Chapitre 47 - Dîner mitigé

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Cette fois-ci, la brune rigola et Dorman l'imita. Ensuite, en parfait gentleman, il lui tint la portière. Les deux amis ignorèrent le soupir d'impatience du chauffeur qui devait les trouver un peu long. Ce n'était pas lui qui allait gâcher leur soirée.

— Tu arrives à rentrer ?

— Je suis déjà assise, l'informa Luce, désormais qu'elle était à l'autre bout sur la banquette.

— D'accord, alors j'arrive.

Quand la jeune femme entendit la portière claquer, elle se dit qu'elle ne pouvait désormais plus faire marche arrière. Il fallait avancer. D'ailleurs, en sentant les doigts de Dorman chercher sa main, elle eut confirmation qu'elle s'était engagée sur une route sans retour.

— Décris-toi, souffla Dorman en nouant ses doigts à ceux de Luce.

La jeune femme sentit ses joues brûler.

— Je me suis attaché les cheveux et j'ai mis des boucles pendantes. J'ai du rouge à lèvre et du mascara. Je porte une robe moulante et j'ai enfilé une veste par-dessus car il fait frais.

Cet instant, intimiste, fut rompu par le conducteur qui annonça qu'il allait mettre de la musique. Bien sûr, ce ne fut pas un morceau romantique qui démarra mais du rap américain qui ôta le sourire à Luce. Cet homme faisait tout pour gâcher la soirée. Mais une fois de plus, elle se dit qu'il ne gagnerait pas la partie.

— Et toi, comment es-tu ? demanda-t-elle en retour.

— J'ai sorti mon blazer, mon préféré. Et mes chaussures de ville. Je crois que je suis plutôt classe.

— Tu l'es toujours, répondit Luce dans un sourire.

Elle le pensait véritablement car depuis qu'elle connaissait Dorman, il avait toujours fait attention à son apparence. Il avait d'ailleurs été celui qui lui avait fait comprendre que ce n'était pas parce qu'on ne pouvait plus se voir dans un miroir qu'on ne devait plus prendre soin de soi.

Lorsque les deux amis descendirent de la voiture pour rejoindre le bar, ils eurent le droit à un « bonne soirée » de politesse de la part du chauffeur.

— Il n'était pas très sympathique, nota Luce tandis qu'elle avançait à l'aide de sa canne.

Bientôt, elle sentit la main de Dorman s'accrocher à son bras.

— Il faut de tout pour faire un monde.

C'était bien vrai.

— On y va ? proposa l'homme.

— On y va ! confirma Luce.

Elle avait les poumons qui se compressaient et l'obligeaient à prendre de grandes inspirations pour respirer correctement. Autrement dit, la jeune femme avait la pression.

A peine Dorman eut-il poussé la porte du bar que des conversations envahirent les oreilles de la brune. Cette soirée allait être plus bruyante qu'elle n'avait prévu. Mais après tout, elle avait déjà connu ce genre d'endroit. La fois où Ange et elle étaient rentrés dans ce pub puis avaient dansé...

La jeune femme arrêta avant de se perdre plus longtemps dans les souvenirs. Ce soir, elle était avec Dorman. Ce soir, elle allait tourner une page de son livre. Ce soir, elle allait aller à la rencontre du bonheur.

— Ah, Dorman ! Ta table est prête ! annonça une voix que Luce ne reconnut pas vraiment.

Il faut dire que lorsqu'elle venait écouter son ami, elle ne faisait pas vraiment attention au personnel.

Dorman guida la jeune femme jusqu'à la table que son collègue de travail avait préparé et Luce eut l'agréable surprise de découvrir qu'ici, on entendait beaucoup moins les conversations des autres. C'était un coin sûrement éloigné du bar et des nombreuses tables.

Baisers salés (Terminée)Where stories live. Discover now