Chapitre 20

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  Je me réveillai en sursaut, mon cœur battant à toute allure. Une affirmation monta en moi, j'en étais sûr et certain. Mais comment pouvait-ce être possible ?

  Mon regard passa rapidement sur le corps dénudé de mon Alpha. Il s'arrêta sur la marque rougeâtre visible sur son cou. Je l'avais marqué ! Cette certitude me rendit aussi euphorique que terrifié. Qu'allait donc faire les dirigeants s'ils l'apprenaient ? Nateo n'était pas la propriété de l'État. J'avais bien le droit de le revendiquer comme étant mien, non ?

  En observant mon corps, je remarquai que j'étais aussi nu. Mes oreilles et ma queue de loup étaient ressorties. En reniflant l'air, une forte odeur me submergea. Mince ! J'avais perdu le contrôle ! Mes phéromones étaient différentes, plus dominatrices contrairement à la douceur qu'elles émettaient habituellement.

  Je poussai le drap loin de moi. Je revêtis ma forme originelle après m'être transformé, en une fraction de seconde seulement. Je me sentais plus puissant, ma transformation était aussi plus rapide, mes phéromones plus dominantes. En passant devant le miroir, je vis mes yeux briller. Ils n'avaient jamais été aussi scintillants. Je n'avais plus aucun contrôle sur moi ! Même en me concentrant, je n'arrivais pas à rétracter mes attributs lupins.

  La panique que j'avais tenté de refouler m'étouffa. Je devais partir de là et vite ! Je devais retourner dans mon laboratoire pour m'isoler.

  Le soleil n'était pas très haut dans le ciel. Et pourtant, je croisais les personnes que je devais éviter. Chacune d'entre elles tombaient à genoux sur le sol, lourdement, la tête basse, les dirigeants n'y échappèrent pas. Ils ne disaient mot. Je courais, passant à côté d'eux sans m'arrêter tout en m'excusant.

-- Je suis désolé ! Vraiment désolé ! Je n'arrive pas à me contrôler !

  Leur silence était aussi rassurant qu'angoissant. Mes oreilles basses, je me dirigeais vers mon ancienne chambre à la hâte, ma toute première chambre, celle qui renfermait tout un tas de souvenirs me provoquant de biens différentes émotions.

  J'ouvris la porte à la volée. Un bruit sourd provenant du lit me fit déglutir difficilement. Je pouvais aisément sentir l'odeur d'Augustin partout dans cette pièce, mais je ne devais pas perdre de temps !

-- Je suis désolé ! J'ai perdu le contrôle !

  Je partis dans le bureau adjacent et m'y enfermai. Cela me laissa le temps d'ouvrir cette pièce secrète, une bibliothèque se trouvait pourtant devant son accès. Je ne perdis pas de temps et la fis tomber au sol. Elle s'écrasa dessus dans un vacarme assourdissant. Les livres tombèrent avec, plus rapidement que le meuble en bois, je ne m'en formalisai pas. Avec habileté, je déverrouillai mon laboratoire. Je n'y avais pas remis les pied depuis si longtemps ! Avant que notre système ne soit attaqué. Je refermai le mur derrière moi, le poussant de toutes mes forces.

  Des bougies s'allumèrent sans que je ne fasse quoi que ce soit. Je pus admirer mon grand laboratoire. C'était comme si je venais de retrouver une partie de moi, ce qui n'était pas faux. Je m'étais étudié moi-même comme on étudierait un inconnu possédant une capacité spéciale, ce qui était le cas un peu le cas. Je voulais tout connaître de moi, alors j'avais fais des expériences, j'avais poussé mes capacités à bout. J'avais même réussi à les améliorer, et tout cela était retranscrit dans des livres que j'écrivais. Mes comptes rendus, ce que je ressentais, mon passé, tout était renfermé dans des centaines de livres disposés sur des étagères en bois.

  La pièce était sombre, mais somptueuse, la plus belle du domaine. Jamais personne n'était entré ici hormis moi, pourtant. Sur les murs, il y avait des tableaux me représentant avec mes amis. Nous étions beaux, tous ainsi, heureux. A même le mur était peint chacun de nous, sur les murs blancs, dont les piliers nous séparaient. Nous étions à taille et proportion réelle. C'était peut-être ce qui faisait la richesse de l'endroit. Ou bien, peut-être était-ce cette carte complète du domaine ? Avec toutes les pièces secrètes ou dissimulées qui auraient permis de nous protéger en cas d'attaque extérieure. Nous la connaissions par cœur, mais pas les nouveaux dirigeants. Ils n'en connaissaient pas même l'existence.

L'ange blanc - NaëlWhere stories live. Discover now