Chapitre 2

172 22 0
                                    

Une journée toucha encore une fois à sa fin, le soleil était bas dans le ciel, presque disparu. Il laissait une nuit chaude s'installer, encore une fois.

Une course contre le temps semblait s'être lancée. Je devais lutter contre mes besoins pour me concentrer sur mes recherches. Étant un loup, je pus heureusement négliger de nombreuses heures de sommeil. Ainsi que passer outre ma faim. Même si au bout d'un certain temps, je dus me résoudre à prendre du repos moi aussi.

Cela faisait plusieurs jours que je n'avais pas croisé mes compères, n'ayant pas une seule minute à moi. Notamment à cause de mes obligations en temps que dirigeant mais aussi pour ainsi pouvoir avancer dans mes recherches.

Je pus constater quelques signes de fatigue, ce n'était pourtant pas le moment pour moi de prendre congé. La nuit s'offrait à moi, je me devais de profiter de ce calme ambiant pour continuer.

Bien vite, l'odeur apaisante de mes appartements me parvint. Je ne pouvais pas pour autant m'attarder ici. Je saluai rapidement mon conjoint qui me salua en retour tout aussi rapidement. Retrouvant mon bureau dans la pièce adjacente, mon investigation se poursuivit.

Je feuilletai l'un de mes livres venant de la contrée du Nord, écrit dans un dialecte que je connaissais bien lorsque je me fis interrompre. Sans prendre la peine de toquer ou de me demander mon avis, la porte s'ouvrit sur l'homme partageant mon espace privé et donc, ma vie.

-- Vous devriez venir vous reposer, me conseilla-t-il. Vous semblez fatigué. Alors, partager une nuit en ma compagnie ne pourrait pas vous faire de mal.

Je ne levai pas les yeux de mon livre, continuant à le lire distraitement. Je ne pouvais pas aller prendre du repos maintenant, c'était beaucoup trop tôt. Je me devais de rassurer mes frères et mon peuple, je devais identifier le procédé, le type de personnes touchées ainsi que leur personnalité.

-- Tu peux y aller sans moi. J'ai encore du travail, l'informai-je calmement.

Il partit sans ne plus rien ajouter. Il en avait l'habitude finalement. Nos échanges se limitaient à ceci. Loin d'être intimes, nous étions pourtant ensemble. Nous ne nous connaissions pas plus que cela. Nous ne nous aimions même pas.

Peut-être éprouvait-il une certaine fierté de se tenir ainsi à mes côtés ? Ou peut-être était-il désireux de plus. Eprouvait-il peut-être de l'attirance pour moi. Ce n'en serait point étonnant.

Tant qu'il ne tentait rien, cela me convenait parfaitement. Il me laissait de l'espace, même lorsqu'il partageait ma couche. C'était d'ailleurs le seul moment où nous étions si proche: la nuit lorsque nous dormions tous deux, l'un à côté de l'autre, sans aucun contact, à une distance raisonnable.

Le motif pour lequel j'avais pris un compagnon était pour éviter de me laisser submerger par le travail. Avoir conscience que quelqu'un m'attendait dans mes appartements me permettait de ne pas me laisser aller. Mon choix s'était porté sur cet homme. Mais j'aurais pu choisir un autre alpha à sa place. Il n'était pas mon premier conjoint et ne serait sûrement pas le dernier.

"The soul-mate has been chosen by the destiny."

Mes yeux s'écarquillèrent. Ce que je faisais était totalement vain ! Je ne pouvais pas définir les profils types d'âmes-liés tout simplement parce qu'ils n'y en avaient pas ! C'était le destin qui choisissait pour nous.

Nous étions impuissants ! C'étaient des forces qui nous dépassaient ! Qu'étais-je bête ! Comment n'avais-je pas pu y penser plus tôt ? Il était pourtant évident que ce n'était pas un facteur qui exerçait sa force. C'était un phénomène naturel incontrôlable. La seule chose que je puisse faire était de continuer à observer les couples.

L'ange blanc - NaëlWhere stories live. Discover now