À marcher, rue ???
18/12/19
13:34
Tu sais, j'ai jamais aimé me retourner. Au début je savais pas trop pourquoi, puis j'ai compris. J'ai compris que lorsque que je regardais en arrière j'avais encore plus mal, car je me rendais compte que l'autre était déjà bien trop loin pour que je puisse, ne serait-ce que crier son nom afin qu'il l'entende. J'ai compris aussi que c'était moi le problème, des fois, j'ai compris que les autres ne m'aimeraient jamais, j'ai compris que je regrettais de ne pas m'être arrêtée pour parler à cet homme assis dans la rue, dans le froid, qui devait sûrement comprendre ce qu'était la solitude, j'ai compris que j'arrivais à détourner mon corps mais pas mon regard du leur. J'ai compris aussi que j'avais oublié de noter l'heure à laquelle j'ai commencé à écrire, j'ai compris que j'oubliais tout, en ce moment, même comment parler. J'ai compris que je regrettais les métros pour ne pas avoir pu les faire chier avec un voyageur sur les voies, j'ai compris que les voitures en ville ne pouvaient pas assez me bousiller, j'ai compris que je l'étais déjà bien assez. J'ai compris comment pleurer pendant des heures sans arrêt même dans la rue, et j'ai compris que le flot ne s'arrêterait jamais de couler, parce que j'ai compris que je n'avais personne, j'ai compris que je me sentais mal depuis des semaines et que j'avais besoin d'une pause, j'ai compris que j'étais triste, et que je le suis toujours.
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Pandémonium
Poetry« Et puisque l'espoir même ne me donnait aucune chance, j'ai moi aussi croulé sous le poids de la terre qui s'effondrait, sous les remous des vagues qui s'écrasaient contre la roche, et sous le halo lumineux qui gisait, seul, là haut. » Lorsque écri...
