Elle est complètement barrée cette nana !

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Christophe

J'ai longtemps hésité dans ma voiture, j'aurais pu lui envoyer la documentation par mail, mais pour une raison qui m'échappe j'avais envie de la voir. Je dois être un peu maso.

J'avise le camion devant la porte d'entrée, avec quatre armoires à glace qui plaisantent en se tapant dans le dos. Je ne connais pas la raison de leur hilarité, mais ils ont l'air hyper complices. Je n'ai pas pensé à vérifier l'étage et j'ai beau chercher, je ne vois pas son nom ou celui de son entreprise.

Les gars se tapent du coude en me scrutant, j'ai l'impression qu'ils se foutent de moi. Pourtant, je ne me souviens pas les avoir croisés ou c'est encore à cause de mon costume. Les gens s'imaginent souvent que je suis un... oui bon ! Ils n'ont pas tout à fait tort, je suis un nanti, mais pas pour autant un être pompeux. Je pince les lèvres et je que c'est l'image que je renvoie, alors je me décide à me montrer cordial.

— Excusez-moi, messieurs...

Merde ! Je m'enfonce, je me redresse et avec un sourire amical, je reprends :

— Salut ! Les mecs, dites-moi, je cherche Camille Berthelot, vous ne connaîtriez pas son étage ?

Ils croisent leurs immenses bras, qui sont aussi gros que mes cuisses, sur leurs poitrines. Et j'ai la dingue impression, d'être un minus à côté d'eux, ce qui est pourtant loin d'être le cas.

— Tu lui veux quoi à la gamine ? indique l'un d'eux.

La mine patibulaire, mal rasée et des tatouages qui dépassent de son T-shirt, qu'il a dû prendre dans l'armoire de son petit frère, tant il est serré. Le crâne rasé, des yeux noirs, je suis sûr qu'il pourrait faire qu'une bouchée de moi. Seulement, la seule chose que je retiens de monsieur propre, c'est qu'il a surnommé Camille de gamine.

Avant même de comprendre mon geste, je suis sur lui et je le tiens au collet. Foutu pour foutu, je continue et prends un air menaçant.

— Rappelle-la encore une fois comme ça et tu vas devoir trouver un bon dentiste pour remettre ton dentier, Mr. Propre !

Contre toute attente, il explose de rire comme ses collègues. OK ! Je veux bien ne pas faire le poids, mais là c'est vexant. Un grand brun me tape dans le dos en rajoutant :

— Du calme, c'est le four qui te met dans cet état ?

Les autres rigolent encore plus et moi, je suis totalement largué par leurs conversations. Celui qui me semble plus âgé se reprend quelques secondes afin de m'indiquer le quatrième, avec un «bonne chance» que je ne saisis pas. Ces mecs sont barges, c'est la seule explication que je vois.

Je monte les étages en pestant contre l'ascenseur en panne. Arrivé au troisième, j'entends un drôle de remue-ménage. Son immeuble n'est pas suffisamment calme pour une auteure. Plus je grimpe et plus je comprends que je saisis des bribes de conversations et des rires qui ont l'air de provenir de l'appartement de Camille.

La porte est grande ouverte, pas très prudent par les temps qui courent, surtout pour une femme seule. Je stoppe devant l'entrebâillement, mais les éclats de rire qui parviennent de l'appartement titillent ma curiosité.

Presque malgré moi, je me retrouve à passer l'entrée, je suis un couloir très féminin, un papier peint jaune pâle, des plantes vertes et quelques étagères remplies de bibelots et de livres.

Sur ma gauche, une porte est entrouverte, je la pousse d'un doigt afin de mieux voir. C'est une cuisine qui paraît gigantesque, de l'extérieur l'appartement fait petit, alors que c'est tout l'inverse. La cuisine est rutilante, des cookies refroidissent sur une grille posée sur l'îlot central. De l'électroménager en inox se mariant très bien avec les noires et crème des éléments de cuisine. Des tas de dessins d'enfants sont accrochés sur le frigo avec des magnets.

Mon Boss, Mes Livres & Ma Famille royale.जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें