CHAPITRE 9.2

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CHAPITRE 9
Partie 2

   Je ne sais pas combien de temps est passé quand je suis tirée de ma torpeur en sursaut. Chance aussi a été réveillée et elle est se précipite vers la porte. Ça y est, il rentre enfin. Mon cœur se met à battre la chamade.

   — Nora ? s'étonne Teddy en m'apercevant assise sur son canapé.

   Je le regarde sans rien dire. C'est lui. C'est bien lui. Plus de chemise, plus de chaîne en or. Juste Teddy, son sweat noir et ses yeux ambrés. Une part de moi est soulagée. Ces derniers jours n'étaient pas qu'un tissu de mensonges. Teddy est bien là, en dessous de tout ce que j'ai pu voir ce soir.

   — Je suis désolée.

   — Tu es partie. Pourquoi ?

   — Ce n'était pas toi.

   — Pardon ?

   — Sur la scène, ce n'était pas toi. Je ne t'ai pas reconnu.

   Il semble sous le choc, il ne comprend pas ce que je lui dis et je ne peux pas lui en vouloir. Il s'appuie contre le bar et regarde ses pieds, quelque chose ne va pas.

   — Pourquoi es-tu là alors ?

   — J'avais trop chaud et il y avait trop de monde. Je suis venue tenir compagnie à Chance.

   Il ne me regarde toujours pas. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête. Je crois qu'il est déçu que je n'aie pas apprécié son concert.

   — Je suis vraiment désolée Teddy, j'ai essayé, mais je n'étais pas du tout à l'aise ce soir.

   Toujours aucun regard. Je cherche désespérément les mots pour lui expliquer ce que je ressens.

   — Ce n'est pas parce que je n'ai pas aimé ta musique que je ne t'aime pas toi. Enfin je veux dire, toi comme tu es quand nous sommes tous les deux. Toi quand tu as joué du piano et chanté cette chanson. Toi quand tu portes un sweat et que tu prends Chance dans tes bras.

   Je n'arrive pas à croire que je lui ai dit tout ça. Que va-t-il penser de moi maintenant ? Il ne réagit toujours pas et je commence à perdre le contrôle. Dans quelques secondes, je me dirigerai vers la porte s'il ne dit toujours rien. Je suis en train de m'enfoncer, je me sens tellement nulle...

   C'était évident qu'il n'en avait rien à faire de moi et de ce que je pouvais bien penser de lui. Il est juste déçu que je n'aie pas aimé sa musique et qui il est vraiment dans le fond. Dyvin.

   Je l'ai déçu, mais je ne peux pas faire semblant d'aimer quelqu'un que je ne connais pas et qui ne représente pas l'image de ce que je m'étais fait de Teddy.

   Je finis par me lever pour rejoindre cette porte qui signera la fin définitive de toute cette histoire, aussi catastrophique qu'elle ait été.

   — Qu'est-ce que tu fais ? me demande-t-il.

   — J'ai tout gâché.

   — De quoi parles-tu ?

   — Laisse tomber, je vais te laisser tranquille.

   — Arrête de dire des bêtises, viens là.

   Je me retourne et il a enfin levé les yeux. Ses mains sont tendues dans ma direction, paumes ouvertes. Je m'approche, dans l'incompréhension la plus totale. Quand je suis assez proche de lui, ses mains saisissent les miennes et son regard plonge dans le mien. Ses yeux ambrés sont humides, une larme glisse le long de sa joue.

NOTRE CHANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant