Chapitre 26

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     Pendant le week-end qui suit nous n'avons échangé que quelques SMS mais on ne s'est pas vu ni même appelé.

     Trop pris tous les deux malheureusement. Mais elle me manque, plus que je ne saurais le dire, au point que si elle avait été libre j'aurais sans remords annulé la sortie rugby avec les gars ou le dîner chez ma fille.

     Alors que je déjeune sur une table d'appoint faites de deux tréteaux et d'une planche mon téléphone posé prés de moi s'éclaire avant de sonner. Comme à chaque fois que c'est elle mon coeur fait un bond dans ma poitrine. 

     — Coucou ma belle, ça va ?

     — Oui, bredouille-t-elle.

     Bon au ton de sa voix je sais tout de suite que c'est une réponse standard à une question standard parce que c'est ce que tout le monde fait : dire que tout va bien même lorsque c'est faux. Mais là, je pense plutôt qu'elle est au bord des larmes. 

     — Dis-moi tout ma belle. Qu'est-ce qui ne va pas ?

     — Rien, ça va, persiste-t-elle néanmoins.

     Je passe outre sa réponse parce que je ne sais pas si elle essaie de me rassurer ou de noyer le poisson, mais elle ne va clairement pas bien.

     — Ta séance a été difficile ?

     Je n'obtiens pas de réponse, je l'entends juste renifler discrètement. J'enrage de ne plus pouvoir mettre mon poing sur le nez de l'ordure qui l'a brisée. Cependant elle n'a pas besoin de la fureur qui couve en moi depuis que je sais par quoi elle est passée alors je m'efforce de garder mon calme. 

     — On n'est pas obligé d'en parler si tu n'en as pas envie. On peut parler d'autre chose.

     — Merci Matt, me dit-elle soulagée au bout d'une poignée de secondes.

     — Tu as avancé sur la robe de mariée, je crois que le mariage est pour bientôt. 

     — Oui ma cliente vient mercredi matin pour un essayage si tout va bien elle sera vite terminée.

     — C'est génial et pour tes autres commandes ?

     — Je suis dans les délais mais pour le même mariage on m'a demandé une robe pour une petite fille de 4 ans ressemblant à celle de la future mariée. Le marié a une fille, au début elle ne devait pas être présente mais finalement sa mère la laisse venir.

     — C'est bien pour cette petite d'assister au mariage de son papa, souligné-je.

     — Oui, je suis d'accord.

     — Et ça va aller au niveau des délais ?

     — Oui ça devrait aller, me confirme-t-elle. Le mariage a lieu début mars.

     — Tant mieux, ne rallonge quand même pas trop tes journées.

     — Promis je ferai attention. 

     Sa voix a retrouvé un certain aplomb, parler de son travail à l'air de la détendre et de lui faire oublier momentanément ses soucis. Je lui pose encore quelques questions sur ses prochaines commandes puis lorsque je la sens mieux et que nous nous apprêtons à nous séparer je lui dis.

     — Je suis content que tu m'aies appelé. 

     — Moi aussi.

     — Entendre ta voix illumine toujours ma journée, ajouté-je.

Réapprendre à aimer : Mila ( Histoire terminée)Место, где живут истории. Откройте их для себя