À la dérive

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L'océan, cette immensité d'eau à perte de vue. Tellement d'îles inexplorées, de failles sous marines où on ne pourra peut être jamais mettre les pieds. On ne domptait pas l'océan, c'est lui qui acceptait de vous faire naviguer. Il pouvait se mettre très en colère et provoquer des tempêtes, des vagues de plusieurs dizaines de mètres, c'était terrifiant.

Pourtant, la navigation était toute ma vie. Mon grand père était né sur les mers, mon père également, ensuite ce fut mon tour. C'était une vie compliquée, mais je l'aimais plus que tout. Aujourd'hui, j'étais en mer avec ma compagne ainsi que deux amis navigateurs. Et une dispute venait d'éclater, enfin, c'était de bonne guerre. Clay, mon meilleur ami, voulait s'approcher et pénétrer dans la mer fantôme. Des équipages entiers y disparaissaient, des bateaux aussi. Personne n'avait jamais été retrouvé.

— Allez Jos ! On connaît la mer mieux que personne, on jette juste un oeil ! Plein de gens l'ont déjà fait, pourquoi pas nous ?

J'étais le seul à être réticent, aussi, je les laissa me convaincre et on s'approcha de cette mer.. Bien mal nous en prit. Tout se passait bien, aucun nuage à l'horizon, mais il suffit d'un clignement des yeux pour que le ciel devienne sombre. Une tempête éclata, violente, d'énormes vagues vinrent claquer sur la coque du bateau. Je me mis à courir et je réussis à entrer à l'intérieur du bateau, mais à cause du mouvement, je fus projeté contre le mur. Ma tête percuta une étagère et je tombais dans l'inconscience.

À mon réveil, pas âme qui vive sur le bateau. Le moteur ne fonctionnait plus, il était cassé. Et un brouillard perpétuel m'entourait. J'avais perdu ma femme, et deux amis, j'espérais au fond de moi qu'ils étaient en vie. Il était impossible pour moi de dire s'il faisait jour ou nuit, heureusement que ma montre avait survécu aux chocs. J'avais de la nourriture pour environ 2 semaines, peut être 3 si j'arrivais à bien la gérer. J'ai bien essayé de pêcher, sans succès. La mer était calme, il n'y eut pas une seule vague dans ce brouillard. Aucun poisson, aucun courant, j'étais à la dérive, sans rien pouvoir y faire. Je savais ce qui m'attendait à la fin de ce voyage, la mort. L'eau était sombre, trouble, pas une lumière ne venait percer ce rideau de brume. Pas un son n'arrivait à mes oreilles outre les bruits que je faisais. Cette mer tenait bien son nom, on n'aurait jamais dû s'y aventurer.

1 mois. Cela faisait 1 mois jour pour jour que c'était arrivé. Je m'étais mis à parler tout seul. Était-ce parce que j'étais devenu fou ? Ou pour éviter de le devenir ? Je n'en savais rien. Ce que je savais, par contre, c'est que c'était terminé. Allongé par terre sur le pont du navire, l'estomac criant famine, j'allais mourir de faim. J'avais eu beaucoup d'hallucinations durant ce long mois. J'avais cru arriver sur une île, revoir ma femme, Jerry, par contre, aucun signe de Clay. C'était un signe que la mer m'envoyait ? Ou mon inconscient qui le détestait ? Aucune idée.

Mes yeux se fermaient peu à peu, j'étais si fatigué, quand une lueur s'alluma soudain.

— Encore.. une hallucination, hein ?

Mais j'avais appris à distinguer le réel de l'irréel, cette lumière paraissait si vraie.. L'au delà, peut être. Je me relevais tant bien que mal, mon bateau se rapprochant inexorablement de cette lumière, quand il buta contre quelque chose. Une jetée. C'était donc une île ? Le brouillard commença à se dissiper peu à peu, me permettant d'apercevoir d'où venait la lumière. Je venais d'accoster sur un phare. Surpris, suspicieux aussi, je descendis sur cette île et vint frapper à la porte du phare. Un jeune homme vint m'ouvrir, et je lui expliqua aussitôt mon histoire : la tempête, la dérive.

— Wow, vous avez été tout seul, vous avez eu de la chance que je vienne rallumer le phare ! La mer fantôme est.. imprévisible. Combien de temps avez vous passé dedans, rappelez moi ?

— Normalement, 1 mois.. La tempête a eu lieu le 12 novembre 1999. D'après ma montre j'y ai passé un mois.

— C'est.. c'est impossible..

Martin, car tel était son nom, sembla paniquer. Et il prit un air grave avant de poser sa main sur mon épaule et de me tendre le journal.

— Vous devez faire erreur. Cela ne fait pas 1 mois depuis votre tempête, mais 10 ans.

Je me mis à trembler et le journal confirma ses dires. Là en bas, il était inscrit : "Journal du 12 novembre 2009".

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⏰ Ostatnio Aktualizowane: Oct 06, 2021 ⏰

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