Chapitre 1

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- Maman, assis toi.

Une petite fille d'environ 8 ans aidait une femme dans la vingtaine à tâtonner jusqu'à un banc en pierre posé contre un murs de la rue marchande du village animé.

La femme posa son bâton près de sa cuisse et fit de la place pour sa fille sur un autre bout du banc. La petite scrutait les passants et vendeurs qui n'avaient de cesse de leur jeter des regards de pitié. La petite en avait horreur et remercia le ciel que sa mère ne puisse pas voir tout ces regards et ces visages qui l'a blesseraient sûrement bien plus que sa situation actuelle.

- Il ne faudrait pas tarder, lui fit remarquer sa mère en posant délicatement sa main sur son bâton.
- Attendons encore un peu, je ne veux pas rentrer encore.
- pas longtemps alors. céda la femme en souriant.
- Maman ?
- Oui ?
- Pourquoi ne pas fuir ?
- Et pour aller où ? Avec quel argent ? Je n'ai pas assez pour voyager ni pour subvenir à nos besoins.
- Je travaillerai !

La peur de se retrouver face à cet homme, une fois rentrée, était si forte qu'elle sentait les larmes lui venir. Sa mère posa une main douce sur le haut de sa tête
Ce simple geste suffit à briser ses dernières forces et elle se laissa aller aux sanglots.

Sa mère l'apaisa en lui caressant le dos de sa main libre. Elle passa ses doigts dans les longs cheveux noirs de sa fille qu'elle adorait peigner le soir avant qu'elle n'aille se coucher. Mais la peur et la fatigue commençait à se faire sentir.

Si la petite refusait de vouloir rentrer à leur maison, ce n'était pas pour rien. 

Li Ting, son mari, était le fils d'un ministre de l'ancien empereur, il était plus âgé que Mei Lin, mais n'en avait que faire de cette différence. Il aimait par dessus tout le pouvoir, asseoir son autorité et faire plier quiconque pour son bon plaisir. Il aimait le pouvoir mais également l'argent, cependant... Il aimait le dépenser dans des bordels ou des soirées afin de montrer à tous qu'il était puissant. Mais le peu qu'il laissait à sa femme pour gérer la maison était vraiment très peu. C'était à peine si elle avait assez pour aller faire le marcher.

Le personnel qui vivait dans la maison n'était que de la surface, Mei Lin vivait seule avec sa fille, le personnel n'était présent que quand le mari était à la maison où qu'il avait besoin d'organiser des banquets chez lui, mais demandait toujours à ce que sa femme et sa fille ne soit jamais dans les parages.

Beaucoup pensaient que la jeune femme n'existait pas et souvent il lui était demandé si sa femme était dans le coin pour avoir l'espoir de l'apercevoir. Bien sûr, à chaque fois il trouvait une parade pour éviter qu'elle ne sorte. Marié à une aveugle ! Si cela ce savait il serai la risée de tout le palais et il se refusait à perdre son statut mais également son argent à cause de son infirme de femme.

Plus, sa fille était très belle et intelligente, mais refusait de s'éloigner de sa mère. Alors pourquoi la montrer si elle ne lâchait pas sa femme ? Autant les cacher toutes les deux et les ignorer, faisant en sorte qu'elles n'existent pas pour lui comme pour le reste du monde.

- Rentrons, annonça la jeune femme en s'appuyant sur son bâton pour se relever.
- Attention ! s'écria une voix non loin d'elles.
- Maman !

Une cariole lancée à fond de balle, percuta la jeune femme qui bascula en arrière et se cogna contre le murs en pierre derrière elle.

Le choc lui donna la nausée et elle dû se rattraper à son bâton pour ne pas s'effondrer.

- Maman ! Maman, ça va ?! s'exclama la petite horrifiée en tentant d'aider sa mère à s'asseoir.
- Vous n'avez rien ? s'enquit une vieille femme en se précipitant vers elles.
- Merci Madame, fit Mei Lin en inclinant légèrement la tête, mais une douleur lancinante la fit vaciller.

Mon avenir dans tes yeux [TERMINÉ]Where stories live. Discover now