me fasse pardonner à tout prix. Je ne réussirai pas à vivre sans elle une journée de plus.

     Je reprends forme humaine, et m'approche du lac. Doucement, j'entre à l'intérieur, la température ne me dérangeant aucunement, alors qu'elle nage en venant vers moi, mais de dos, ne lui permettant pas de me voir. Une fois à ma hauteur, je lui attrape la taille, et la plaque contre moi, sous un cri de surprise de sa part.

Moi : tu m'as tellement manqué...

Énora : pas à moi. Lâche moi maintenant!

Moi : je refuse.

     Je ne veux plus te sentir loin de moi.

Moi : tu m'as déjà assez puni comme ça, tu ne trouves pas?

Énora : je m'en fiche. Lâche moi, Roussel!

Moi : princesse, s'il te plaît, écoute moi...

Énora : je ne veux pas t'écouter! Je ne veux rien savoir de toi... Rien...

     Sa voix se casse, et je sens l'odeur des larmes qui coulent sur ses joues.

Moi : j'avais peur...

     Elle arrête de se débattre petit à petit et renifle.

Énora : de quoi?

Moi : j'avais peur de moi... De te faire du mal...

Énora : et pourtant, tu m'en as fait. Plus que tous les autres!

Moi : je le sais. Mais je ne voulais pas te forcer à quoi que ce soit. La pleine lune approchait, et mon loup et moi devenions de plus en plus instables. J'avais peur de céder à mes pulsions et de te faire du mal... Te marquer alors qu'il y avait une possibilité que tu ne sois pas prête.

     Pour la première fois depuis des années, je laisse ma tristesse s'exprimer à travers mes larmes.

Moi : il fallait que je m'éloigne. Même si ça me faisait mal. Après notre dispute, j'en ai parlé à mes parents. J'ai tout de suite compris l'erreur que j'avais faite en... En t'abandonnant. Je suis désolé, ma princesse... Je t'aime tellement. Je voulais juste te protéger de moi-même.

     Sa respiration se calme, et elle me demande plus tard :

Énora : tu veux bien me lâcher, Enzo?

     J'accède à sa demande, et desserre ma prise sur sa taille. Elle se retourne, se mettant en face de moi.

     Elle lève la main, et la seconde d'après, elle l'abat sur ma joue gauche, tellement fort que ma tête pivote.

     Je dois l'avouer, je l'ai bien méritée, cette gifle.

Énora : imbécile! Idiot!

     Je baisse la tête, honteux.

Énora : abruti! Espèce de con!

     Ses larmes se remettent à couler à flot, et je ressens un pincement au cœur.

Énora : je te déteste, tu m'entends?

     Elle me déteste...

Énora : je te déteste! Je te déteste!

     Elle se met à me frapper le torse en répétant cette phrase maintes fois, jusqu'à poser sa tête contre ce dernier.

Énora : je te déteste... Je te déteste parce que je t'aime.

     Je souris doucement, et passe mes bras autour d'elle.

Énora : ne pense plus jamais ça, s'il te plaît. Ne m'abandonne plus, ne me laisse plus... Ne me fais plus de mal.

Moi : je te le promets, princesse.

     Et plus tard, elle me demande une chose à laquelle je ne m'attendais pas :

Énora : si c'est ça qui te perturbait autant... Alors fais moi tienne.