CHAPITRE 4: Inattendu

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Salamandre était une aile de boue aux  écailles brun sombre, le dessous des ailes beige et pour couronner le tout, quelques touches d'or qui lui donnaient tout son charme. Oh, bien sûr, elle avait des yeux d'une couleur bien étrange, pour un aile de boue: orange. Elle avait des prunelles couleur flamme, et tout le monde la trouvait jolie. Et c'était le cas: c'était l'une des plus jolies aile de boue. Mais quelque chose n'allait pas chez elle: Elle n'avait pas de nichée. Pas de frères et sœurs. Normal, sa mère était morte. Et elle ne connaissait pas son père. 

Évidemment, Salamandre avait essayé de rejoindre une couvée, mais ça ne marchait jamais, elle ne se sentait pas chez elle. Il était difficile pour elle de s'attacher à d'autres personnes, et cela l'attristait. Certains ailes de boue l'appréciaient, mais devaient s'occuper de leur portée ou n'avaient pas le temps de rester avec elle. Mais c'était comme ça. Alors elle vivait seule. Elle s'était créé une sorte de maison de terre biscornue comme les autres ailes de boue. Seule, c'était compliqué, mais elle avait réussi. L'aile de boue était assez débrouillarde. Elle chassait seule, mangeait seule, dormait seule. Quelle vie ennuyante ! Parfois, certains adultes lui parlaient, mais avec la pénurie de proies qu'ils avaient après chaque hiver, ils ne restaient pas longtemps. Et comme chaque aube, Salamandre, ne sachant que faire, montait la garde.

Les zébrures rouges, jaunes et oranges du ciel étaient magnifiques, et elle profitait du spectacle chaque matin. Cet orange lui rappelait ses yeux si spéciaux, qui lui attiraient les murmures étonnés de ses camarades.

Elle secoua ses magnifiques ailes brun-beige et sentit le vent les effleurer quand elle les déploya. C'était un bonheur parfait. Enfin, presque parfait. Si on ne comptait pas la solitude. Mais soudain, elle crut entendre un bruit. Il venait du village. La dragonnette plissa les yeux. Qui se réveillait donc si tôt, à part elle ? Puis, elle vit des écailles jaunes et oranges glisser derrière un rocher. Ce n'était définitivement pas un aile de boue. Paniquée, elle descendit du grand rocher où elle était.

La silhouette sortit la tête du buisson.

C'était...un aile de guêpe !

Elle poussa un cri d'alerte, puis s'envola et piqua sur le dragon. Celui-ci la vit et l'esquiva. Ils se trouvaient au milieu du village, il ne devait blesser personne !

Mais il n'était pas seul. Bientôt, un aile de pluie, deux ailes de soie et un aile de mer apparurent. Suivis d'autres dragons, qui sortirent de l'ombre, de derrière des arbres, des buissons, et sortant des marais.

Mais les ailes de boue furent rapides. Ils sortirent de leurs alvéoles en un rien de temps et se jetèrent sur leurs assaillants. Profitant de ce moment, l'aile de guêpe lui bondit dessus et lui griffa la nuque.  Elle riposta en lui donnant un coup de queue bien précis dans le ventre, qui lui coupa le souffle un instant, avant de lui griffer le museau. Une technique de sa mère ! L'aile de guêpe grogna et lui mordit violemment l'aile. « Aïe ! » Elle l'éjecta en arrière en donnant un grand coup dans l'air avec ses ailes, puis repartit à l'assaut en lui donnant un coup de queue sur la tête. Très dangereux et parfois mortel !

N'attendant pas qu'il reprenne ses esprits, elle lui griffa le ventre à nouveau et lui mordit la queue. Il allait perdre de l'équilibre.

Il lui bondit dessus, en colère. L'aile de boue voulut l'esquiver, mais son aile lui faisait mal. Il mordit encore plus fort son point faible. Elle lâcha un cri de douleur et le lança en arrière avec ses pattes. Voyant que son adversaire savait se battre, l'aile de guêpe libéra une sorte de gaz asphyxiant. Elle recula le plus loin possible et essaya de regarder à travers le gaz épais. L'aile de guêpe était parti...

En observant le champ de bataille, elle vit que leurs ennemis avait prit le dessus. Deux ailes de glace plaquait un pauvre aile de boue brun clair au sol,  une aile de pluie avait mit un Grand-Aile hors d'état de nuire et son aile de guêpe attaquait déjà un garde.

Soudain, elle entendit un grand cri de rage et leva les yeux. La reine Ajoncs, fille de la reine Esterre, était arrivée avec les soldats du Palais Royal. Ceux-ci se jetèrent sur les ennemis. 

-À l'attaque ! hurla la reine.

Celle-ci bondit sur un aile de sable et le jeta par terre en quelques battements de cœur à peine. Elle continua à les battre, sa garde rapprochée restait toujours près d'elle. 

C'était un véritable massacre. Cette attaque surprise était décidément inattendue ! Mais les ailes de boue semblaient perdre... 

Puis, elle vit  qu'un traître aile de boue se jetait sur le reine et lui griffait le cou. Tout le monde était en train d'avoir un assaillant et ne voyait pas la reine se faire attaquer. Grondant de rage, elle fila à la vitesse de l'éclair vers celui-ci, lui griffa le dos avec force et l'éjecta avec sa queue.

-Majesté, vous  allez bien ?

-Hum...je...Merci. Comment t'appelles-tu ? Vite, dis-moi !

-Je...Salamandre, majesté ! 

-Majesté Ajoncs, dépêchez vous ! D'autres arrivent ! s'écria un garde.

-Je sais ! cracha la reine.

Puis elle fixa Salamandre.

-Alors Salamandre, j'aimerais que tu ailles demander de l'aide. Nous ne sommes pas assez, et tu m'as l'air d'une bonne guerrière ! Et tes yeux...tu me fais penser à quelqu'un...

-À qui ? Vous savez qui est mon père ?

-Nous n'avons pas le temps ! Prends ce parchemin-elle prit quelque chose dans une sacoche beige suspendue à son cou-et donne-le à la reine Libellule, d'accord ? Nous avons besoin de son aide, ou cette bataille est perdue d'avance ! Va sauver notre clan ! Les messagers ont étés capturés...Tu es notre dernier espoir. Elle prit les pattes de l'aile de boue entre les siennes, la fixa dans les yeux un instant, puis la lâcha et partit assommer un aile de glace avec un cri de rage.

L'aile de boue s'envola, le parchemin dans la patte.. Un aile de soie voulut l'empêcher de partir, mais un autre aile de boue bondit sur celui-ci.

Elle vit qu'Ajoncs donnait des ordres à son clan pour qu'ils attaquent ceux qui attaquaient Salamandre. Il fallait à tout prix qu'elle parte d'ici !

La reine lui sourit, puis repartit dans la bataille.

« Tu es notre dernier espoir. »

Puis, l'aile de boue aux yeux de flamme s'envola, le parchemin serré contre son cœur, et partit  vers la forêt de pluie, pour aller sauver son clan.


La Bataille de la Rébellion - Fanfiction LRDFT.1: RéunionWhere stories live. Discover now