CHAPITRE 19

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CHAPITRE 19

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CHAPITRE 19

HEAVEN

Il faut une oreille bien fine pour entendre le soupir d'une rose qui se fane.

Franchement déprimée par la révélation d'Emy à midi, je découvre au dernier moment sur le panneau d'affichage que le professeur d'histoire de l'art est absent, et j'apprends avec horreur qu'il est remplacé par deux heures de mathématiques et perspectives. Autrement dit, un cours que je déteste particulièrement. Ça commence bien.

Je gravis les marches le plus lentement possible en redoutant le cours qui m'attend là-haut. Ah, le nombre d'or ! C'est une longue, très longue histoire d'amour qui nous unit, lui et moi. Monsieur Root, mon professeur de maths, a toujours pris un plaisir fou à me démontrer que les arts et les mathématiques sont étroitement liés, malgré mes nombreuses désapprobations. 

Horreur ! Leonardo Da Vinci, Le Corbusier ou encore Sandro Botticelli et beaucoup d'autres artistes auraient apparemment recours à cette divine proportion. Les traitres. En plus, moi, je me fiche de ce nombre argenté. Tout ce qui m'intéresse, c'est de crayonner différents gribouillis dans le coin de mes cahiers.

Je soupire profondément face au cours qui m'attend et me sers de la rambarde de l'escalier comme pôle dance. Quand je serai devenue la reine du monde, je chasserai tous les mathématiciens de mon royaume.

Mais lorsque je relève le menton, une masse non identifiée me rentre dedans et je perds l'équilibre en tombant en arrière. Heureusement pour moi, l'individu pose sa grande main sur mon dos et me tire contre son buste avant que je ne me fende le crâne. Je reconnais cette odeur. Je connais cette présence. J'ouvre grand les yeux.

— Andreas ?

— Heaven ?

Nous avons parlé en même temps. Son visage est proche du mien, mes mains sont maladroitement appuyées contre son torse et les siennes me maintiennent toujours par la taille. Une boucle blonde retombe sur son front et je remarque que ses yeux sont injectés de sang et que ses joues sont particulièrement pourpres. Il a l'air mal en point.

Comme s'il revenait à lui, il a un mouvement de recul et fronce le nez.

— Merde, tu es la dernière personne que je voulais voir, là, tout de suite.

Je fronce les sourcils face à sa remarque trop honnêtepour mon égo et le repousse brusquement. Je titube en arrière dans cette cage d'escalier peu utilisée car elle se trouve loin de toutes lessalles de classe. La colère que je nourrissais pour cet énergumène depuis qu'il s'est payé ma tête après m'avoir emmenée à vélo à la Golden Academia me revient en pleine face d'un coup, comme le manche d'un râteau sur lequel j'aurais marché.

— Wow, merci, ça fait plaisir !

Je lève les bras en l'air de fureur. Non mais je rêve ! C'est lui qui me bousculeet en plus, il ose me dire qu'il se serait bien passé de ma compagnie. Ce gars ne manque définitivement pas de culot.

ERASERWhere stories live. Discover now