(SAISON 2) My Hero Academia : Shirudo

9. Dernières préparations

Le temps s'est arrêté autour de moi j'en suis convaincue. Pas elle. Je ne peux pas... Je crois que j'aurai préféré Bakugo... Je cherche un moyen de croire à une erreur, à ce que je sois contre quelqu'un que je ne connais pas. Je ne peux pas commencer comme ça... Je ne peux pas me battre, je ne veux pas, et surtout pas contre elle... Nous nous sommes entraidées quand ça s'est avéré nécessaire. Après mon combat contre Bakugo, les événements du SCA. Non... Je ne veux pas me battre contre Yaoyorozu.

"Shigeki ?"

    Je sursaute et je finis par perdre l'équilibre. Mes jambes n'ont jamais été aussi lourdes, je vais tomber. Je dois me ressaisir. J'avale difficilement ma salive mais je n'ose pas me retourner vers ma suppléante. Je tremble de tous mes membres, je ne comprends pas comment je peux avoir une poisse à ce point. Je mets difficilement un pied devant l'autre et je me dirige vers les vestiaires. Je suis une des premières à quitter le terrain, l'entracte doit durer une demi-heure au mieux, mais je ne sais pas comment gérer cette attente.

    Une fois dans les vestiaires, je me mets à faire les cents pas. Je crée une sphère rouge de quelques centimètres mais si dense que je peine à la maintenir. Je dois me calmer. La couleur de mon alter est si intense que je peux me voir dedans. Je la pose avec délicatesse sur la table devant moi. Si je la laisse tomber ne serait-ce que d'un centimètre, je risquerai de faire un trou dans le plus dur des métaux. Je la fais rouler sous la paume de ma main et je regarde le reflet des vestiaires se déplacer dans ma sphère. Des coups sont portés contre la porte et d'un mouvement de main je fais disparaître la sphère. Je vois la mine inquiète de ma suppléante apparaître derrière la porte et elle avance de quelques pas :

"Je me doutais bien que je trouverai par là. Est-ce que ça va aller ?

-J'ai aucun mal à utiliser mon alter pour protéger ou attaquer des vilains mais... c'set exactement ce dont je parlais à midi... Je ne peux pas me battre contre toi.

-Je vois."

    Yaoyorozu attrape une chaise et s'assit dessus en me regardant, un sourire bienveillant sur les lèvres. Elle soupire légèrement et croise les doigts en posant les mains sur la table. Sa voix est calme, posée, exactement ce dont j'ai besoin :

"Ça ne me plaît pas non plus de devoir me battre contre une amie. Et je suis presque sûre que si je te disais que je compte y aller à fond tu n'y verrais pas d'objection.

-En effet, avoué-je...

-Parce que tu sais que ce tournoi est une sorte d'entraînement supplémentaire, que nous ne pouvons pas nous battre éternellement contre des simulateurs et que nous devons être apte à réagir contre d'autres alters.

-Et si... je te blesse ? Avec l'appréhension et le stress, j'ai peur de ne pas bien doser mes sphères...

-On a une infirmière c'est aussi fait pour ça. Et je suis convaincue que tu arriveras à t'en sortir. On ne te demande pas de faire en sorte que ton adversaire soit blessé au point de ne plus combattre. Tu as réussi à te qualifier après la course d'obstacles non pas en écrasant les autres, mais en t'alliant avec d'autres élèves. Tu sais tourner les règles à ton avantage."

    Elle affiche toujours un air rempli d'une profonde bienveillance et se lève de sa chaise pour se diriger vers la porte du vestiaire. Sa dernière phrase tourne encore et encore dans ma tête jusqu'à ce que je finisse par retrouver la voix :

"Yaoyorozu ?

-Oui ?

-Je compte sur toi pour ne pas me ménager.

-Je compte sur toi pour ne pas me faire de cadeaux."

    Une certaine satisfaction s'est lue sur son visage et elle a fini par ouvrir la porte. J'ai attendu quelques minutes de plus pour sortir à mon tour. Je dois trouver un moyen de contourner les règles. D'après les anciennes éditions du championnat, je mise sur le fait que la victoire peut se faire de trois façons différentes ; la sortie du terrain, l'abandon ou si l'un des deux ne peut plus se battre.

    En marchant, je croise Midoriya qui marmonne. C'est une sorte de tic, il marmonne tout le temps quand il réfléchit. Je crois avoir vu son nom en face de celui de Shinso. Je l'entends raconter qu'il cherche déjà une stratégie pour contrer son adversaire dont il ne connaît presque rien. J'ai beau ne pas avoir une grande expérience, je pense que je peux lui être utile. Il est tellement occupé dans ses pensées que je suis obligée de l'arrêter en lui posant une main sur l'épaule :

"Midoriya, je peux t'aider ?

-Oh Shigeki ! Excuse-moi je réfléchissais... J'ai vu que tu étais contre Yaoyorozu, est-ce que ça va aller ?

-Oui ne t'en fais pas, je trouverai un moyen de tourner les règles à mon avantage. Tu es contre Shinso c'est bien ça ?

-Oui et j'avoue que ça m'inquiète un peu, je ne le connais pas et il ne fait même pas partie de la seconde B, donc je ne le connais pas du tout... Il doit avoir un alter, mais en tout cas il n'est pas physique sinon on l'aurait déjà repéré...

-Midoriya tu marmonnes.

-Désolé !"

Je lui souris et finalement je l'invite de nouveau à se rendre dans les vestiaires. De là, je m'adosse contre les casiers et je lui explique :

"J'étais dans la même équipe que Shinso dans la bataille des cavaliers... Et le meilleur conseil que je peux te donner c'est de ne pas lui parler. Même s'il te provoque, même s'il te demande ton prénom, pendant le combat ne lui parle pas.

-Tu connais son alter ?

-Non pas vraiment, mais après avoir discuté, j'ai eu comme une absence. C'est simple, je ne me souviens pas de la bataille des cavaliers, jusqu'à ce que je prenne un coup.

-Tu ne t'en souviens pas ?!

-Non... vraiment Midoriya fais attention à toi. Il sait très bien se servir de son alter."

    Une annonce nous coupe dans notre conversation, indiquant que le terrain est prêt et que les premiers élèves doivent se préparer dans les couloirs. Je tends mon poing vers Midoriya qui fait de même. Il n'a pas besoin de me remercier, je n'ai fait que ce que j'avais à faire. C'est à lui d'assurer, pendant que je me rendrai dans les gradins. Je ne combats pas dans les premiers, j'ai donc tout le temps de regarder le championnat.