Partie 15-16

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PARTIE 15 :

- C'était pas ce que je voulais dire !

- Ca veut dire quoi ? Que chez nous on est pas sérieux et chez "vous" vos gars ils sont clean ? Tu dénigres le milieu d'où je viens, ou c'est comment ?

Je n'avais jamais vu cette expression de haine sur son visage. Je ne jugeais pas son milieu mais j'avais sorti ça spontanément sans me rendre compte que j'étais allée trop loin :

- N...non loin de là, j'aurais pas du faire ce jugement, bredouillai-je.

Il se releva et me tira par les cheveux.

- La prochaine fois que tu l'ouvres pour raconter n'importe quoi wallah t'oublieras pas ce que j'te ferais !

- J'ai pas peur de toi Ali.

Il tira plus violemment et ma surprise la plus totale il sortit un couteau de sa poche et le plaça à ma gorge :

- Répète pour voir ?, demanda-t-il d'un sourire sournois.

J'avais vraiment peur mais je ne le montrais pas, surtout pas. Je l'ai regardé droit dans les yeux et j'ai appuyé sur le couteau :

- Vas-y tranche moi la gorge.

Du sang coula un petit peu. Ca me tuait mais je gardais mon sang froid. Il fit les gros yeux quand il en vit et jeta le couteau par terre:

- Va te faire foutre Anissa ! T'entends ? Vas te f...

- Oh il se passe quoi là ?

Jena était entrée, la mine déconfite quand elle vit Ali. Il était encore plus énervé qu'avant. Je pris un mouchoir de mon sac et je le plaçais sur la petite plaie afin d'estomper le sang.

- Ali tu l'as agressé ?

- Ferme la voir un peu ! T'étais où petite **** ? J't'ai demandé de la surveillé et toi tu sors tranquille ?! Attends demain, tu verras ce que j'te réserve.

Il mit un coup de pied au pied du lit et plaça ses mains sur sa tête :

- Putain personne m'écoute ici ! J'passe pour qui moi hein ? Dites moi j'passe pour qui ?!

Jena se raprocha de lui et plaça sa main doucement sur son bras, il fit un mouvement pour qu'elle la retire, comme si elle l'avait brûlé :

- Touche moi pas !

- Ali va te calmer dehors et reviens.

Il la regarda de travers et sans me regarder il déclara :

- On mange dans la petite cantine en bas, j'attends devant la porte vous avez 2 minutes.

Une fois seule, Jena se précipita vers la salle de bain et ramena avec elle du désinfectant ainsi qu'une pommade. Elle m'enduisit le tout sur la plaie, ça m'a piqué et j'étouffais un gémissement de douleur.

- Il est fou, ma parole il devient fou, je l'ai jamais vu être violent avec une femme.

- Je l'ai provoqué aussi.
Elle releva son regard vers moi :

- Et alors, il ne l'a jamais été crois moi !

J'haussais les épaules :
- Bizarre quand même, continua Jena en me regardant avec scepticisme.

Je ne relevais pas la remarque car déjà il frappait à la porte à grand coup.

On a même pas eu le temps de s'habiller. Tant pis j'étais pas vraiment mal habillée. Nous sommes donc sortis de la chambre. Aislinn me regarda de haut en bas et chuchota un mot à l'oreille d'Ali. Celui-ci ne m'avait même pas adressé la parole et il tourna sa tête vers moi.

- Jena dis à Anissa qu'elle retourne s'habiller et que je le répète pas deux fois.

Comme si je n'avais pas entendu ! Il devait donner ses ordres par intermédiaire maintenant ! Il était pathétique !

- Jena dis à Ali que j'ai entendu et que c'est dur de tout faire en 2 minutes.

Celle-ci soupira et avança sans prêter attention à nos enfantillages. Avec agacement je suis rentrée dans la chambre et j'ai mis par dessus une jupe. On aurait dit une bohémienne mais je m'en moquais. Je suis sortie, il n'y avait qu'Ali qui m'attendais adossé au mur en face les bras croisé. J'ai tourné mon regard vers les escaliers et j'avançais quand il me ratrappa par le bras.

- Tu fais quoi là, t'as cru t'allais te sauver ?

- Me sauver avec rien dans les poches et habillée comme ça ? Non merci. Lache moi.

- La cantine c'est de l'autre côté.

Il parti et me laissa le suivre comme une chienne. J'en avais marre de lui. A un point où j'aurais pu le tuer sans problèmes. Nous avons donc rejoins Aislinn et Jena. Aislinn me lança un regard noir et je lui rendis le même regard. Ali s'installa sur une chaise qui datait de Mathusalem. En fait, toutes les chaises étaient à la limite de lâcher. La pièce était plongée dans l'obscurité seules quelques bougies illuminaient un peu, il y avait des dédicasses partout dans les tables, des toiles d'araignées et beaucoup de poussières inondés le plafond. On se croirait dans un grenier. Je ne mangerais pas une miette de ce qu'ils nous poseront car à en juger la pièce je me faisais une mauvaise image de la cuisine !

Un grand homme, châtain de cheveux, yeux vers, barbe de trois jours, cheveux un peu ébouriffés, s'était présentait à nous. Il était très charmant. Il regarda l'assemblée, et porta son regard sur moi. Il me sourit et je lui rendit son sourire. Je souriais béatement comme une idiote. Il sorti un petit calpin et un stylo de sa poche et me demanda d'une voix rauque :

- Mademoiselle commande quoi ce soir ?

- Ce que vous avez de meilleur, répondis-je.

Il sourit et me fit un clin d'oeil puis il me dit :

- Une soupe normande et un pain breton, c'est un mélange succulent. Vous ne serez pas déçue.

- Très bien, alors d...

- Oh !, coupa Ali. C'est moi qui commande ici, donne nous une purée et des p'tits pois et casse toi.

Le serveur regarda Ali d'un regard offensé :

- Vous me parlez autrement ok ?

Ali se leva et Jena s'interposa :

- C'est bon Monsieur excusez-le il est un peu à cran en ce moment. Donnez nous ce qu'il vous a demandé merci.

Ali regardait toujours le serveur :

- On se retrouvera boloss.

L'homme se retourna et alla

- Ali ça suffit ! Qu'est-ce qui te prend ?

Il reporta son regard sur moi, s'il pouvait lancer des éclairs il le ferait sans hésiter :

- Toi, si tu veux brancher tu le fais pas devant nos yeux ! T'as pas honte ? On dirait t'as pas eu d'éducation ! Elle t'a fait quoi ta mère hein ? Rien ? Elle aussi elle est comme toi ?

A cet instant le monde s'écroula autour de moi. Il avait touché la partie la plus sensible de ma vie : toute l'enfance que je n'ai pas eu avec ma mère. Il avait osé l'insulter. Ma mère ? La prunelle de mes yeux ? Une rage sourde me posséda et je me relevais comme une sauvage de ma chaise. Je pris le verre qui était devant moi et je le lui lançais à la figure. Il esquiva, le verre se fracassa sur le sol et des regards se reportèrent sur notre table, il se rapprocha pour me retenir. Jena le poussa et je courais jusqu'à lui. De mes ongles je l'attrapais par ses joues et je les enfonçais. Il tourna la tête et de sa main bloqua mes deux mains. Jena avait pris un coup mais ce n'était pas voulu, elle se mis sur le côté en demandant à Aislinn de me tenir par derrière. Je n'écoutais plus rien, je n'avais juste qu'une envie : commettre un crime. De mon pieds je lui filais un coup dans son entre-jambe. Il poussa un petit gémissement et m'attrapa par les cheveux en me bloquant de toute sa force. Je commençais à étouffer et je me débattais, mais je ne parvenais pas à sortir de son emprise :

- Espèce de gros *** ! T'as osé insulter ma mère !, criai-je dans les larmes. Celle qui m'a porté neuf mois ! Celle qui n'a pas pû me donner l'éducation musulmane ! Celle qui se faisait battre par mon père car elle avait trouvé sa voie ! Celle qui est morte d'un vulgaire cancer dev...devant moi ! T'es qu'un ***** un gros ***** !

J'essuiyais mes larmes avec rage. Il laissa ses bras le long de son corp et me regarda dans les yeux. Son regard me faisait mal. Je levais ma main dans les airs pour lui administrer une gifle mais Aislinn me la ratrappa :

- Tu l'as assez défiguré.

Je me retournais vers elle doucement. Je la regardais. Elle n'avait que du mépris pour moi. Comme si mon monologue ne lui avait fait ni chaud ni froid et que limite elle se réjouissait de ce que j'ai vécu. Alors, même si je m'en veux de ce geste, de mon autre main, c'est elle que j'ai giflé. Elle fit l'expression de la catin outrée mais je n'en avait cure. Je regardais une dernière fois Ali. Il fixait un point invisible derrière moi.

- Tu me dégoûtes, lançai-je froidement.

Et je me retournais pour aller jusqu'à la chambre. Personne ne m'a retenu et tant mieux. Là bas je pris quelques affaires et je les ai mise dans un sac. Je n'avais pas un rond mais je me débrouillerai. Je regardais dans le couloir discrètement. Personne n'était à l'horizon. Je soupirais de soulagement et je mis le sac sur mon dos. Je marchais vers la sortie que j'avais pris avant, quand j'avais pensé que c'était le chemin pour la cantine et je descendais les escaliers.

- Anissa ?
Mince ! C'était Jena !

- Oui ?, demandai-je en me retournant ?

- Tu vas où Anissa ? Elle était inquiète et se rapprocha de moi précipitament.

- Je pars Jena, désolé mais j'en peux plus. Dis lui que j'enverrais de l'argent. Je ne sais pas comment mais je lui en enverrai. Et toi. Toi Jena, déploie tes ailes et arrête de vivre cette vie ! Tu ne mérites pas ça...

- Non Anissa il va me tuer s'il sait que je t'ai laissé partir, me coupa-t-elle.

- Pas si tu lui dis que j'étais partie avant ! Ca été un plaisir de t'avoir connu !

Je lui fis la bise et je me précipitais vers la sortie de secours. Là j'ai commencé à courir en analysant le paysage ...

Chronique d'Anissa : mon kidnappeur et moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant