CHAPITRE 25: Ne t'envoles pas.

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Tu stresses à en mourir Mariposa !

Tu peux encaisser les poings de ton père.

Ses insultes.

Tu peux encaisser tout ça...

Mais là tout de suite, je ne sais pas si tu peux encaisser la crainte de mourir transpercer par une balle perdue.

Non.

D'autant plus, que tu as déjà eu une chance... Parce que cette balle que j'ai évitée ce n'est pas toi qui l'as prise.

C'est lui.

Encore je me retourne, car à mon sens, si ça continue de tirer, alors ça veut dire que Robin est toujours en vie ?

Non ?

J'ai espoir qu'il se joindra à nous, qu'il nous dira que tout ira bien. Que son sourire puisse nous donner ce souffle de gentillesse que j'ai rarement vu chez un humain... C'est vraiment quelqu'un de bien. Et je ne veux pas qu'il meure pour nous... Enfin, pas pour moi.

Je regarde Côme en même temps que nous finissons de traverser rapidement le couloir dans le fond de la maison. Il n'arrive presque pas à courir. Ça s'entend et ça se voit qu'il souffre horriblement. À chaque fois qu'il regarde sa main, j'ai l'impression qu'il y a toujours plus de sang.

La vue du rouge me donne des frissons d'horreur. J'ai une boule de vomit qui remonte dans mon œsophage et qui reste coincé dans ma gorge.

Quoi... Il va mourir ou quoi ?

En tournant dans le couloir, il y a une porte simple et blanche qui attend fermée là. Sa poigne l'a fait baisser et j'entre en vitesse juste après lui. Il referme la porte derrière nous. C'est le garage de la maison.

Tu ne sers à rien Mariposa !

Est-ce que les gens savent que tu es juste une pute ?

Et que tu ne sers à rien ?

Tu es juste une pute.

J'entends la voix de mon père me briser totalement de l'intérieur. En plus la situation de Robin me stresse à un tel point qu'il me faut redoubler d'efforts pour ne pas céder aux larmes et à la panique. La vitesse de mon cœur est hallucinante au point où ça se répercute sur mon souffle.

Fait comme avec papa, tu fais semblant. Et tu fermes-ta-gueule.

Tu es très forte pour faire semblant, n'est-ce pas ?

Oui, alors tu fermes-ta-gueule !

Le bruit de la main de Côme cognant violemment contre le capot d'une de ses voitures de sport me fait sursauter. Il s'appuie de ses avant-bras sur la carrosserie, mais ça ne dure qu'une petite seconde, il s'avance vers une étagère en même temps qu'il ne lève le bras en me montrant le mur de la direction opposée.

— Prends l'arme. Là.

Je regarde derrière moi, totalement hésitante. Je suis perdue, j'entends toujours autant de coups de feu et d'objets qui explosent. Je ne sais pas ce que je suis censée faire.

Prendre l'arme.

Alors je regarde Côme, grogner de douleur en s'aspergeant d'un liquide sur sa blessure. Il respire tellement fort que j'ai l'impression qu'il va s'évanouir très bientôt.

— Prends l'arme putain !

J'ai titubé de deux pas en arrière. Mon ventre se retourne sous ma peau. Je ne cesse de regarder lui, puis cette arme posée en biais contre le mur du garage. Je suis paralysée ! Mon Dieu !

MARIPOSA | T.1 / T.2Where stories live. Discover now