Chapitre 10

Depuis le début
                                    

Je voyais sa bouche bouger mais je n'entendais plus rien. De toute façon, c'étaient certainement des moqueries sur ma condition. Alors j'avançais lentement et, avant de me retrouver coller à lui, je le contournais et commençais à tourner autour de son corps. J'esquissais un sourire en me rendant compte que j'avais réussi à le déstabiliser.

Au bon moment, c'est-à-dire quand il s'y attendit le moins, je sautais sur son dos tout me transformant, ce qui le fit chuter. Il se retourna vivement tout en essayant de se défaire de ma prise, mais je lui grognais méchamment dessus, ce qui l'en dissuada. Il arrêta donc de bouger et sourit. Dans cette situation ? Sourire ? Mais pourquoi souriait-il ? Ce n'était pas le moment de sourire !

   « Eh, calme-toi le louveteau. dit-il en posant une main dans ma fourrure ce qui me fit frissonner. Je voulais juste essayer de te faire réagir, et ça a marché. »

Interrogatif, je reculais et penchais ma tête sur le côté. Liam se releva et se replaça devant moi.

   « J'ai eu peur pendant quelques instants que quelqu'un t'ait fait une sorte de lavage de cerveau. Tu n'as pas eu la réaction que tu aurais dû avoir, et même si je ne te connais pas plus que ça, je sais que ce n'est pas normal. Alors j'ai pris le risque de mourir. dit-il en pouffant de rire. Mais plus sérieusement, qu'est-ce qu'il y a Zayn ? Je t'ai observé cette semaine, tu sais. Je voudrais savoir pourquoi ? Pourquoi tu ne rigoles plus comme avant avec Louis, il est ton meilleur ami, non ?

   - Oui, il l'est. répondis-je alors que je venais de retrouver ma forme humaine. »

Ainsi, je me retrouvais nu devant lui pour la deuxième fois. Me voyant essayer de cacher au mieux mes parties intimes avec mes mains, Payne dû prendre pitié puisqu'il retira sa veste et la posa sur moi. Je m'empressais de l'enrouler autour de mon corps, prenant soin de cacher le maximum de peau.

   « Alors ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Et ne me répond pas : rien !

   - Je crois que je suis juste fatigué. De cette histoire avec ma mère qui ne se résoudra jamais, de ma condition de soi-disant "Élu"... Et ça me fout la trouille aussi. Tu peux pas savoir à quel point ça me fout la trouille.

   - De quoi as-tu peur ? me questionna-t-il.

   - La bonne formulation est plutôt : de qui. Et s'il nous arrivait la même chose qu'à Caesar et Armand ? Je ne veux pas mourir, et je ne veux pas que tu meures à cause de moi. Je crois que j'ai peur de nous. »

Liam ouvrit de grands yeux, comme s'il n'arrivait pas à croire ce que je venais de dire, puis il s'approcha de moi, et me prit doucement dans ses bras. Jamais je n'avais connu quelque chose de si doux, de si réconfortant... Ses bras entouraient parfaitement mon corps, je me trouvais dans un cocon de bien-être. Alors je me collais un peu plus contre lui et posais ma tête dans son cou. Je respirais son odeur qui était bizarrement sucrée pour un vampire, et me laissais aller.

   « Ça n'arrivera jamais Zayn. Je ferais tout pour que ça n'arrive pas. Je te le promets. »

Je relevais la tête et me mis à rigoler doucement.

   « Les vampires font des promesses aux loups-garous maintenant ? »

Il sourit à son tour.

   « Ce n'est pas n'importe quel loup, et encore moins n'importe quel vampire. C'est toi et moi. »

Ces mots me firent frissonner. Lui et moi. Liam et Zayn. Rien que nous. Un loup et un suceur de sang... Mais en y réfléchissant, cela n'était pas que de l'entente, c'était beaucoup plus fort : j'avais confiance en lui. Il était fort possible que je me plante, mais au point où j'en étais... Il était le seul en capacité de m'aider.

   « D'accord. répondis-je simplement. »

Il baissa la tête et plongea son regard dans le mien. La sonnerie annonçant la fin d'une heure de cours nous rappela, un peu brutalement, que nous nous trouvions toujours à la Fac. Et soudain je me sentis bête de m'être ainsi laissé emporter alors que quelqu'un aurait pu nous voir.

Liam, interrompant mes tergiversations, proposa alors de sortir et d'aller chez moi, ce que j'acceptais. Alors que nous nous apprêtions à sortir, je retins le vampire par le bras.

   « On a juste un petit souci... Je ne suis pas habillé, et je ne peux pas me transformer devant tout ce monde ! Je fais comment ?

   - Et bien nous allons... emprunter une autre sortie ? »

Et avant que je ne puisse ajouter quelque chose, il referma la porte, réenroula correctement sa veste autour de moi et me pris sur son épaule. Il ouvrit ensuite une fenêtre et sauta. Je n'eus pas le temps de crier que je me trouvais dans sa voiture.

   « Mais t'es malade ! hurlais-je. »

Pour toute réponse il rigola, démarra son véhicule, et prit la direction de ma maison.

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