Mon Boss, Mes Livres & Ma Famille royale.

Humour douteux

Camille

Je donne un coup de pied sur la caisse devant moi. Harry ne dit rien, se contentant de lever un sourcil, Vic se marre en me dévisageant. Les mains sur les hanches, elle désigne l'objet de mon courroux et me demande :

— Elle t'a fait quoi, cette pauvre caisse ?

Je fronce les sourcils sans lui répondre. Harry ouvre la bouche, mais je l'interromps avant qu'il ne me dise qu'il a des gars payés pour ça.

— C'est ça ou je finis en prison pour meurtre ! pesté-je en maudissant la caisse, ma vie et tout ce qui se trouve sur mon passage.

Il hausse les épaules pendant que je redescends les escaliers afin de remonter le reste de ma commande. Mais pourquoi ai-je eu la bonne idée de déménager dans un immeuble où l'ascenseur passe sa vie en panne ?

Bon cela dit, il faut voir le bon côté des choses, ça m'aide à me calmer et je vais avoir des fessiers en béton armé. Cela fait trois jours que je passe ma mauvaise humeur sur tout le monde, même sur mes personnages que j'ai dû tuer au moins un milliard de fois. D'ailleurs, c'est pour cela que mon frère et Vic sont là, Will leur a raconté que le dragon devenait ingérable et que j'allais finir par tuer quelqu'un.

Ne vous trompez pas, ils ne sont pas venus pour m'aider, mais juste pour savoir qui va mourir en premier.

Ou si je vais me décider à prendre mon téléphone pour annuler cette séance de torture qui s'annonce. Sauf que comme je leur ai expliqué ainsi que Will, le contrat est en granite et je n'ai pas les moyens financiers de le casser. Si je me désiste, je suis foutue, ruinée, perdue. J'ai envie de le tuer ce gros connard, il m'a eue en beauté. Mais il ne va pas l'emporter au paradis, foi de Camille.

Je pose une autre caisse en lâchant une flopée de jurons.

— Heureusement que les garçons sont à l'école, sinon il faudrait que tu casses ton codevi pour le mettre dans leurs pots, s'amuse Victoria.

Elle est assise sur ma table en feuilletant mon dernier roman. Elle est vêtue d'un jean, d'une chemise basique et pourtant, elle dégage une classe folle. Alors, que moi, je suis sûre de ressembler à un sac à patates avec le mien et le T-shirt que je viens de recevoir même si j'en suis pas qu'un peu fière.

Oui, j'en ai eu l'idée après avoir vu Chris le Hunt. Évidemment, il ne s'appelle pas comme cela, mais je trouve que cela lui va bien. Niagara rigole comme une perdue dans ma tête, en me disant que ma libido avait vu un retour en force, quand j'avais évoqué le surnommé de Chris l'empaleur. Note pour moi-même : Trouver un moyen de faire taire cette chienne en rut. Et je ne parle pas de Niagara, quoique...

Donc d'une façon très adulte (ou pas), j'ai créé un design où l'on voit de dos un grand blond en costume, assis sur une plaque à four. Avec la légende : Va te faire cuire le c**, impuissant !

J'avoue qu'au dernier moment, je n'ai pas osé mettre « cul » en toutes lettres, de peur que cela soit refusé par la boîte d'impression... Ou alors je n'assume pas d'avoir un langage aussi grossier.

Parce que je peux vous assurer que mes neveux vont bientôt être à la tête d'une véritable fortune compte tenu de mon inclination aux insultes en tout genre.

En attendant, je kiffe mon T-shirt et les gars de mon frère ont explosé de rire en le voyant. Harry, un peu moins qui m'a traitée de gamine. Victoria, bien entendu en meilleure amie géniale, en a commandé une douzaine pour faire des cadeaux et me soutenir, dit-elle.