J'imaginais déjà les regards de Theodore et de Shawn derrière mon dos, Tracey avait semblé comprendre, c'était comme si une sorte de télépathie s'était formée entre nous avec le temps. En regardant mon reflet dans le miroir je me l'imaginais très distinctement près de moi, je le revoyais m'agripper le cou et m'embrasser. Je déboutonnai la chemise bleu que je portais, laissant à découvert mon corps nu. Je me rendais compte à ce moment précis que j'étais tombée dans un piège auquel j'aurais du mal à sortir. Je m'étais quasiment offerte à lui, il avait embrassé mon cou et y avait laissé des marques violines, qui avaient disparu avec le temps, je m'en voulais pour ça. Je m'en voulais terriblement d'avoir laissé mes sentiments prendre le dessus, d'avoir céder à la tentation et ne pas avoir refuser.

Mais je mentirais en disant que j'avais un mauvais souvenir de cela, j'avais aimé l'étonnante douceur de ses doigts fins parcourant le haut de ma poitrine, j'avais apprécié le goût de ses lèvres autant que je l'aimais lui. Je ne savais même pas au fond de moi comment cela était possible, comment finalement la haine que j'éprouvais à son égard s'était transformée rapidement en amour, en un amour puissant presque au bord d'une réelle obsession pour lui.

Quelques minutes plus tard, lorsque je sortais enfin de la salle de bains je vis que Theodore et Shawn me regardaient bizarrement, ils avaient même l'air inquiet. Mais en réalité, rien de grave ne s'était passé, j'avais juste réalisé à la vue de mon corps nu que Drago Malefoy était bien plus qu'un ennemi, qu'un amour impossible mais une réelle obsession. Sans que je puisse m'en rendre compte plus tôt, il était entré dans ma vie, dans ma vie cachée, il avait été le premier à découvrir quelques parcelles de ma peau et je l'avais laissé faire. Je rassurais les garçons en leur disant que prendre une douche m'avait fortement manqué et que je venais de m'en rendre compte quelques minutes plus tôt.

Une semaine plus tard...

J'y retournais enfin, j'allais enfin retrouver ma véritable maison, celle qui pendant quatre ans avait réussi à rendre ma vie plus heureuse que lorsque j'étais coincée au Manoir l'été. Mes bagages étaient prêts, je regardais une dernière fois ma nouvelle chambre, celle de l'appartement de ma mère. Essayant de me souvenir de chaque jolie recoin de la pièce, la salle de bains, le dressing et le lit confortable. Me dire que j'allais dorénavant passer mes vacances à cet endroit me paraissait surréaliste, mais c'était bien réel. Le divorce de mes parents approchait, mais je savais déjà que je garderais quand même le nom de Warrington au lieu de prendre celui de ma mère. Je devrais également et pour mon plus grand désespoir être obligé d'accepter le mariage forcé que mon frère et mon père avaient déjà prévu depuis un bout de temps. Je ne savais pas encore avec qui je devrais à contre cœur partager les plus grandes années de ma vie. Comme la plupart des jeunes filles, j'avais plus petite rêvé d'un grand mariage, d'un mariage avec quelqu'un dont je serais follement tombée amoureuse, de cet homme qui me regarderait avec un sourire en passant une bague autour de l'annulaire de ma main gauche, de la robe de mariée blanche avec une grande thrène comme celle d'une princesse. Mais j'avais juste rêvé et ce restera juste un simple rêve puisque je serais bientôt promue à un homme que je connais à peine voir peut-être pas du tout, avec qui je devrais sûrement avoir des enfants pour assurer une bonne descendance.

- Tiara ma chérie c'est l'heure on s'en va, s'exclama ma mère ce qui me fit sortir tous mes rêves de petites filles de la tête.

- Oui j'arrive maman, répondis-je aussitôt.

Je pris ma valise et mon sac de cours, rejoignis ma mère dans le salon et me préparai à transplaner. J'agrippai son bras et fermai les yeux, je ne me sentais jamais bien lorsque je transplanais et avec le temps j'avais réalisé qu'en fermant les yeux je me sentais mieux à l'arrivée. Lorsque j'ouvris les yeux, mes pieds n'étaient plus sur le carrelage du salon mais sur l'herbe verte du parc de l'école. A l'heure à laquelle j'étais arrivée, tous les élèves étaient encore en cours, mais avant de regagner ma salle commune pour attendre mes amis avant le dîner, je devais aller voir le professeur Dumbledore dans son bureau. Le professeur McGonagall me demanda de la suivre juste après avoir fait les au revoir à ma mère, qui lorsque je me retournais pour la regarder une dernière fois avait déjà disparu. J'entrais dans une pièce circulaire où le professeur Dumbledore m'attendait, il me fit un signe en me demandant de m'asseoir sur une chaise devant son bureau. Je m'exécutai sans un mot.

ʟᴏꜱɪɴɢ  ɢᴀᴍᴇ - 𝙙𝙧𝙖𝙘𝙤 𝙢𝙖𝙡𝙛𝙤𝙮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant