Baisers salés (Terminée)

Chapitre 21 - Sauvetage en mer

— Oui c'est... une amie, répondit le blond en accordant un léger regard au vieil homme.

— Eh bien, je ne vous félicite pas ! On ne laisse pas une amie partir seule sur la plage, la nuit ! Pauvre petite ! Aveugle en plus !

Peu désireux d'entendre de nouvelles remontrances et tout simplement de laisser Luce en danger, Ange continua sa route.

Plus il s'approchait de la brune et plus la situation lui semblait compliquée et dangereuse. Sa respiration saccadée, à cause de son sprint admirable dans le camping, n'était qu'un détail désormais qu'il voyait sa Pocahontas trembler et surtout ses épaules tressauter.

— Luce ! appela-t-il à nouveau.

Il comprit au degré qu'adopta la tête de la jeune femme que celle-ci l'avait entendu.

— S'il te plaît, sors de l'eau.

— Non ! rétorqua-t-elle avec colère.

— Allez, on ne plaisante plus. Je suis sérieux, c'est dangereux.

— Je m'en fous !

Tout en roulant des yeux, Ange se déchaussa. Et il était en train de défaire la ceinture de son bermuda lorsqu'il entendit un cri. Le temps qu'il relève la tête, Luce avait disparu.

— Oh non, putain ! s'exclama-t-il, abandonnant sa séance de déshabillage pour foncer dans l'eau.

Pile à cet instant, une main, puis bientôt un bras et une tête émergèrent de la mer.

— J'arrive ! cria-t-il plus pour lui que pour elle.

Son avancée dans l'eau lui paraissait si difficile et lente. Il eut l'impression de mettre une éternité avant d'arriver à hauteur de Luce. Il se rendit rapidement compte qu'elle venait de tomber dans un trou. Par chance, étant plus grand qu'elle, il avait encore pied contrairement à elle.

— Je suis là, souffla-t-il tandis que ses bras se refermaient autour de la taille de la jeune femme.

A bout de souffle, Luce oublia tous les mots adressés à Claire ou bien à Ange et s'agrippa après son sauveur.

— Je suis là, répéta ce dernier.

Les bras de Luce se resserrèrent un peu plus autour de son cou. Le visage à quelques centimètres seulement de celui d'Ange, elle suffoqua, visiblement encore paniquée.

— Qu'est-ce qu'il t'a pris ? la réprimanda-t-il en repoussant une mèche de cheveux bruns collée contre sa joue.

Si son geste lui avait paru normal dans son esprit, il se rendit vite compte qu'il signifiait bien plus.

Les yeux baissés, les lèvres tremblantes, gelée de la tête aux pieds, Luce ne dit rien mais ne le relâcha pas. Et désormais qu'il avait frôlé sa joue, Ange réalisa qu'il avait envie de la toucher, encore.

— On va sortir de l'eau, d'accord ? proposa-t-il.

Une fois de plus, la jeune femme ne répondit rien. Mais toujours accrochée au cou du blond, elle se laissa guider vers la sortie.

A deux reprises, ses jambes lui jouèrent un tour. Fort heureusement, le bras qu'Ange avait passé autour de sa taille la maintint debout. En temps normal, peut-être lui aurait-elle fait une réflexion, notamment lorsque la main de l'homme avait glissé sur sa hanche avant de reprendre sa place initiale.

Mais Luce n'était pas en forme. Aussi, elle choisit de passer sous silence ce moment involontaire, en même temps que sa réflexion concernant la poigne d'Ange qui s'avérait être bien plus ferme qu'elle ne l'aurait pensé.