Mon avenir dans tes yeux [TERMINÉ]

Chapitre 10

Mei Lin n'allait pas pouvoir feindre très longtemps d'être encore aveugle. 

Les assaillants étaient trop nombreux et elle devait absolument les faire quitter la maison pour protéger ceux qu'elle avait réussi à planquer dans les caves sous les cuisines.

À plusieurs reprises elle avait entendu sa fille gémir de peur, mais pour éviter qu'ils ne les repèrent, elle avait dû pousser des cris stridents afin de les repousser, couvrant ainsi les gémissements de sa fille.

- Ma Dame ! s'écria un des soldats restés pour les protéger.
- Ils sont trop nombreux ! Je peux pas tous les combattre !
- Les gars !

Des bruits de pas courant dans les couloirs se firent entendre et, alors qu'elle se retrouva submergée d'assaillants, elle en fut libéré, les regardant tous tomber à terre.

- Vous allez bien ? s'enquit le chef de la brigade, essoufflé.
- Quelques égratignures, trois fois rien. Il faut sortir les corps et s'assurer qu'il n'en reste pas autour de la maison. 

Les hommes agglutinés autour d'elle la dévisagèrent comme si elle était leur général et à chacun de ses ordres, ils s'exécutèrent.

Mei Lin les aida à rapatrier les corps dans une charrette qui était utilisée pour transporter des victuailles à travers champs et villages puis leur ordonna de vérifier qui ils étaient avant de faire leur travail. 

Quand elle revint dans les cuisines, elle dit d'une voix ferme :

- Ne sortez sous aucun prétexte. Il va y en avoir d'autres, je les sens arriver. Gardez le silence et tenez vous le plus loin possible des trappes.

Puis elle quitta la pièce pour se diriger vers l'arche afin de faire le guet.

- Ma Dame ? s'étonna un des soldats.
- Il y en a d'autres qui arrivent, des chevaux plus légers mais qui arrivent à grande vitesse. Ils sont pressés et visiblement furieux.
- Comment vous le savez ?
- Je le sens et les entends. Ma cécité a fait que mes autres sens se sont développés. expliqua
t-elle les yeux fermés.

Un hennissement furieux au loin démontra ce qu'elle venait de dire et une horde de cavaliers soulevaient la terre du chemin pour envahir quelques instants plus tard la cour.

- Votre Altesse ! s'exclama Mei Lin quand elle vit Luang Yi apparaître à la tête de la horde.
- Mei Lin ! Tout va bien ? Que... Vous êtes blessée ! s'insurgea t-il en la voyant coupée de partout.
- Tout va bien, expliquez nous ce qu'il se passe !
- Où sont-ils  ?
- En sécurité.
- Ai-je votre parole ?

Après un instant de silence, il la vit fermer les yeux et pencher la tête. Elle était tranquille, hormis son corps tremblant qui avait visiblement subi l'assaut, elle était sereine quand il avait parlé de ses grands-parents ainsi que de la petite.

- Tranquillisez-vous Majesté, fit-elle. Ils savent qu'ils ne doivent pas sortir tant que je ne le leur ai pas dit. Ils sont en sécurité jusqu'à ce que je sache ce qu'il se passe.

[...]

Mei Lin avait frémit quand il lui avait expliqué la situation. 

Sa première pensée avait été pour le beau Général partie au front et qui était tombé droit dans un piège de son ex-mari qui ne cherchait qu'une chose : se venger d'une situation qu'il avait lui-même créé.

- Il va venir ici, dit-elle sombrement tandis qu'un soldat tentait de soigner son corps meurtrie sans pour autant toucher certaines parties de son corps frêle.
- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? s'enquit le 3e Prince.
- Li Ting a trahis sont pays, si il y a bien une chose qu'il va vouloir récupérer si ce n'est moi, c'est sa fille. Il n'en a jamais voulu, nous avons eu Fang Hua par pression pour l'héritage de notre famille. expliqua t-elle le corps raide. Dans son esprit régit que par le pouvoir et l'argent, il va vouloir nous vendre ou obtenir de quoi faire fortune. Je n'ai rien... Ma dot a été dilapidée dans des bordels aux alentours de la maison. Vous pouvez très bien le vérifier...
- Je vous crois. Mais je crains que mon frère ne soit à sa poursuite et que cela ne se finisse très mal.
- J'ai peur Altesse. Votre frère va au devant d'une mort certaine si il se confronte directement à lui. Il est fourbe et vicieux... murmura t-elle en se prenant les bras.
- L'Empereur nous a envoyé ici pour vous protéger, mon frère aîné est partie avec une partie de l'armée pour porter secours au Général. avoua t-il.