(SAISON 2) My Hero Academia : Shirudo

10. Que le championnat commence

J'ai rejoint le reste de mes camarades quelques minutes plus tard. Nous avons une partie des gradins spécialement prévue pour les classes des élèves. Notre côté est séparé par un mur avec ceux de la seconde B. Je m'installe sur le siège le plus haut et le plus excentré. Je veux pouvoir regarder tous les combats et analyser sans me préoccuper d'autre chose. Ce qu'on peut déjà remarquer c'est que la foule est survoltée. J'ai aussi regardé l'ordre des passages, et nous devrions passer lors du sixième combat. J'ai également vu que Kendo était contre Ashido. En voyant les affiches des combats, on peut faire quelques estimations.

    Tout d'abord, il y a le combat de Midoriya. S'il m'a écouté et qu'il ne se laisse pas prendre au jeu par Shinso, il devrait l'emporter haut la main. Avec la puissance qu'il a dans les bras, enfin en espérant qu'il pourra utiliser son alter sans se blesser, le combat devrait être une formalité. D'ailleurs les deux concernés entrent sur le terrain.

    Shinso a un air aussi blasé que d'habitude, et Midoriya présente une concentration extrême. J'espère qu'il arrivera à se contenir. La foule les harangue du mieux qu'elle peut les deux acteurs. Pour le premier match, on s'attend à voir un premier combat explosif. Pourtant... Quand le coup d'envoi est donné, aucun des deux ne bouge. Tout le monde se regarde, se demandant même s'ils ont entendu le signal. Puis la voix de Shinso résonne dans les airs, son ton grave et monocorde me glace. Il accuse Midoriya d'avoir un alter parfait, de n'avoir fait aucun effort pour devenir un héros, qu'il est né parfait... typiquement le genre de provocation qui peut avoir un impact sur notre camarade... Et il mord à l'hameçon.

    Les lèvres de Shinso s'étirent en un mauvais sourire et ce dernier ordonne à Midoriya de se retourner et de marcher droit pour sortir du terrain. Je crois halluciner quand je vois mon camarade tourner les talons et marcher lentement... Mes mains posées sur mes genoux se crispent... Je comprends mieux, maintenant que je vois ça de l'extérieur, ce qui m'est arrivé. Shinso peut contrôler ceux qui lui adressent la parole. C'est un alter extrêmement puissant et redoutable quand on est son ennemi... remarque, même quand on est dans la même équipe que lui. Il faut que Midoriya arrive à se libérer de son emprise... il faut qu'il prenne un choc. Si j'en avais l'autorisation, je lui balancerai bien une sphère pour le réveiller mais je dois rester clouée à ma chaise, ce n'est pas mon combat.

    Puis, alors qu'il est à moins d'un demi-mètre de la ligne délimitant le terrain, il s'arrête. Les battements se sont stoppés en même temps que la foule a retenu son souffle. Je plisse les yeux pour m'apercevoir qu'un de ses doigts s'est cassé. Un sourire se libère sur mon visage ; c'est maintenant qu'il va pouvoir attaquer ! En effet, je vois Midoriya, d'abord surpris d'avoir réussi à se ressaisir, foncer sur Shinso, un air déterminé, presque de colère sur le visage. Après quelques secondes de corps à corps, c'est mon camarade qui fait basculer mon ancien capitaine de bataille de cavaliers hors du terrain. Le premier vainqueur du combat est Midoriya.

    Il ne nous a fallu que quelques minutes d'intervalle pour que deux autres de mes camarades entrent sur le terrain à leur tour. Il s'agit de Todoroki et Sero. Je vois mal comment mon voisin de classe pourrait échouer contre Sero. Je ne doute pas des capacités de mon camarade scotchant, mais je ne suis pas certaine que cette arène, cette ambiance de stade lui soit favorable. Alors que le signal pour le départ est donné Sero tente de capturer son adversaire dans ses bandes mais mon voisin de classe arrive à se défaire sans difficulté des liens. Todoroki plante son pied droit dans le sol et une montagne de glace sort littéralement du sol, emprisonne Sero et en quelque secondes se dresse jusqu'à ce que son sommet dépasse la hauteur du stade. Todoroki vient de couper le souffle à la totalité du stade. Sero ne peut plus bouger... Le deuxième côté a duré moins d'une minute. Ce fut court, intense, j'en serai presque essoufflée alors que je n'ai fourni aucun effort. Il n'y a nul doute que Todoroki est un des élèves les plus puissants de notre classe.

    Le troisième combat oppose Kaminari à Shiozaki. Même si le blondinet affiche un air confiant et que Mineta lui hurle de régler ce combat de manière expéditive, je crois qu'il ne sait pas sur qui il est tombé. En plus Kaminari est désavantagé quand on sait que s'il utilise trop son alter il risque de se griller les neurones et ne plus être apte à combattre. C'est malheureusement la décision qu'il prend pour commencer. une décharge surpuissante se déverse en direction de Shiozaki qui lève une rangée de ses cheveux pour parer l'électricité. C'est précisément quand on comprend que la nature des cheveux de Shiozaki n'est pas conductrice d'électricité qu'on sait qu'elle a gagné. Comme prévu, Kaminari se retrouve sans aucune défense, complètement à nu. Shiozaki n'a plus qu'à l'emprisonner sans ses lianes et le combat se termine immédiatement.

    Le quatrième combat oppose Iida à Atsume. Je ne la connais pas mais Uraraka nous fait savoir qu'elle est en filière assistance et qu'elle faisait partie de son équipe lors de la bataille de cavaliers. Ce quatrième combat a une allure un peu bizarre. J'ai davantage l'impression que la lycéenne de la filière assistance fait sa pub pour toutes ses inventions dont Iida est malheureusement le cobaye, plutôt que de s'adonner à un vrai combat. Si au début c'est très drôle à regarder, sa présentation durera plusieurs dizaines de minutes et c'est avec un Iida au bord de la fatigue physique et mentale, qu'Atsume sortira d'elle-même du terrain, faisant d'Iida le vainqueur.

    Nous avons donc les quatre premiers qualifiés. Midoriya et Todoroki s'affronteront dans le premier combat des huitièmes de finale, et Iida se retrouvera face à Shiozaki. Alors que je commence à ressentir un peu de pression, je lève subitement les yeux en entendant le nom de Kendo. Je ne m'étais pas aperçue que le temps et les combats s'étaient déroulés aussi vite. Pour autant, je n'ai pas le droit de voir le match puisque les futurs adversaires doivent se préparer dans leur loge durant le combat précédant leur affrontement. Yaoyorozu et moi-même quittons donc les gradins quand j'entends la foule acclamer les deux intervenantes. J'ai le cœur serré, malgré mon appartenance à la seconde A, j'espère que c'est Kendo qui l'emportera.

    Je me rends donc dans des vestiaires dans lesquels je suis seule. D'ici quelques minutes ce sera à moi. Je dois en profiter pour faire des derniers étirements. Je fais attention à ce que mes poignets et mes bras soient bien échauffés, ce n'est pas le moment de subir un claquage. J'aimerai vraiment me blesser le moins possible et surtout éviter de trop utiliser mon alter. Si l'infirmière de Yuei peut me raccommoder en terme de blessures, elle ne pourra pas me faire récupérer plus vite. Je fais le vide dans ma tête, je ne dois pas penser à qui je vais affronter. Soudain, on toque à ma porte, je m'approche pour ouvrir et lorsque j'aperçois une mèche de cheveux roux et un grand sourire je comprends immédiatement. Sans réfléchir je prends Kendo dans mes bras et cette dernière me rend mon étreinte. Mes mains se ferment en poings dans son dos, je ne peux pas cacher mon appréhension même si je suis heureuse de la voir. Kendo laisse ses mains remonter jusqu'à mes épaules mais prend le temps de me barrer les lèvres d'un doigt pour m'intimer de me taire.

"Ne parle pas, tu dois te concentrer. J'ai confiance en toi, tu peux le faire. Si j'ai réussi, alors tu le dois aussi, on va aller aussi loin que possible toi et moi. Tu n'as pas besoin de faire du mal, juste de la faire sortir du terrain. Compris ? Je t'attendrai dans le couloir après ton combat. Prête ?"

    Je hoche la tête d'un air plus que convaincue. Je suis remontée à bloc, je sais comment je peux tenter de battre Yaoyorozu. Non je ne dois pas tenter, je dois la battre. Je passe dans un long couloir sombre, j'ai choisi de porter le t-shirt de Yuei sans le gilet, j'ai chaud tant l'appréhension est grande. Je fais quelques pas en avant, la lumière extérieure m'aveugle quelques secondes. Je ne peux plus reculer désormais.