11.

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Peter

- « J'ai plus personne maintenant, comment je vais faire sans ma mère... » il pleure à nouveau.

Je ne sais pas trop quoi dire alors je garde le silence. Consoler les gens n'est pas trop mon fort, mon meilleur ami est au plus bas et je peux rien faire pour trouver une solution à ses maux de coeur. Je me sens actuellement si impuissant.

- « Elle est morte... »

- « Je sais ce que c'est Tom c'est extrêmement dur au début, mais dis toi qu'elle allait trop mal. Ta mère mourrait petit à petit de chagrin et qu'actuellement elle est certainement mieux où elle est. Sans cette douleur qui lui déchirait le coeur. » je tente de le consoler.

- « Je t'aime vraiment, t'es un vrai frère. » il dit en reniflant. « Mon unique frere à présent... »

Je lui tapote le dos en lui lâchant un « ça va aller » qui se veut le plus réconfortant possible, à ça il me sourit faussement. Je me contente de cela et propose de sortir afin de lui changer les idées. On passe alors toute la journée ensemble comme un petit couple, une journée pas si passionnante que cela. Mais qui lui a sûrement fait changer les idées, ce qui est le principal.

- « Je compte sur toi Pierre, ce qu'on fait est ma seule consolation au malheur et la souffrance qu'elle a occasionné.»

- « Je le sais, t'en fais pas gros. Elle paiera. »

- « Je ne le répéterais jamais assez mais tu es tout ce qu'il me reste de plus cher maintenant Pierre. »

- « Ne t'en fais pas Tom, j'emporterais dans mon vice cette garce. Et j'apaiserais ton coeur mon vieux, celui de Pacome qu'il repose en paix et celui de tes parents. »

A ces mots ce dernier laisse rouler une larme le long de sa joue, cela me pousse d'autant plus dans ma quête de maître vengeance. Je ferais tout pour Tom, et donc m'occuper de ce cas là est la chose la plus minime que je ferais pour ce garçon.

[...]

Depuis le matin ou j'ai partagé le lit de Nana on ne s'est plus adressé la parole et je me dis qu'il est enfin temps, que j'entre de nouveau dans sa vie. Je lui envoie donc un message lui demandant ce qu'elle fait de beau aujourd'hui.

- Je suis en cours Peter.


- Et à quelle heure tu finis ?



- Tu penses quand même pas que je vais te le dire.



- Mon Dieu ce que tu peux être chiante Nana.



- Je suis occupée au revoir.

Je souris cette fille est vraiment une énigme, un réel cas à elle toute seule. Elle m'intrigue complètement, elle est devenue le nouvel objectif de mes journées, ma nouvelle proie. Mais je ne la vois pas comme les autres, je sais qu'avec elle je ne vais pas juste la baiser et lui claquer la porte au nez, non. Ça va être plus profond, je dois la pousser à bout pour la briser. Autant physiquement que psychologiquement parlant, il faut que je la perce à jour, que je creuse son fort intérieur. Quitte à en laisser quelques plumes, le résultat n'en sera que grandiose et j'en sortirais à tous les coups gagnant.

[...]

- « T'en à pas marre de me fliquer et de me coller aux bask' comme ça ? » elle se plaint en me voyant devant la porte de sa grande école.

- « Je ne me fatigue jamais Nana. »

- « Ou t'a eu mon emploi du temps et l'adresse de mon école ? »

- « Simple hasard. » je mens « Je vais finir par y croire tu sais. »

- « Tu as juste dû trouver mon emploi du temps sur mon bureau, et le nom de mon école est inscrit sur mes livres de médecine. » elle déduit fière d'elle. « Donc le hasard n'a pas grand chose à faire dans cette histoire. »

Je souris démasqué. Je vois que faire le mec mystérieux avec elle ne marche pas non plus, putain celle là est vraiment incroyable. Je brûle d'adrénaline, je jouis de ce challenge et de la raison pour laquelle je le fais. Putain que j'ai hâte de la briser et qu'elle finisse par être complètement dépendante à moi. A ce moment je pourrais dire que ma mission aura parfaitement été remplie.

- « Excellente déductive. T'es sûre que tu ne veux pas faire partie de la BAC ? »

- « Ça ne m'intéresse pas trop le fait de vouer ma vie aux autres. » elle répond en avançant sans me porter d'attention.

- « Il est vrai que je ne te voyais pas vraiment altruiste. »

- « Ce n'est pas mon truc. » elle répond toujours aussi désintéressée.

- « Pourtant tu fais des études de médecine, il n'y a pas plus altruiste que cette voie. »

- « Je n'aspire ni à être médecin, ni chirurgien, ni àvtout ce qui nécessite d'être en contact avec des patients dépendants et malades. Je vise d'autres branches moins populaires mais qui rapportent tout autant, en gros tous les métiers de cette voie qui sont dans l'ombre. »

- « Après je te voit très bien médecin légiste. La mort et tout ce qui est glauque te va à ravir. »

Elle finit par sourire et me répond ensuite avec une mine presque dégoûtée.

- « Et devoir gérer des proches en larmes, dans des états pitoyables et inconsolables. Jamais j'ai horreur de toute ces jérémiades. »

Je ne peux m'empêcher de rire, cette fille n'est pas normal sérieux. Il lui manque plus d'un grain pour débiter des choses comme cela d'un ton le plus détaché possible, et d'une indifférence hors pair. On continue rapidement notre marche et j'ai la nette impression qu'elle s'ennuie continuellement en ma présence. Elle paraît aussi épuisée, ce qui doit sûrement être dû au fait de son enchaînement avec ses cours et son travail de nuit.

D'ailleurs je n'ai pas éclairci les points sur ce sujet avec elle. Je brûle de savoir quel travail elle pratique la nuit, même si j'en ai fortement ma petite idée.

- « En quoi consiste ton travail qui te prend toute la nuit ? »

Elle ouvre gens les yeux sûrement surprise à ma question, sans contexte et sans aucun tact. Elle ne s'attendait sûrement pas à ce que je lui demande ça si soudainement, je souris satisfait de l'effet de ma demande.

- « Cela ne te regarde pas. »

- « Ok tu es sois une pute, sois une escort. Mais dans les deux cas on en revient au même point. » elle me regarde longuement et paraît surprise à nouveau par mes propos. « Tu vois je suis aussi déductif que toi Nana. »

- « Les gens m'énervent rarement car je ne leur porte que très peu d'attention. Mais toi, Peter. Reste à ta place il vaut mieux pour toi. Car je pourrais te faire très mal, si mal que tu ne t'en remettras jamais. Alors mêle toi de tes affaires et arrête de t'immiscer comme ça dans ma vie. Et sache que je n'ai jamais tenu de parole en l'air. »

Je souris. Ça y'est je l'ai faite sortir de ses gonds, je ne pensais pas le faire aussi facilement mais surtout aussi rapidement vu le personnage. Elle montre enfin les crocs et c'est tout ce que j'attendais. À partir de maintenant on va pouvoir s'amuser, et je sais parfaitement sur quelle cible braquer l'arc qui lâchera ma flèche bien aiguisée.

Nana.

NanaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant