Réapprendre à aimer : Mila ( Histoire terminée)

Chapitre 20

     Je suis réveillé avant que la sonnerie de mon réveil ne retentisse, heureusement d'ailleurs, parce que mon téléphone est resté dans la cuisine. Je vais le chercher pour l'éteindre avant qu'il se décide à sonner. En revenant je prends quelques minutes pour regarder Mila. Elle dort sur le ventre, le visage tourné vers moi, la couette découvre ses omoplates et son bras replié sous sa tête me laisse deviner le renflement d'un sein. Elle est tellement belle que j'en ai le souffle coupé. Et puis bordel, elle est dans mon lit, il y a de quoi être à court de souffle.

     Je ne veux pas prendre le risque de la réveiller avant que cela ne soit absolument nécessaire mais j'ai besoin de la toucher, encore un peu. Je me rallonge, précautionneusement ma main passe sous le drap et se positionne sur sa fesse nue. Je ne bouge plus, attendant une réaction qui ne vient pas. Elle est encore profondément endormie. Je vais être en retard mais quitter ce lit où repose la plus merveilleuse femme du monde serait criminel. Je veux m'imprégner de la douceur de ce moment. J'ai un peu la sensation d'être dans une bulle, ici, dans mon lit, rien ne peut nous atteindre.

     Pourtant nous ne sommes ni hors du temps ni dans un film romantique, non, ici c'est la vrai vie et nous avons tous les deux des obligations. Pas le choix, il va bien falloir se lever, se préparer et se séparer. Jamais, même ado, mon lit n'a été si dur à quitter.

     Ma réflexion mêlée à ma contemplation a dû me prendre encore quelques bonnes minutes et je ne peux décidément plus attendre, elle va m'en vouloir si elle est en retard.

     — Mila... Chérie...

     J'essaie d'être doux aussi bien dans ma voix que dans mes gestes. Ma main remonte le long de sa colonne vertébrale pour venir secouer doucement son épaule.

     — Mon cœur ?

      — Mmmm...

     — Je sais qu'il est tôt mais j'imagine que tu veux te changer avant d'ouvrir la boutique.

     Elle ouvre subitement les yeux et se redresse sur ses coudes.

    — Quelle heure il est ? me demande-t-elle d'une voix parfaitement réveillée.

     — 6h52, lui dis-je après avoir vérifié l'heure sur mon téléphone.

     — Merde, soupire-t-elle en se laissant retomber sur le matelas et en refermant les yeux.

     Je pose mes lèvres sur les siennes mais elle ne me rend pas mon baiser.

     — Je ne me suis même pas brossé les dents, s'excuse-t-elle.

     — Oui, désolé, moi non plus.

     Je vois bien qu'elle est rebutée, voir un peu dégoûtée mais sa réaction est quand même excessive et surtout elle me blesse.

     — Tu veux un café ?

     — Non je vais y aller.

     Elle sort du lit et s'habille alors que j'enfile un boxer et gagne la cuisine. J'entends Mila se rendre aux toilettes avant de me rejoindre.

    J'ai mis en marche ma routine du matin, vider le lave-vaisselle pendant que le café passe avant de pouvoir avaler une première dose de caféine.

     Sans un mot je la vois enfiler sa veste puis empiler ses boîtes dans un sac. Elle évite de me regarder, de me parler, je sens qu'il y a un malaise mais je ne vois pas lequel. On a passé une merveilleuse soirée et une nuit des plus agréables.