Chapitre 33

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Dazai ne voyait plus rien tant les larmes lui dégoulinaient des yeux. Il n'entendait plus rien non plus, à part un bruit assourdissant qui lui perçait les tympans. Il recula comme si un démon avançait à grands pas vers lui pour venir lui arracher les tripes. Il titubait en marchant à reculons, se heurtant sur les passants qui le regardaient étrangement. Les lumières des véhicules s'étaient transformés en petits points de toutes les couleurs. Sa tête tournait affreusement à lui donner presque envie de vomir.
Chuuya ne pouvait pas être mort, c'était impossible. Il ne voulait pas y croire.
Le problème, c'est que dans ses moments là, le moindre souvenir ou rêve se transforme en vérité, en lueur d'espoir. Son esprit lui envoya l'image de celui qu'il aimait chez lui avec son grand père. Peut-être que Chuuya était rentré avant? L'image qui s'était transformé en espoir pris rapidement de l'ampleur dans la conscience du brun. L'espoir fut tel que sans même réfléchir il se mit à courir à vive allure pour se rendre chez Le Roux. À combien de temps de marche se trouvait sa maison? Il n'en savait rien. Était ce le chemin le plus court? Il n'en savait rien. Il courut désespérément aussi vite que quelques minutes plutôt.
Dans ces cas là le corps devient extrêmement endurants et une force venue d'on ne sait où se disperse dans vos membres.
Ses bandages au coups l'étranglaient, il avait l'impression de suffoquer, non pas par la course, mais de douleur psychologique. La petite image qu'il se passait en boucle dans la tête, en passant par des rues qu'ils semblaient instinctivement connaître, lui permettait devancer encore et encore à en crever.
La sueur coulait de son front et de ses mèches brunes. Il avait chaud mais extrêmement froid du au vent glacial qui lui coulait dans les veines. Il pleurait sans même s'en rendre compte, de peur de ne pas pouvoir attendre la maison du roux. Il manqua de se faire renverser par plusieurs voitures lorsqu'il traversait à toute allure en courant, il ne s'excusait pas non plus. La seule chose qui planait en lui c'était de la douleur et de l'espoir.

La lumière du jour était irritante, il ne voyait presque rien. Il arriva enfin dans la rue de la maison du grand père de Chuuya. Au loin il aperçu un attroupement d'une dizaines de personnes. Il ralentit sa course et fini par s'approcher en marchant.
Il pris son téléphone et il rappela une nouvelle fois Le Roux.
Il s'essuya les yeux pour essayer de distinguer Chuuya quelque part.
Une nouvelle fois, il n'y avait personne au bout du fils.

Il entendit un bruit de brisement sur le sol. C'était son téléphone qui venait de lui glisser des mains.
Pendant cet instant il ne ressenti rien, juste le néant total. Aucune émotion, aucune sensation, aucune douleur. Juste un vide total.

Le grand père du roux était en pleurs. Le froissement de son visage signifiait s'une grande douleur s'était éprise de lui.
Il entendit un murmure parmi les voix qui s'agitaient.
« Il est mort sur le coup »
C'est la seule chose qui passait en boucle dans sa tête. Il eut soudain une prise de conscience dont il ne voulait pas. Il était là le problème, il s'était enfermé dans le déni total depuis qu'Atsushi lui avait téléphoné. Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé entre le moment ou sa sonnerie avait sonné pour la deuxième fois et l'instant présent.

Un flo de souvenirs vinrent inonder son âme.
Les fois où ils se battaient, celle où ils s'hurlaient dessus. Les fois ils s'embrassaient les fois où leur corps se touchaient. Son sourire et son rire. C'est à cet instant que chaque seconde semble être une éternité. Ses yeux vinrent s'emplir d'une eau brûlante et salée.
Le monde ne lui avait jamais fait si mal. Le nombre de fois où il s'était senti vide et malheureux n'étaient rien comparés à ce qu'il ressentait là, maintenant.
Il n'arrivait plus à réfléchir. Il crue faire un malaise sous la douleur.
Il était vide, amorphe, incapable de prononcer une parole.
Son mon venait de disparaître. Il n'avait plus rien à part son âme vide, détruite, piétinée. Il lui restait seulement ce que la vie lui avait toujours laissé. Le vide et la douleur.
Il n'était jamais arrivé si bas.

les couleurs immaculées [BSD FF Dazai x Chuuya]Where stories live. Discover now