Chapitre 11

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Le lendemain après-midi, les deux jeunes gens étaient dans la forêt. Dipper se tenait debout et essayait de se concentrer tandis que Bill le conseillait.

- Focalise toi sur quelque chose, un événement, une personne, même un son, conseilla le blond.

- J'essaye, j'essaye ! S'exclama le châtain.

Il soupira et rouvrit les yeux.

- J'y arrive pas ! S'écria-t-il.

- Comment tu t'y prends avec les plantes ?

- Bah les regarde et me concentre sur elles, puis je dis ce que je veux qu'il se passe dans ma tête, expliqua le plus jeune.

- Tu as donc une cible précise...Mais maintenant, tu n'as aucune cible, tu dois donc trouver un autre point de repère, déduit le démon.

- Ok, je réessaye.

Il ferma de nouveau les yeux et se concentra sur qui l'entourait. Il sentit la brise sur sa peau, il entendit le chant des oiseaux...un son retenu soudainement son attention : celui d'un ruisseau qui passait près de leur emplacement actuel. Le son s'emplifia, effaçant tout les autres, si bien que Dipper finit par n'entendre que ça.
Le vent souffla subitement violemment, menaçant de faire tomber les arbres, on eût l'impression que le ciel était moins brillant et le chant des oiseaux avait disparu.
Tout se stoppa quand Dipper se déconcentra en pensant à autre chose. Il rouvrit les yeux et se retourna vers Bill.

- C'est ça ! C'est exactement ça ! Comment tu as fait ? S'intéressa le démon.

- J'ai écouté les bruits autour de moi et celui de la rivière est devenu plus fort que les autres, raconta le plus jeune.

- Tu peux donc canaliser tes pouvoirs grâce à ton environnement et surtout aux sons qu'il engendre...c'est exceptionnel ! S'extasia le blond, de toute mon éternité, je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme ça...quelqu'un comme toi ! Tu es spécial.

- S-spécial ? Répéta Dipper.

- Oui. Je te l'assure, insista le plus âgé.

L'humain lui sourit chaleureusement en remerciement avant qu'il reçoive un appel de son oncle. Il soupira bruyamment puis décrocha.

- Oui ?

- Dipper ! Rentre tout de suite, je suis avec ta psychologue, nous t'attendons.

- J'ai pas envie.

- Ne te plains pas ! Maintenant rentre avant que je casse ta guitare !

- N'ose même pas y toucher !

- Alors rentre, sur le champ !

Puis l'appel se coupa. Dipper serra les poings.

- Je dois aller à mon super rendez-vous de psy.., informa l'adolescent.

- On se retrouve à la décharge ? Supposa le blond.

- T'as tout compris ! Assura le châtain en partant.

Il sortit de la forêt et se dirigea vers le musée. Là se trouvait Stanford accompagné d'une femme d'environ une trentaine d'années, brune, avec des lunettes rectangle et un calepin en mains.
Il arriva finalement devant eux et la femme nota frénétiquement quelque chose sur une page de son calepin.

- Bien, si tu veux bien me suivre à l'intérieur, débuta-t-elle.

Le jeune homme la suivit en jetant un regard meurtrier à son oncle qui ne fit que le fixer, déçu.
Ils s'assirent dans la cuisine, chacun sur une chaise à un bout de la petite table.

- Mason, c'est bien ça ? Dit la brune en remontant ses lunettes.

- Dipper. Corrigea le châtain.

Le brune nota la phrase "s'invente un autre prénom" à l'abris des regards indiscrets.

- D'après ce que j'ai compris, tu te rebelles contre ton oncle...

- Je me rebelle pas, je défends mon point de vue, nuance, ironisa Dipper.

La psychologue soupira et inscrit une nouvelle phrase : "en pleine crise d'adolescence".

- On m'a rapporté que tu aimes les hommes et que tu portes du maquillage, poursuivit-elle.

- Ça s'appelle être non-binaire, salope..., marmonna le sapin.

Elle écrit à nouveau : "S'invente une vie et insulte".

- De qui es-tu le plus proche dans ta famille ? Demanda-t-elle.

- Ma sœur, répondit Dipper.

- Et qui détestes-tu le plus ?
- Stanford, pouffiasse, avait-il chuchoté.

Elle nota ceci également : "Irrespectueux".

- Tu veux devenir chanteur, c'est ça ? Continua-t-elle en adressant un regard désapprobateur à son "patient".

- Ouais, ça vous pose un problème ? Et Ford vous as tout raconté ou quoi ?! S'exclama le plus jeune.

Une nouvelle remarque fit son apparition sur le calepin : "N'a aucun projet d'avenir et ne peut pas tenir sa langue".

Ce jeu dura un certain temps, environ une heure, la brune notant des remarques plus que désobligeantes et le châtain répondant irrespectueusement ou de façon évasive.

Elle s'en alla finalement, sans saluer l'adolescent qui parti sans plus d'attentes vers la décharge où attendait le démon depuis déjà une bonne heure.

"Life is Bullshit"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant