Partie 3-4

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PARTIE 3 :

J'avais le sang qui montait à la tête car j'étais restée longtemps dans cette position. Je ne sentais même plus mes membres et j'avais des fourmillements partout dans mon corps. Je gémissais en silence comme une enfant mais personne n'était là pour m'aider ... Ma situation était pénible, je me posais des questions en me demandant qui aurait pu m'en vouloir tellement pour me faire subir ça.

Mais je ne trouvais pas. Je ne connaissais personne qui avait ce timbre de voix, je ne connaissais personne qui roulait en Golf 5, je ne connaissais aucun homme qui parle de cette façon de "lascarde" en fait je ne le connaissais pas. Alors pourquoi moi ? Qu'ai-je donc fait pour mériter ça ?

Je regardais le plafond car c'était la seule vue que je pouvais avoir, et je ne voyais rien que de la peinture qui se délabrée ainsi que des toiles d'araignées par ci et par là. Je haïssais la saleté car j'ai été élevée dans la propreté avec 2 gouvernantes à mes soins. Comment ne pas avoir une crise face à toutes ces impuretés ? Je me retournais à ma droite et je vis que Mes cheveux touchaient le sol, mais quand je vis des fourmis et des cafards par terre je criais de tous mes poumons ! Je criais tellement fort qu'un homme se précipita vers moi :

- Tais toi il va t'entendre !

Ce n'était pas l'autre inconnu qui m'avait jeté à terre comme une vulgaire poupée mais un autre homme, moins grand et qui avait la voix moins menaçante.

- Rel...èvez moi s'il vous plaît, balbutiai-je.

Sans attendre il me releva et enleva les scotchs autour de mes bras. Je fis des mouvements pour réveiller mes articulations et je relevais mes yeux vers celui qui m'avait aidé :

- Merci ...

C'était une petite murmure mais il m'avait entendu et il sourit sous sa cagoule.

- Moi c'est Ahmed me vouvoie pas.

Il avait prononcer le "h" comme savait le faire Sahel, mais moi, honteusement, je n'y arrivait pas ...

- Anissa ...

- C'est un joli prénom.

Je ne savais pas pourquoi il était si gentil avec moi. Peut-être qu'il avait pitié de ce qui m'était arrivé et qu'il n'exécutait que les ordres.

- Merci ... Vous êtes à combien ici ?

Il garda le silence et me dévisagea puis il regarda mes jambes qui étaient nues car ma robe était courte. Il releva directement son regard vers moi sans s'attarder et il me répondit :

- Y'a que moi et mon cousin.

J'hochais la tête. Alors comme ça c'était son cousin ... Je voulais lui poser la question fatidique mais "son cousin" vint vers nous.

- Putain mais t'es con ou quoi ?! Pourquoi t'as lâché cette **** ?!

J'avais mal au coeur ça faisait au moins trois fois qu'il répétait que j'étais une fille de joie. C'en était trop ! Je rassemblais toute ma dignité, avec haine je me suis relevée pour l'attraper par le coude. Par ce geste, il arrêta de crier et il me regarda comme si j'étais un fantôme :

- Je te connais pas tu me connais pas tu me traites pas de fille de joie OK ? Et puis même si j'en étais une c'est pas tes affaires ! Tu me kidnappes sans aucune explication et pour une fois que j'ai droit à un peu de gentillesse depuis que je suis ici par ton cousin tu vas pas faire ton nerveux et te défouler sur lui ! Maintenant expliques moi pourquoi je suis là ?

J'étais tellement énervée que je l'avais tutoyé. C'était impoli mais qu'importais les convenances vu qu'ici elles étaient bafouées ! Lui, il resta sans bouger pendant quelques secondes. Je crois qu'il avait du mal à croire que j'avais le cran de lui prendre le bras et de lui débouler tout ce que j'avais en moi. Il resta à me fixer longuement sans parler puis avec sa main il fit un geste à son cousin de partir. Son cousin me regarda et je pouvais ressentir de l'impuissance à travers son regard. Avec regret il partit et me laissa seule face à mon bourreau. Je tremblais intérieurement dans l'appréhension de ce qu'il pouvait bien me faire. Pourquoi j'avais ouvert ma bouche ?

- Alors comme ça, tu fais ta belle hein ?

Mon coeur battait de plus en plus vite. Il avait dit ça en se rapprochant de moi et m'encerclant par la taille. Et s'il avait l'intention de me violer ?! Je devenais pâle et j'avalais difficilement ma salive. Il se colla à moi et j'ai cru défaillir quand il me caressa.

- S'il vous p...plait je voulais pas dire ça ...

Il rigola d'un rire noir et passa sa main vers mon soutien gorge tout en effleurant de ses lèvres mon cou. J'étais déstabilisée et je n'arrivais plus à bouger. Il allait vraiment me violer et j'étais sans protection. Mes lèvres tremblotaient et des larmes commençaient à tomber sur mon cou. Il profitait de ma faiblesse pour me dé-zipper ma robe mais je l'ai retenu de mes bras. Avec un rire il se rapprocha de mes lèvres et me les pris avec sauvagerie et barbarie que je n'aurais jamais soupçonnée. Je perdais mon souffle et le "baiser" avait duré quelques secondes qui me parurent une éternité et à la fin il me repoussa. J'avais les lèvres meurtries, je passais ma langue et je sentis du sang. Anéantie et perdant toute fierté je me suis effondrée à ses pieds. Sans un regard il tourna les talons et sorti de la pièce.

Chronique d'Anissa : mon kidnappeur et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant