CHAPITRE 22

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CHAPITRE 22

   Teddy nous rejoint au refuge un peu après le repas de midi. Le décalage horaire l'a vraiment perturbé, mais je suis contente qu'il ait pris le temps de rattraper tout ce sommeil perdu.

   — Je me demandais si nous aurions la chance de te rencontrer avant de partir, lance Ulysse en voyant Teddy arriver dans la grange.

   — Excusez-moi, j'ai bien cru que je n'arriverai jamais à m'extirper du lit. Merci de m'avoir laissé de quoi manger dans la cuisine.

   — C'est Ulysse qu'il faut remercier, lance Jeane. En plus d'être un excellent boulanger, il cuisine comme un chef.

   — C'était excellent.

   — Tu as bien dormi ?

   — Dans un vrai lit et pas un hamac en plein milieu de la jungle tu veux dire ?

   — Tu as vraiment fait ça ? l'interroge Jeane.

   — J'exagère un peu, mais les conditions là-bas n'avaient rien à voir avec ce que j'ai eu cette nuit.

   — Teddy, je te présente Jeane et Ulysse.

   — Je suis ravi de faire enfin votre connaissance, Nora n'a pas arrêté de me parler de vous.

   — Ah oui ? s'étonne Ulysse.

   — Elle ne serait rien sans nous, ajoute Jeane.

   — Oui, j'ai cru comprendre.

   — En tout cas nous sommes très heureux de te rencontrer aussi, dit Ulysse.

   J'ai demandé à mes amis de ne pas mentionner le fait que je ne leur avais jamais parlé de Teddy avant de leur annoncer que je devais aller sur Paris pour récupérer Chance. Je ne veux pas qu'il pense qu'il n'a pas compté pour moi. Aujourd'hui, tout est différent : il est chez moi et je n'arrive toujours pas à y croire.

   — Alors, vous faites quoi ? C'est pour des poulains, c'est ça ?

   — Oui, nous avons deux juments qui vont mettre bas dans les semaines à venir, mais on ne connaît pas les dates exactes donc on s'y prend un peu à l'avance pour être sûr d'être prêt.

   — Tu n'as pas assez de chevaux, pour quoi avoir des bébés en plus ?

   — Ce n'est pas vraiment un choix, répond Jeane.

   — Ces juments sont arrivées ici il y a cinq mois, elles étaient déjà pleines. À chaque fois ce sont les mêmes histoires. Des juments qui se retrouvent en gestation à cause d'un étalon qui s'est échappé de son pré. Ça coûte moins cher au propriétaire de se débarrasser de son cheval plutôt que d'avoir à s'occuper d'un poulain en plus. C'est malheureux, mais c'est comme ça.

   — Donc si tu ne les avais pas récupérés, quatre vies auraient été perdues c'est ça ?

   — C'est ça...

   — Tu es incroyable !

   — Je fais de mon mieux. Heureusement que j'ai des amis formidables.

   — Effectivement, ton ami est bien gentil parce qu'il a un travail à côté, rit Ulysse.

   — Tu dois déjà y aller ?

   — Oui, j'essaierai de repasser dans la soirée si je peux, tout dépend à quelle heure je finis.

   — Ça marche. Jeane ?

   — Je peux rester encore un peu s'il y a d'autres trucs à faire.

   — Il faudrait que l'on aille chercher les juments pour les ramener dans un pré plus proche des écuries, ce sera plus simple pour les surveiller.

NOTRE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant