Chapitre 8

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- Tu dois vraiment partir ?

Voilà deux jours qu'une missive avait été déposé prévenant d'une émeute à la frontière Sud, la plus éloignée de la petite campagne.

Yi Tuan devait s'y diriger afin de calmer cette dernière et d'empêcher que cela ne tourne à une guerre ouverte. Mais l'inquiétude avait explosé dans le regard de la jeune femme assise en face de lui. Dans la chambre qu'ils partageaient depuis son réveil, elle lui avait fait part de ses inquiétudes et c'est endormit avec la petite entre eux que le cauchemars avait pris vie.

Deux jours après, ses soldats étaient tous réunis dans la cour à lustrer leurs armes et préparer leur voyage. Mei Lin était assise sur un banc, le Jian de son compagnon, prenant bien soin de rendre la double lame tranchante et acérée.

Sa fille assise près d'elle, les soldats devisaient avec la petite sous le regard tendu du Général qui se tenait non loin de là, son lieutenant près de lui.

- Il faut que quelqu'un reste pour les protéger, murmura t-il la mâchoire crispée.
- Tu as peur qu'il n'en profite pour s'en prendre à elles ?
- C'est une certitude, de plus l'Empereur ne va pas rester indéfiniment ici, il va devoir retourner au palais. Mes frères ne resteront pas plus ici non plus et mes sœurs n'ont pas la force nécessaire pour se défendre contre cet homme. De plus l'ancienne couronne est trop vieille maintenant pour réagir face à sa force brutale.

Son lieutenant se tue le temps d'observer les solutions qu'ils avaient pour mettre la jeune femme et sa fille à l'abris.

- Et si elle allait au palais ?
- Non ! gronda t-il. Au palais elles seront encore plus exposées qu'ici.
- Et si nous demandions à ce que des soldats les mieux entraînés restent ici pour les protéger ?
- Père refusera...
- Il ne nous reste pas beaucoup d'options.
- J'en ai déjà soumise une à l'Empereur.

Son lieutenant, surpris, se tourna vers lui attendant la suite :

- Il part avec nous au front.
- C'est du suicide politique et tu le sais ! s'emporta son lieutenant les yeux exorbités.
- Je préfère ça que de le laisser trainer près d'elles.

Après un moment de silence, la question tomba enfin :

- L'aimes-tu ?
- Plus que tu ne peux l'imaginer.
- Pourquoi ai-je l'impression que tu veux plus ?
- C'est le cas. le coupa t-il sèchement. Mais je veux attendre d'en finir avec cette histoire avant de passer ce cap.
- Le sait-elle ?
- Non, mais Grand-mère le sait et elle a ce qu'il faut en main au cas où je ne revienne pas. Ses droits sont encore valables tant qu'elle vie.

Inquiet, son ami jeta un regard à la jeune femme qui aiguisait encore l'arme du Général avec une certaine application.

Si il l'aimait, sur tout les dieux existants, il espérait qu'il en soit de même pour elle car ce que son ami s'apprêtait à faire était contre leurs lois.

[...]

Yi Tuan se trouvait dans sa chambre quand Mei Lin y entra.

Son regard cyan était terni par l'inquiétude et une peur qui lui serrait le cœur. Le guerrier la regarda approcher, il posa une main sur sa joue fine et douce pour tenter de chasser cette peur qui ne la quittait pas.

Elle s'accrocha à sa tunique qu'il avait changé pour enfiler son armure, posa son front contre la poitrine large de son compagnon qui la laissa s'accrocher à lui avec désespoir.

- Il vient avec moi.
- C'est bien ce qu'il me fait le plus peur. Il est capable de tout...
- Aurais-tu peur pour moi ?
- Bien sûr !

Il sourit mais très vite l'ombre de la situation réapparu dans son regard.

Mon avenir dans tes yeux [TERMINÉ]Where stories live. Discover now