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Nouveau chez moi, rue ???
03/07/18

5:31
Des mois maintenant que je n'ai plus touché à mes écrits. Je m'étais promis d'aller mieux, un jour ou l'autre, je refusais le mal qu'incarnait ces mots, pour seul exutoire un clavier lumineux sur lequel je tapais frénétiquemment ésperant faire partir mes démons et peut être preuve et explications de mon sentiment d'opression. On s'en était juré des choses, tu te souviens ? Appuyée contre la parois rugeuse, le carreau froid s'imprime sur mon dos, et larmes ou eau se mêlent sur ma nuque, coulent le long de mon corps pour retomber à mes pieds. Ma vision se trouble, les gouttes sont vêtues de leur tenue bordeaux, et j'attends, je pense à ce que je pourrais dire, une phrase, un mot, juste un dernier lien avant que je m'en aille et ne plus jamais le perdre, mais mes doigts quittent les siens, et nos yeux ne semblent plus parler à notre place. Regrets, faux-pas, ils s'entassent face au souvenir de cette soirée logeant dans nos coeurs effondrés et balafrés, et le mal m'encercle tendrement de ses longs bras grisonnants.
Mes ongles tatonnent l'écran. Effacer ces lettres gommerait-il mon passé ? Je tapote du bout des doigts, allongée sur mon lit depuis bien trop longtemps, la moindre réponse me sauverait de ce tas de doutes insensés. L'eau redevenue limpide semble avoir troqué sa tenue si claire pour ce voile de désarroi, de déçeption. L'indécision me trouble, quelques mèches sont prises au dépourvu et témoignent de l'anxiété de ses ricochets. J'observe mon plafond jusqu'à cinq heures, le genre de problème qui casse un coeur, lui qui avait souvent la réponse à toutes mes interrogations semblait avoir scellé un pacte avec le diable. Ses impuretés se dessinaient à la lumière grandissante filtrée par ma fenêtre, et je cherchais encore la voix pour tout lui dire.

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