Chapitre 8

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  Agréablement, je sentis le soleil réchauffer ma peau. Mon esprit sortant du sommeil, je reconnus l'odeur d'Alexandro. Ce fut alors que la mémoire me revint. Je pus souffler de soulagement en constatant que nous n'étions plus sous l'emprise de nos instincts respectifs.

-- Tu es réveillé ? m'interrogea-t-il calmement.

  J'ouvris un œil. La vision qui me vint directement me rappela que cela ne faisait que quelques heures seulement. Le drap couvrait le bas de son corps, il était sur le flanc et m'observait. Contrairement à lui, je me trouvais sur le ventre, la fine étoffe recouvrait elle aussi le bas de mon corps, ne s'arrêtant qu'au-dessus de mes fesses.

-- Comment te sens-tu ? me questionna-t-il doucement

  Je ne lui répondis pas. C'était la première fois qu'il me demandait cela après l'accouplement, ou du moins, après la fin de mes chaleurs. Il était déjà étonnant qu'il soit à mes côtés à mon réveil.

  Ses yeux restaient ancrés dans les miens. Mais il les dériva rapidement pour les passer sur mon corps. Notamment sur mes longs cheveux dont il caressa l'une de mes mèches qui se trouvait à proximité de lui, ainsi, il n'eut pas à tendre le bras bien loin.

-- Ils ont poussé, constata-t-il avec satisfaction.

-- Il en vient peut-être le temps de les raccourcir.

-- Non. Je veux qu'ils restent ainsi, décida-t-il.

  Mes cheveux étaient présentement aussi longs qu'avant, lors de ma première vie. Avec mon visage fin, androgyne, et mes courbes, nous aurions pu penser que j'étais une femme de dos.

-- Je veux que tu intègres mon harem, formula-t-il ainsi sa pensée.

  Je fus surpris et l'observai donc jouer avec les mèches de mes cheveux, son regard loin de moi.

-- Je ne veux pas que tu dormes là-bas. Tu partageras mon lit la nuit et passeras la journée auprès de mes autres Omégas. Je ne veux plus que tu sois seul et que tu te renfermes sur toi-même. Et puis le médecin a dit que ce serait une bonne chose. Surtout si tu portes mon enfant, ajouta-t-il. Dormir à mes côtés ne pourra que t'être bénéfique, clarifia-t-il.

  Je restai silencieux. Ma souffrance fut ravivée avec ses paroles. Mon cœur saigna de l'intérieur. Mon regard se voila de chagrin. Il ne le remarqua pas, trop absorbé par la contemplation de mon corps.

-- Tu pourras bien sûr utiliser cette salle de bain à ta guise, mais pas le bureau en revanche. Tu prendras aussi tes repas avec mes autres omégas et enfants.

  Il fut comme hypnotisé. Alors, dans son inconscience soudaine, il embrassa l'une de mes épaules dénudées avant de se lever, s'éloignant de moi pour demander à un domestique de lui faire parvenir de l'eau chaude, et ainsi pouvoir prendre son bain. Je me levai aussi, enfilant rapidement mes vêtements sombres avant de m'écarter de cet endroit empli de nos phéromones mélangées, de sueur et de cette insupportable senteur de sexe.

-- Tu ne prends pas de bain avec moi ? laissa-t-il son étonnement percer.

-- J'ai à faire, lui répondis-je rapidement avec indifférence.

  Je préférais prendre mes bains seul. Surtout après les jours déconcertants que j'avais passés à ses côtés. Mais même s'il avait pris soin de moi dans une certaine mesure, je n'effaçais pas de ma mémoire ma torture ni ce qu'il m'avait fait, ce qu'il nous avait fait. Mon deuil continuait, bien qu'il fut interrompu pendant un temps, je n'oubliais pas mes petits que j'avais perdu.

-- Oh ! Le blanc vous va si bien ! Il fait ressortir vos yeux dorés ! Surtout avec cette parure que vous portez en toute circonstance ! Elle est magnifique, s'exclama une oméga.

L'ange blanc - NaëlWhere stories live. Discover now