Chapitre 4

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Je me retournais vers Leo, le regard noir.

- Il en est hors de question.

Il soupira.

- Émeraude... Yeleen était ton amie ! Tu es sûre de ne pas vouloir la voir ? Au moins pour que vous puissiez mettre les choses au clair ?

- Leo ! Là elle n'a pas agit comme une peste, ou ne m'a pas volé mon copain ! Entre elle et moi il n'y a pas eu une querelle banale de deux adolescentes ! Elle a ordonné l'exécution de Brett ! Elle est responsable de la mort des Talbot !

- Qui eux sont responsables de la mort d'autrui ! Tu vois les choses comme elles t'arrangent car tu étais brouillée avec Yeleen et amoureuse de Brett !

- Brett n'a jamais tué personne !

Je devais me calmer car sinon je risquais de me transformer devant lui, et ça c'était tout bonnement inconcevable !
Il baissa la tête.

- Tu le défends avec ferveur car tu es aveuglée par l'amour.

- Non. Parce que je le connaissais.

Il ricana.

- J'aime Brett. Et je l'aimerai jusqu'à la fin de ma vie. Mais je ne suis plus amoureuse de lui. Je sais simplement la personne qu'il était.

Le visage de Leo s'adoucit légèrement, et il sourit. Il releva la tête vers moi et plongea ses iris dans les miennes.

- Très bien. Je dis alors à Yeleen de ne pas compter sur ta présence. Ne parlons plus de tout ça, tu veux ?

- C'est la seule chose que je demande.

Nous detournions à nouveau notre attention vers le cours.
Pendant les élucubrations du professeur, j'envoyais un message à Theo pour l'avertir que je passerai à son lieu de travail pour lui donner son repas du soir après les cours.

« Non, ce n'est pas la peine ! Je me prendrais quelque chose sur place. Mais merci. » avait été sa réponse.

Il se passait définitivement quelque chose. J'avais conscience que je n'étais pas la meilleure cuisinière du monde -j'étais peut-être même la pire- mais nous nous étions mis d'accord : je me devais de lui apporter un repas chaud lorsqu'il travaillait tard le soir. Alors pourquoi il se rebifferait maintenant ?
Je fis alors comme si je n'avais pas vu son message, et dès que la fin du cours arriva, je quitta l'amphithéâtre.
Pendant que je retournais à l'appartement, Theo avait tenté de m'appeler plusieurs fois, mais je ne lui avais pas répondu. Il devait s'inquiéter du fait que je ne lui ai pas répondu, et devait se demander si j'avais bien reçu son message, et le fait qu'il insiste autant ne fit que confirmer ce que je pensais : il me cachait quelque chose.
Une fois à l'appartement, je commençais à faire à manger pour Raeken, qui lui ne cessait de m'appeler, jusqu'à ce qu'il laisse même des messages sur mon répondeur.
« Écoute ce n'est pas la peine que tu passes à mon travail après pour me donner à manger, j'ai ce qu'il faut sur place !  ».
Sa voix, qui se voulait sûrement lisse et douce, était fébrile et légèrement tremblante, et cela me rendait davantage curieuse.
Que pouvait-il donc bien me cacher, seulement quelques temps après notre emménagement ?
J'entendrai les pulsations de son cœur, je saurai alors s'il m'a menti ou non.
Dès que j'eu fini ma tambouille, je l'emballa puis m'eclipsa.
Les semelles de mes baskets claquaient sur le pavé de la rue, et le bruit s'éleva dans les airs, sans qu'aucun autre ne vienne le camoufler.
Le soleil tapait toujours, malgré l'heure qui devenait tardive, et les rues étaient relativement désertes, ce qui m'étonna.
En une dizaine de minutes, j'étais arrivée.

Devant la devanture du centre commercial, je pris une profonde inspiration avant d'entrer. Les portes automatiques s'ouvrirent dès que je passais à proximité, et je m'engoufra à l'intérieur.
L'endroit était remplis de personnes, toutes marchant et papotant, les bras remplis de sacs. Le brouhaha s'élevait, et les conversations de tous étaient audibles pour ma fine ouïe. Je cherchais le secteur de Theo, et n'eu aucune difficulté puisque je me reperais grâce à son odeur.
Je le vis, au loin, il était en train de parler avec un de ses collègue. Jusque là, rien d'anormal. Je m'approchais d'un pas décidé de lui. Une fois dans son dos, je toussais pour qu'il remarque ma présence. Curieux qu'il n'ait pas sentit mon odeur...
Il se retourna et, dès que ses yeux se posèrent sur moi, il afficha un air affolé.

After The PackWhere stories live. Discover now