Chapitre 4 - Instant panique

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— Vous comptez me contempler une heure durant ou bien vous vous décidez enfin à me libérer ? s'agaça Luce, toujours prisonnière du corps inconnu masculin.

La voix légèrement enrouée de la femme fut la cause d'un nouvel élan du cœur d'Ange. Elle collait parfaitement avec son physique : boudeuse et piquante mais ô combien sexy.

Du côté de Luce, ce fut l'agréable parfum qui chatouilla ses narines qui retint son attention : boisé, floral et musqué. Lavande, menthe poivrée, jasmin et bois de cèdre ? énuméra-t-elle dans sa tête. Il y a également de la vanille et d'autres senteurs que je n'arrive pas à identifier. Hum, je dirais CK Be de Calvin Klein.

— Bien sûr, désolé ! répondit Ange avant de rouler sur le côté.

Ce fut au tour de la jeune femme de faire attention à la voix de l'inconnu. Chaleureuse et posée, elle l'enveloppa de douceur. Une douceur qu'elle haït aussitôt. Elle ne pouvait pas tomber sous le charme d'une voix, d'autant plus quand cette dernière appartenait à un fêlé !

À peine le dos d'Ange toucha-t-il le sol que le soleil l'éblouit et il plissa les yeux, la main faisant office de visière. Durant quelques secondes, il se surprit à profiter du son reposant des vagues s'écrasant à quelques mètres de lui. C'était la première fois de sa vie qu'il se sentait réellement en connexion avec la mer.

— Oh putain de Dieu ! s'exclama Fabrice en accourant vers lui et brisant son instant de sérénité. Est-ce que ça va ?

— C'est plutôt à la demoiselle qu'il faudrait demander, lui fit-il remarquer en attrapant la main que Fab lui tendit pour l'aider à se relever.

— Rien de cassé ? questionna son ami en jetant un regard vers la jeune femme, toujours à terre.

— Rien de cassé ? s'emporta une nouvelle voix, bien plus haut perchée que celle de l'accidentée.

Il s'agissait de Claire qui fonçait droit sur eux tel un taureau enragé.

— Vous vous foutez de notre gueule ma parole ! Ce fou a fait un plaquage digne de rugby à mon amie et tout ce que vous trouvez à dire c'est « rien de cassé » ?

Ni Fabrice ni Ange ne sut quoi répondre. Tout ce que les deux hommes pouvaient dire, c'était que cette grande perche n'avait pas la langue dans sa poche. Aussi, ils se contentèrent de regarder cette dernière se baisser pour passer un bras dans le dos de la brune. La douceur avec laquelle elle lui demanda comment elle allait contrastait avec l'agressivité dont elle avait usé en s'adressant à eux.

— Tiens-toi à moi, souffla-t-elle avant de hisser son amie sur ses deux pieds.

Alors que Fabrice, encore choqué par le caractère de feu de la grande perche, la regardait bouche bée, Ange posa ses yeux sur son ancienne victime et accessoirement son matelas de plage.

— Toutes mes excuses encore une fois.

— Vous êtes le voleur de planche de surf ! l'accusa-t-elle et le jeune homme se demanda durant quelques fractions de secondes s'il avait bien évalué son état. J'ai entendu ce pauvre gosse vous crier de lui rendre son bien avant que vous ne me percutiez comme une grosse brute !

Le jeune homme sentit un nouveau sentiment prend part de son esprit : la honte. Un exploit car malgré toutes les sottises qu'il avait pu faire depuis sa tendre enfance, cette émotion le gagnait rarement. Il manqua même de s'excuser envers la brune alors qu'elle n'était pas l'enfant en question.

— C'est vrai que c'était mesquin et bas de ma part, reconnut-il causant la surprise de Fabrice toujours à ses côtés. Peut-être pourrais-je me faire pardonner pour tous ces désagréments en vous offrant un verre ?

Fab eut envie de lui taper le derrière de la tête mais il ne fit rien en croisant le regard sombre et énervé de la perche à côté de l'accidentée.

— Je m'appelle Ange, insista le jeune homme en tendant une main vers l'inconnue.

Puis il se souvint qu'elle ne pouvait voir cette dernière.

— Tu avais raison, déjeuner sur la plage, c'était vraiment une mauvaise idée. On rentre ! ordonna la concernée en tournant le visage vers celle à l'allure de mannequin.

— Oui, il semblerait que le coin soit pollué par un taux trop élevé de débilité, cracha la châtaine en retour avant de ramasser le sac de la brune.

Les deux jeunes femmes laissèrent les deux amis en plan sur le sable fin et cette fois-ci, le son mélodieux des vagues ne sut apaiser la colère qui faisait rage dans la tête d'Ange. Pour qui se prenait cette peste pour les traiter de la sorte ?

Le souvenir du visage de la brunette fut sa potion magique. Aussitôt eut-il revu les traits de cette dernière qu'un sourire niais gagna ses lèvres.

Malheur, paniqua-t-il, je ne peux pas en pincer pour une inconnue au caractère de chien rencontrée quelques minutes plus tôt sur la plage et qui plus est, est amie avec une connasse !


Et voilà, la fameuse rencontre est arrivée

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Et voilà, la fameuse rencontre est arrivée... Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? Des personnages ?

Baisers salés (Terminée)Where stories live. Discover now