CHAPITRE 49

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CHAPITRE 49

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CHAPITRE 49

HEAVEN

— Merde, Heaven, est-ce que ça va ?!

La tonalité de Steven me sort de mes sombres pensées et je relève la tête de mes bras croisés. Je suis accroupie dos au mur, les jambes relevées contre mon torse. Je lève les yeux et il se rue à mon chevet.

— Je me suis inquiété de ne pas te voir revenir, alors je t'ai cherché partout ! Qu'est-ce qu'il t'est arrivée ? Tu veux que j'appelle les professeurs pour qu'on t'emmène à l'hôpital ? Il faut que tu prennes des médicaments ? Tu as mal quelque part ? Le pied ? Le foie ? Le petit orteil du pied droit ? Le sourcil... ?

— Steve...

Il s'interrompt brusquement et ma bouche se ferme à son tour. Je n'ai pas envie qu'il me voie comme ça. Je veux être seule. Je voudrais disparaître.

Le silence s'immisce entre nous. Steven espère que je parle, j'attends qu'il me laisse tranquille. Mais il est plus coriace que ça, et il se met à genoux devant moi. Je me fige.

— J'aimerais te dire que ça passera avec le temps..., commence-t-il d'une voix faible. Mais tu sais aussi bien que moi que c'est plus compliqué que ça...

Un hoquet de surprise fait trembler mes épaules, et il me prend dans ses bras. D'abord gênée par cette étreinte presque déplacée, je ne réagis pas tout de suite. Pourtant, avec un peu d'hésitation, je viens à mon tour enrouler mes bras autour de ses épaules frêles pour un garçon de son âge.

— Mais je suis là, si tu veux bien de moi. Tu n'as pas à affronter ça toute seule.

Je serre les dents. Les larmes montent, une à une, prêtent à se décrocher. Sa main vient caresser mon dos et un couinement s'échappe de mes lèvres. Et c'est quand j'éclate en sanglots pour de bon je comprends que c'est ce dont j'avais besoin depuis quelque temps ; Quelqu'un qui me comprend.

✽ ✽ ✽

Après être restés à même le sol pendant plus d'une dizaine de minutes, nous nous installons sur un banc dans le couloir, juste en face de la porte d'entrée de la Grande Salle.

Steven m'apporte un chocolat chaud dans un gobelet en plastique blanc et il s'appuie sur le mur en face de moi pour m'observer en silence, bras croisés.

— Tu... tu as l'intention de m'expliquer ce qu'il s'est passé pour que tu te retrouves dans cet état ? s'aventure-t-il en évitant mon regard.

Sans rien dire, je bois une longue gorgée du liquide trop sucré. Je me racle la gorge.

— La dernière fois, à la cantine, tu m'as dit que tu pourrais m'en dire plus sur Eva. Alors parle-moi d'elle... s'il te plaît.

Ses prunelles inquisitrices me jaugent quelques secondes, puis il soupire et enfonce ses mains dans les poches de son pantalon.

ERASEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant