Partie 19-20

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PARTIE 19 :

Je n'avais pas immédiatement assimilée ses paroles, mais quand je compris ce qu'il m'avait dit un frisson d'horreur me parcourut. Surtout ne panique pas Anissa ... Ne panique surtout pas ...
Vu mon désarroi il rit d'un rire bref et méprisant. La situation l'amusait apparement. Je devais réfléchir et trouver comment m'échapper de mon bourreau. Je fis un mouvement rapide à ma droite pour m'échapper mais son bras m'arrêta, je tentais de l'autre côté mais il eu le même réflexe :

- T'arriveras pas à t'échapper. Bon il te reste dix secondes.

Qu'est-ce que je pouvais faire ? Qu'est-ce que je pouvais faire ?! Il faisait le décompte avec ses mains et mon coeur battait plus rapidement. Je ne le connaissais pas assez pour savoir s'il allait le faire ou pas. Soudain, une idée me traversa rapidement l'esprit. Saël m'avait toujours dis que j 'avais un petit don de comédienne. J'arrivais à rigoler semblant mais en faisant croire que c'était vrai. J'arrivais surtout à verser des larmes de crocodiles en jouant la fille la plus malheureuse au monde. Et si mes larmes toucheraient Ali ?
Il n'y avait qu'un moyen de m' en persuader, alors j'ai commencé à suffoquer et me tenir le ventre. Je me forçais à pleurer en fermant fortement les yeux. Les larmes commençaient à monter, et une fois que la première coula, toutes les autres suivirent rapidement.
- N...Ne me viole pas.
Je ne parvenais pas à le regarder distinctement mais je savais qu'il avait arrêté de compter avec ses mains. Il avait enlevé ses mains qui me bloquaient et je marchais jusqu'au lit (tout en pleurant évidemment). Il me suivit et s'asseya à mes côtés :

- Pourquoi ... Pourquoi tu veux me faire du mal ?, balbutiai-je.

Il ne me répondit pas et restait assis à me regarder. Mais bizarrement, les larmes devenaient de véritables larmes. J'avais trop cumulé ces derniers jours, et ma carapace s'était brisée. Alors, je pleurais de plus bel. J'étais pitoyable, et j'avais surtout honte de le faire devant lui. Il devient bien se marrer de moi à présent !
Ali ne bougeais pas et m'écoutait pleurer, suffoquer et me lamenter pathétiquement. Il se releva et entra ses mains dans ses poches puis il releva un volet et regarda la ville illuminée le soir. Je commençais à reprendre contenance et je séchais mes larmes. Je me suis donc relevée et je partis chercher des habits dans l'armoire. Il y avait un jean qui devait m'aller et un long sweet-shirt. Des choses que je ne mettrais pas habituellement mais je les préférais à ma tenue très vulgaire. J'allais partir dans la salle de bain tout en reniflant et je vis le regard d'Ali posé sur moi par le reflet de la vitre. Lorsque nos regards s'étaient croisés il détourna rapidement son visage et regarda à nouveau la vue qu'offrait la fenêtre.

Je rentrais dans la salle de bain, et je m'adossais à la porte en la refermant. Assise à terre, je me demandais vraiment ce qui s'était passée. Il avait donc un coeur ? Même s'il ne m'avait pas réconforté, je remarquais qu'il n'en avait pas l'habitude. Mais les quels étaient ma nature des sentiments à son égard ? Je chassais ses question et je me plaçais devant le miroir. J'avais un visage aimaigrit, mais grace au maquillage ça ne choquait pas tellement. Je mis donc mes habits et je sortis quelques minutes plus tard après m'être démaquillée.

Ali ne me regarda pas et sortit de la chambre en refermant à clef. J'étais un peu déçue, alors je me suis allongée sur le lit, il y en avait deux. Je me demandais où étaient Jena, Aislinn et Ahmed. Pourquoi n'étaient-ils pas ici ? Tant de questions que je n'avais pas à espérer réponse avec Ali. Je soupirais et rentrait sous les couettes. Il y avait une télévision. C'était bizarre car chez "nous" on ne regarde jamais la télévision. On préférait plutôt la lecture, les loisirs et le sport. C'était comme ça qu'on s'occupait, pas en regardant la télévision. J'avais envie de tenter, alors je l'ai allumé. Je zappais avec la télécommande et rien de bien intéressant n'occupais mon esprit, seulement un reportage sur des animaux en Afrique. Je décidais donc de laisser la chaîne et petit à petit la fatigue me terrassa et je m'endormais...

Ali entra dans les alentours de trois heures du matin. Il m'avait réveillait car il entra brutalement. Je faisais semblant de dormir et je sentis qu'il s'était placé devant moi en me regardant. Il resta à me fixer un petit moment puis il se coucha au lit à côté. Je ne me suis pas empêchée à me retourner le regarder. Il fixait le plafond, un bras en dessous de sa tête. Puis il se tourna vers moi. Par les lumières de la ville, je vis qu'il contracta sa mâchoire. Je me suis alors retournée et il en fit de même.

Chronique d'Anissa : mon kidnappeur et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant