Dream about love

OS : Deux étoiles dans le noir

  Le lendemain, je ne suis pas allé à l'école, mais papa a invité Louis pour qu'il vienne jouer avec moi. Il est venu avec son cousin, qui a bel et bien les cheveux jaunes... Ils m'ont proposé de venir m'amuser avec eux, mais je n'ai pas voulu, et ils n'ont pas insistés.

  Alors que midi approchait, que nous allions manger et que le garçon aux cheveux jaunes était parti aux toilettes, Louis est venu s'asseoir à mes côtés. Il s'est approché de moi, et m'a chuchoté dans l'oreille :

   « Je sais que ta maman est partie, j'ai entendu mon papa en parler... »

Je baissais la tête, honteux. Qu'est-ce que les autres allaient penser ? Je n'avais plus de maman...

   « Moi aussi je n'ai plus de maman... chuchota Louis. Elle est partie au ciel. Avec les anges ! »

Je relevais la tête un peu rassurée : jamais quelqu'un ne s'en est pris à Louis parce qu'il n'a plus de maman. Alors pourquoi s'en prendrait-on à moi ?

   « Pourquoi tu n'as pas de copains Zayn ? »

Je ne répondais pas.

Je n'avais pas besoin de copains, et je n'avais pas envie de parler à mes camarades de classes. La maîtresse dit que je suis très intelligent, mais très renfermé sur moi-même. Je ne sais pas ce que ça signifie, mais papa a dit que ce n'était pas grave. Alors je m'en fiche.

   « Je pourrais être ton copain moi... Tu voudrais ? »

Est-ce que je voudrais d'un ami ? Je ne sais pas. Je suis bien sans. Je peux aller dans la forêt tout seul pour réfléchir.

   « Et puis de toute façon, tu n'as pas le choix ! s'exclama-t-il en rigolant. »

Je le dévisageais. C'est rigolo comme ses yeux bleus pétillent quand il rigole ! C'est joli. Maman aussi avait les yeux bleus. Moi, j'ai hérité de ceux marron de mon papa.

   « D'accord. lui répondis-je. »

Louis me sauta au cou, et vint déposer un bisou sur ma joue. Je ne lui avais jamais adressé la parole avant. Je ne lui disais même pas bonjour... Je crois que maintenant, ça va changer !

  Quand Niall est enfin revenu des toilettes, Louis s'est empressé de lui dire que j'étais son nouvel ami. Le garçon aux cheveux jaune a souri et est venu me serrer dans ses bras. Lui aussi a de beaux yeux bleus, encore plus que ceux de Louis. Et il sourit et rigole tout le temps. Il n'est jamais triste. J'aimerais ne jamais être triste...

  Ce matin-là, je me réveillai moi-même. Bien que je ne le sache pas encore, cette journée allait être extraordinaire. Ayant peur d'être en retard à l'école, je m'habillais rapidement, pris mon sac qui était prêt de la veille, et descendis dire au revoir à mon papa, avant de sortir de la maison. Je rejoignis assez vite l'abri de bus où m'attendait Aiden, mon parrain.

   « Coucou bonhomme, comment tu vas ce matin ? Prêt à aller en cours ? me demanda-t-il en déposant un bisou sur la joue.

   - Ça va. Et oui je suis prêt !

   - Au faite, joyeux anniversaire mon grand. sourit-il.

   - Merci Parrain ! »

Nous attendîmes que tous les autres arrivent, puis Aiden démarra le bus, et nous montâmes dedans, direction l'école primaire.

Alors que je posais ma tête contre la vitre, une pression sur mon bras me fit me relever rapidement.

   « Coucou ! dit Louis en souriant.

   - Bonjour... répondis-je. »

Louis sourit de plus belle.

   « Quoi ? demandais-je.

   - Tu m'as parlé ! C'est la deuxième fois que tu le fais ! remarqua-t-il. »

Je ne sais même pas pourquoi je lui ai répondu, peut-être est-ce à cause de ce petit sourire qu'il a quand il me parle ? Ou alors parce qu'il paraît tellement heureux, malgré qu'il n'ait plus sa maman ? Peut-être est-ce tout simplement parce que j'ai décidé qu'il fallait que je commence à m'ouvrir aux autres, que je commence à faire confiance à quelqu'un...

Oui, je crois que c'est ça.

Maman ne m'aime pas, et ne m'aimera probablement jamais. Elle est partie et se retrouve toute seule, sans amis, sans famille, sans rien. Je ne veux pas être comme elle. Et si pour cela, il faut que je sorte de ma bulle protectrice dont je me suis toujours entourée, alors je le ferais.

   « Pardon Louis... J'ai été bête de ne pas te parler avant... Tu m'en veux ? lui demandais-je.

   - Bien sûr que non ! s'exclama-t-il. »

Sa réponse me fit sourire.

   « Louis, tu veux bien être mon ami ? »

Je vis ses yeux bleus s'écarquiller avant qu'il ne me saute dessus et m'entoure de ses grands bras, où bizarrement, je me sentis bien.

   « Bien sûr que je veux l'être Zayn ! Je suis content que tu me le demande, même si je l'étais déjà ! Mais par contre, il faudra que tu sois gentil avec Niall, mon cousin ! me dit le petit châtain. »

Je me contentais d'hocher la tête.

  Lorsque nous arrivâmes à l'école, Louis me prit la main, m'entraîna jusque dans notre classe, et me fit m'asseoir à ses côtés.

   « C'est ta place maintenant ! dit-il.

   - Merci. dis-je timidement. »

Quelques minutes plus tard, la maîtresse arriva. Je vis sur son visage la surprise de me trouver à côté de Louis, mais elle ne dit rien.

  Lorsque notre journée d'école fut finie, mon nouvel ami me poussa dans le bus, et s'assit sur le siège vide à ma gauche. Durant le trajet, il parla de son papa, de son oncle habitant en Irlande, et de Niall, son cousin qu'il considérait comme un frère, mais que, malheureusement, il ne voyait pas souvent.

   « Il est à la maison depuis la semaine dernière parce qu'il y a des problèmes dans sa meute. Mais il ne peut pas aller dans notre école... soupira-t-il. »

J'appris également qu'il avait un chat roux appelé Chat... Ce qui me fit rigoler.

Quand, enfin, nous fûmes arrivés, Louis m'accompagna jusqu'à chez moi, en silence. Une fois devant la porte, il me fit un bisou sur la joue, me dit que l'on se retrouvait devant l'arrêt de bus demain matin et commença à partir. Je le rattrapais rapidement, le serrais dans mes bras et lui chuchotais à l'oreille :

   « Merci Louis. »

Je le remerciais de vouloir me rejoindre demain matin, de me consacrer de son temps, de m'aimer en quelque sorte. J'étais désormais sûr qu'il ne me laisserait pas tomber, je peux lui faire véritablement confiance.

Je venais de me rendre compte que j'avais mon premier et véritable ami.

Et j'en étais heureux.